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Arrestation de deux Frères musulmans en Egypte

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  • Arrestation de deux Frères musulmans en Egypte

    À huit mois des législatives, l'Egypte n'entend pas relâcher la pression sur les Frères musulmans, ses principaux opposants en dehors et au sein du Parlement.

    Pour preuve, l'arrestation, ce lundi, de Mahmoud Ezzat et Essam el-Erian, le numéro deux du mouvement islamiste et son ancien porte-parole, pour «appartenance à une organisation illégale». Lors du dernier scrutin, en 2005, la confrérie interdite mais tolérée avait obtenu son meilleur résultat depuis sa création en 1928, avec 88 élus sous étiquette indépendante, soit un député sur cinq. Soumis depuis à une sévère répression, désorganisés par les vagues d'arrestations et les dissensions sur la stratégie à adopter, notamment vis-à-vis des autres partis d'opposition, les Frères musulmans apparaissent aujourd'hui plus que jamais fragilisés.

    Il y a trois semaines, la désignation d'un nouveau guide suprême, le conservateur Mohammed Badie, au terme d'un processus électoral particulièrement opaque et très critiqué en interne, a été interprétée par les politologues comme un signe annonciateur du recentrage de la confrérie sur la prédication religieuse, au détriment de l'action politique. Même si la confrérie a l'intention de participer aux prochaines législatives. Un retour à la stratégie qui a longtemps été celle du mouvement, l'islamisation de la société devant conduire le pouvoir à tomber comme un «fruit mur».

    Dès son élection, Mohammed Badie s'est revendiqué d'un islam «modéré», dans la lignée d'al-Azhar, garant de l'islam officiel en Égypte : «Les Frères musulmans sont prêts à devenir des soldats chargés de répandre la vraie et bonne image de l'islam», a-t-il assuré.

    «Quand on nous a interdit de jouer notre rôle pour répandre l'islam modéré, le terrorisme s'est implanté en Égypte», a toutefois mis en garde le guide suprême. Une allusion aux Gama'at al-Islamiya, les groupes islamistes armés qui ont semé la terreur dans les années 1990, et au Djihad égyptien, responsable de l'assassinat du président Sadate en 1981 et dont l'ancien chef, Ayman el-Zawahiri, est aujourd'hui l'idéologue d'al-Qaida. Les Frères musulmans ont, eux, officiellement renoncé à la violence, il y a plus de trente ans.

    L'interlocuteur des médias

    Cet appel du pied a laissé de marbre le régime du président Moubarak. En arrêtant Mahmoud Ezzat, «l'homme de fer» du mouvement, et Essam el-Erian, une figure de l'aile réformatrice, l'État continue à frapper tous azimuts, sans pour autant entrer en «confrontation totale» avec la confrérie, souligne l'analyste Hossam Tamam. Si la mise à l'écart d'Ezzat risque de perturber encore davantage son fonctionnement, celle d'el-Erian vise clairement à la couper de l'extérieur. Porte-parole du mouvement jusqu'à l'élection du nouveau guide suprême, ce quinquagénaire parfaitement anglophone était en effet le principal interlocuteur des médias occidentaux lors des dernières élections. Les islamistes s'étaient attachés à y montrer un visage moderne et démocratique. La donne risque de changer cette année.

    Par Le Figaro
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