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    Ouyahia et Ziari dans la contradiction

    par Kharroubi Habib
    Le Premier ministre et le président de l'APN s'en sont pris tous les deux aux partis d'opposition. Ouyahia a, dans un point de presse, accusé ces partis d'être derrière l'agitation sociale qui touche d'importants secteurs publics ; Abdelaziz Ziari a quant à lui déclaré, lors de son passage à l'émission «Tahawoulat» de la chaîne 5, que cette même opposition est non seulement très faible, mais aussi qu'elle ne se «préoccupe que des choses marginales et sans écho auprès des citoyens».

    Il y a manifestement contradiction entre les regards que les deux hommes portent sur cette opposition. Comment en effet celle-ci peut «manipuler» le monde des salariés, ainsi que Ouyahia l'a soutenu, alors qu'elle n'a aucun écho auprès des citoyens, comme le prétend Ziari ?

    Ces hauts responsables, qui appartiennent au même camp politique, n'ont pas à l'évidence la même appréciation sur cette opposition, quand l'un l'a diabolisée en la présentant comme cherchent à nuire à «la paix sociale» qui aurait été instaurée dans le pays, et l'autre la crédite d'être tout simplement inexistante. Pour les deux néanmoins, cette opposition sert de bouc émissaire. Ouyahia en la désignant en tant que manipulatrice de la fronde sociale qui pose problème au gouvernement, et Ziari en lui imputant les dysfonctionnements et les faiblesses de l'institution parlementaire qu'il préside.

    Les deux ont fait dans l'excès quant aux jugements qu'ils ont portés sur cette opposition. Mais faute de concertation entre eux, ils se sont pratiquement contredits. Il serait extraordinaire que les partis d'opposition qui, selon Ouyahia, «ont perdu des batailles en politique», puissent «transférer celles-ci sur le terrain syndical» et être parvenus à instiguer les grands mouvements sociaux que connaît le pays.

    Si cela était vrai, ils ne seraient pas dans cette totale absence qui est la leur sur la scène politique et ne souffriraient pas de l'indifférence que l'opinion publique leur manifeste. De même qu'il est inconcevable de leur imputer le discrédit qui entoure l'institution parlementaire en le mettant sur le dos de leur faiblesse. L'opposition cherche peut-être, et même certainement à infiltrer le monde syndical, ce qui n'est pas une pratique dont se privent les partis du camp auquel appartient M. Ouyahia.

    Le FLN, le RND et, dans une moindre mesure, leur allié MSP sont présents en force dans les instances dirigeantes de l'appareil syndical UGTA. Ils en inspirent les prises de position et lui imposent la politique d'allégeance dont il fait preuve à l'égard de la politique gouvernementale. Quoi de plus normal donc que ces partis d'opposition, fustigés par le Premier ministre, veulent eux aussi avoir des relais dans le monde syndical. Mais de là à voir en eux les chefs d'orchestre de la «protesta sociale» qui s'amplifie revient à leur accorder un rôle qu'ils sont incapables d'assumer, compte tenu du manque d'audience qu'ils ont dans la société.

    Ouyahia et Ziari ont tapé sur l'opposition parce qu'ils n'avaient pas d'autres arguments à faire valoir concernant, pour le premier, les raisons de la grogne sociale provoquée par la politique du gouvernement dont il est à la tête, et pour le second, contre les critiques que suscite la condamnable fonction de simple chambre d'enregistrement à laquelle est réduite l'institution qu'il préside.

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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