Lundi 8 février, sur Channel 4, les téléspectateurs assisteront au deuxième épisode d'un spectacle étonnant : la semaine d'un député hébergé par des locataires d'une HLM, avec en poche, en tout et pour tout, 64,30 livres, soit l'équivalent de l'allocation chômage hebdomadaire britannique. Cinq élus ont accepté la proposition de la chaîne de télévision qui voulait ainsi, assure-t-elle, leur permettre de mieux comprendre la vie au quotidien des classes populaires.
Les parlementaires volontaires y ont sans doute vu l'occasion de redorer leur image, après le scandale des notes de frais de Westminster qui défraye la chronique en Grande-Bretagne depuis mai 2009. Il n'est pas certain, jusqu'ici, que l'émission de télé-réalité "Tower Block of Commons" serve leurs intérêts.
Il n'y a qu'à voir l'expression abasourdie de la mère de quatre enfants qui héberge ce soir-là Nadine Dorries, lorsque la députée tory du Mid-Bedfordshire lui explique : "Si vous avez mon salaire et qu'il vous faut passer quatre nuits à Londres par semaine, puis revenir dans votre circonscription, et qu'en plus, tous vos repas doivent être pris au café ou au restaurant, vous arrivez à la fin du mois sans un sou."
Il faut rappeler qu'un député touche un salaire annuel de 65 000 livres (74 000 euros), auquel s'ajoute notamment une allocation de résidence secondaire de 24 000 livres, pour mieux comprendre la stupéfaction qui se lit sur le visage de l'hôte de Mme Dorries, dépendante des allocations. Il faut aussi rappeler que Mme Dorries a abusé du système et persiste à parler de "chasse aux sorcières" quand elle évoque l'affaire des dépenses parlementaires indues.
Fausses notes de frais
Il est un autre spectacle, prévu le 11 mars, que les Britanniques ne voudront pas rater. Ce jour-là, quatre parlementaires (trois députés travaillistes et un lord conservateur) comparaîtront devant le tribunal de Westminster pour avoir volé le contribuable en se faisant rembourser de fausses notes de frais. L'un s'est fait payer un prêt immobilier qui était arrivé à échéance. L'autre a émis des fausses factures (nettoyage, papeterie). Un troisième s'est fait défrayer la location d'un appartement dont il était propriétaire... Ils ont été inculpés le 5 février et ils risquent jusqu'à sept ans de prison.
Les parlementaires qui n'ont pas menti délibérément mais se sont fait rembourser des dépenses qui n'avaient rien à voir avec leur travail devront, eux, rembourser l'argent d'ici au 22 février. Sans quoi, a prévenu, le 4 février, Harriet Harman, présidente de la Chambre des communes, des retenues seront effectuées sur leur salaire. En l'occurrence, ils sont 390 (sur un total de 752 élus qui sont passés par Westminster entre 2004 et 2009) à avoir abusé de la générosité du contribuable. Et ils doivent rendre le 1,12 million de livres qui a servi à leur acheter de la nourriture pour chien, du rouge à lèvres, des téléviseurs dernier cri ou encore à nettoyer des douves.
A quelques mois des élections législatives prévues d'ici à juin et alors que le pays sort tout juste de la récession, les principaux partis politiques veulent convaincre que le scandale de Westminster appartient au passé.
Le Labour, les tories et les libéraux démocrates ont fait le ménage : nombre de députés sortants ne se représentent pas. Ils espèrent que le scénario des élections locales et européennes de juin 2009 - abstention massive et résultats record pour les petits partis absents de Westminster - ne se reproduira pas. Encore faudrait-il que la réforme annoncée du système des notes de frais voie le jour avant que les parlementaires n'aient réussi à la vider de toute substance.
Virginie Malingre - Le Monde
Pensez vous que ce genre d action est faisable en France ou en Algerie ? Si oui qu'est ce que cela peut apporter ??
Je trouve l idée pas mal, mais je ne suis pas sure des resultats escomptés..
Les parlementaires volontaires y ont sans doute vu l'occasion de redorer leur image, après le scandale des notes de frais de Westminster qui défraye la chronique en Grande-Bretagne depuis mai 2009. Il n'est pas certain, jusqu'ici, que l'émission de télé-réalité "Tower Block of Commons" serve leurs intérêts.
Il n'y a qu'à voir l'expression abasourdie de la mère de quatre enfants qui héberge ce soir-là Nadine Dorries, lorsque la députée tory du Mid-Bedfordshire lui explique : "Si vous avez mon salaire et qu'il vous faut passer quatre nuits à Londres par semaine, puis revenir dans votre circonscription, et qu'en plus, tous vos repas doivent être pris au café ou au restaurant, vous arrivez à la fin du mois sans un sou."
Il faut rappeler qu'un député touche un salaire annuel de 65 000 livres (74 000 euros), auquel s'ajoute notamment une allocation de résidence secondaire de 24 000 livres, pour mieux comprendre la stupéfaction qui se lit sur le visage de l'hôte de Mme Dorries, dépendante des allocations. Il faut aussi rappeler que Mme Dorries a abusé du système et persiste à parler de "chasse aux sorcières" quand elle évoque l'affaire des dépenses parlementaires indues.
Fausses notes de frais
Il est un autre spectacle, prévu le 11 mars, que les Britanniques ne voudront pas rater. Ce jour-là, quatre parlementaires (trois députés travaillistes et un lord conservateur) comparaîtront devant le tribunal de Westminster pour avoir volé le contribuable en se faisant rembourser de fausses notes de frais. L'un s'est fait payer un prêt immobilier qui était arrivé à échéance. L'autre a émis des fausses factures (nettoyage, papeterie). Un troisième s'est fait défrayer la location d'un appartement dont il était propriétaire... Ils ont été inculpés le 5 février et ils risquent jusqu'à sept ans de prison.
Les parlementaires qui n'ont pas menti délibérément mais se sont fait rembourser des dépenses qui n'avaient rien à voir avec leur travail devront, eux, rembourser l'argent d'ici au 22 février. Sans quoi, a prévenu, le 4 février, Harriet Harman, présidente de la Chambre des communes, des retenues seront effectuées sur leur salaire. En l'occurrence, ils sont 390 (sur un total de 752 élus qui sont passés par Westminster entre 2004 et 2009) à avoir abusé de la générosité du contribuable. Et ils doivent rendre le 1,12 million de livres qui a servi à leur acheter de la nourriture pour chien, du rouge à lèvres, des téléviseurs dernier cri ou encore à nettoyer des douves.
A quelques mois des élections législatives prévues d'ici à juin et alors que le pays sort tout juste de la récession, les principaux partis politiques veulent convaincre que le scandale de Westminster appartient au passé.
Le Labour, les tories et les libéraux démocrates ont fait le ménage : nombre de députés sortants ne se représentent pas. Ils espèrent que le scénario des élections locales et européennes de juin 2009 - abstention massive et résultats record pour les petits partis absents de Westminster - ne se reproduira pas. Encore faudrait-il que la réforme annoncée du système des notes de frais voie le jour avant que les parlementaires n'aient réussi à la vider de toute substance.
Virginie Malingre - Le Monde
Pensez vous que ce genre d action est faisable en France ou en Algerie ? Si oui qu'est ce que cela peut apporter ??
Je trouve l idée pas mal, mais je ne suis pas sure des resultats escomptés..
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