Déboguer les blocages du Maroc
Tous les clignotants doivent être au vert pour mettre sur rail un véritable processus de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, lors de leur prochaine réunion (mercredi et jeudi) informelle de Manhasset, près de New York. Les indicateurs politiques de ce dernier dossier de décolonisation en Afrique sont en tout cas orientés dans le bon sens, celui voulu par les Nations unies.
La France, dont la position légendairement pro-marocaine n'est plus à démontrer, semble cette fois-ci faire mine de soutenir les efforts de paix de l'ONU. Paris, qui va prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU, a en tout cas manifesté sa volonté de travailler dans le sens des efforts du représentant personnel de M. Ban, le diplomate américain Christopher Ross. Non pas que la France ait changé de fusil d'épaule, soudainement, mais que les circonstances actuelles et à venir exigent, sur le plan diplomatique, des concessions importantes pour plaire au négociateur américain qui représente, il ne faut pas l'oublier, les Etats-Unis, qui ont déjà manifesté leur irritation devant les blocages multiples et intempestifs pour le règlement du dossier du Sahara Occidental.
La reprise des discussions entre les Marocains et les Sahraouis, qui doit préluder à la reprise de négociations directes dans le cadre du processus de Manhasset, laissé en suspens au 4e round, ne doit pas en outre occulter le fait que le chemin reste long et plein d'embûches pour les négociateurs. Même si, dans les milieux onusiens proches de ce dossier, on estime que «c'est le moment opportun d'entrer en toute sincérité dans les négociations», il est tout à fait vrai cependant que la partie responsable de l'enlisement de ce dossier de décolonisation est le résultat de l'entêtement des Marocains de ne pas se plier à la volonté de la communauté internationale de faire de ces négociations un pont vers la mise en place d'un si difficile référendum d'autodétermination. Rabat, on le sait, ne veut pas en entendre parler, et ne veut discuter que de son plan d'autonomie, qu'elle veut imposer à tout le monde. Aussi bien aux Sahraouis qu'à la communauté internationale. C'est à ce niveau que l'Espagne, avec moins d'hypocrisie politique, avec moins de cynisme, peut apporter beaucoup pour concilier les positions des uns et des autres.
Car, il faut le reconnaître, le Front Polisario, s'il revendique la tenue d'un référendum d'autodétermination pour ce territoire non autonome, que Rabat a envahi et occupe depuis 1975, malgré les multiples résolutions de l'ONU, n'en a pas moins souligné, lors des 4 rounds déjà organisés à Manhasset, qu'il est prêt à accepter l'avis du peuple sahraoui, mais à travers l'organisation d'un référendum. Un processus que le Maroc a toujours refusé, et, il ne faut pas se voiler la face pour le dire, qu'il va encore refuser. Bien sûr que le Maroc, le Makhzen, avec tout le poids politique qu'il véhicule à travers la personne du monarque Mohamed VI, ne va jamais accepter d'aller vers une telle finalité que toute la communauté internationale appelle de tous ses vœux. Non, les Marocains, et les Sahraouis le savent très bien, ne font que faire durer leur occupation du Sahara Occidental, et ne voudront jamais l'évacuer. N'ont-ils pas, avec l'appui de la France et les errements espagnols, fait tourner en rond tous les négociateurs et les envoyés personnels des SG de l'ONU, depuis Boutros-Boutros Ghali ? Mais, il est tout aussi vrai qu'il est grand temps qu'un autre langage soit parlé aux Marocains, pour qu'ils sachent au moins qu'il existe plusieurs issues pour arriver à régler pacifiquement, et non par le retour aux armes, ce dernier dossier de décolonisation en Afrique.
Il faut juste espérer que la partie marocaine aborde ces pourparlers avec un esprit enfin positif, qui fasse avancer les choses. Pour le bien de toute une région, celle du Maghreb. .
Le Quotidien d Oran
Tous les clignotants doivent être au vert pour mettre sur rail un véritable processus de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, lors de leur prochaine réunion (mercredi et jeudi) informelle de Manhasset, près de New York. Les indicateurs politiques de ce dernier dossier de décolonisation en Afrique sont en tout cas orientés dans le bon sens, celui voulu par les Nations unies.
La France, dont la position légendairement pro-marocaine n'est plus à démontrer, semble cette fois-ci faire mine de soutenir les efforts de paix de l'ONU. Paris, qui va prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU, a en tout cas manifesté sa volonté de travailler dans le sens des efforts du représentant personnel de M. Ban, le diplomate américain Christopher Ross. Non pas que la France ait changé de fusil d'épaule, soudainement, mais que les circonstances actuelles et à venir exigent, sur le plan diplomatique, des concessions importantes pour plaire au négociateur américain qui représente, il ne faut pas l'oublier, les Etats-Unis, qui ont déjà manifesté leur irritation devant les blocages multiples et intempestifs pour le règlement du dossier du Sahara Occidental.
La reprise des discussions entre les Marocains et les Sahraouis, qui doit préluder à la reprise de négociations directes dans le cadre du processus de Manhasset, laissé en suspens au 4e round, ne doit pas en outre occulter le fait que le chemin reste long et plein d'embûches pour les négociateurs. Même si, dans les milieux onusiens proches de ce dossier, on estime que «c'est le moment opportun d'entrer en toute sincérité dans les négociations», il est tout à fait vrai cependant que la partie responsable de l'enlisement de ce dossier de décolonisation est le résultat de l'entêtement des Marocains de ne pas se plier à la volonté de la communauté internationale de faire de ces négociations un pont vers la mise en place d'un si difficile référendum d'autodétermination. Rabat, on le sait, ne veut pas en entendre parler, et ne veut discuter que de son plan d'autonomie, qu'elle veut imposer à tout le monde. Aussi bien aux Sahraouis qu'à la communauté internationale. C'est à ce niveau que l'Espagne, avec moins d'hypocrisie politique, avec moins de cynisme, peut apporter beaucoup pour concilier les positions des uns et des autres.
Car, il faut le reconnaître, le Front Polisario, s'il revendique la tenue d'un référendum d'autodétermination pour ce territoire non autonome, que Rabat a envahi et occupe depuis 1975, malgré les multiples résolutions de l'ONU, n'en a pas moins souligné, lors des 4 rounds déjà organisés à Manhasset, qu'il est prêt à accepter l'avis du peuple sahraoui, mais à travers l'organisation d'un référendum. Un processus que le Maroc a toujours refusé, et, il ne faut pas se voiler la face pour le dire, qu'il va encore refuser. Bien sûr que le Maroc, le Makhzen, avec tout le poids politique qu'il véhicule à travers la personne du monarque Mohamed VI, ne va jamais accepter d'aller vers une telle finalité que toute la communauté internationale appelle de tous ses vœux. Non, les Marocains, et les Sahraouis le savent très bien, ne font que faire durer leur occupation du Sahara Occidental, et ne voudront jamais l'évacuer. N'ont-ils pas, avec l'appui de la France et les errements espagnols, fait tourner en rond tous les négociateurs et les envoyés personnels des SG de l'ONU, depuis Boutros-Boutros Ghali ? Mais, il est tout aussi vrai qu'il est grand temps qu'un autre langage soit parlé aux Marocains, pour qu'ils sachent au moins qu'il existe plusieurs issues pour arriver à régler pacifiquement, et non par le retour aux armes, ce dernier dossier de décolonisation en Afrique.
Il faut juste espérer que la partie marocaine aborde ces pourparlers avec un esprit enfin positif, qui fasse avancer les choses. Pour le bien de toute une région, celle du Maghreb. .
Le Quotidien d Oran
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