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France/Algérie: une convention de partenariat ratifiée dans un climat tendu

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  • France/Algérie: une convention de partenariat ratifiée dans un climat tendu

    Les tensions entre Paris et Alger ont dominé les débats mardi matin à l'Assemblée nationale lors de la ratification d'une convention de partenariat franco-algérienne.

    Le feu vert définitif du Parlement, puisque le Sénat l'avait déjà ratifiée en juillet, intervient alors qu'un député algérien du Front de Libération nationale (FLN) avait indiqué dimanche que le Parlement algérien envisageait d'adopter une loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962).

    Bernard Derosier (Parti socialiste), tout en reconnaissant certaines tensions entre les deux pays, a espéré que le gouvernement français aurait "la sagesse de ne pas écouter les ultras".

    Une allusion directe à Thierry Mariani (UMP), candidat à la présidence du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Région comptant de nombreux rapatriés et harkis, qui a réclamé lundi le report de cette ratification.

    M. Derosier a aussi jugé "malvenue" l'inscription par Paris de l'Algérie sur une liste de pays à risque pour les transports aériens.

    "Nous avons été plus que troublés par la prise de position inacceptable de députés algériens", s'est indigné Jacques Remiller (UMP), tout en estimant que "cet énième soubresaut de l'Histoire ne doit pas entacher sur le fond la volonté commune de travailler ensemble".

    Pour Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération, "il faut dépassionner le débat et regarder cette convention à l'aune de l'intérêt des peuples français et algériens".

    "Il s'agit d'une proposition de loi, qui a certes été signée par un certain nombre de députés algériens. Mais nous, en France, n'apprécierions pas que des parlementaires d'un autre pays commentent les propositions de loi déposées par des parlementaires français", a-t-il estimé alors qu'Eric Besson (Immigration) avait condamné l'initiative de ces députés algériens.

    Ce texte est, pour M. Mariani, une insulte aux "rapatriés qui ont vécu au milieu du peuple algérien jusqu'en 1962", ainsi que pour "l'ensemble de ceux qui ont servi en Algérie sous les couleurs du drapeau français, les harkis, les militaires professionnels, les appelés du contingent, qui se sentent méprisés et qu'on injurie une nouvelle fois".

    Il a voté contre la ratification, tout comme Rudy Salles (Nouveau Centre). A l'inverse, le PS et le Parti communiste français (PCF) ont voté pour.

    "Il ne s'agit pas de battre sa coulpe mais de reconnaître les vérités historiques des méfaits du colonialisme", a souligné François Asensi (PCF), "pas dupe" toutefois que "le pouvoir algérien utilise à dessein la question de la repentance et la reconnaissance des crimes coloniaux pour souder la population et la détourner des difficultés politiques et économiques".

    M. Asensi a également jugé "minable" et "purement électoraliste" la position de M. Mariani.

    La convention de partenariat franco-algérienne a été signée à Alger le 4 décembre 2007. Elle vise à "consolider leur coopération dans les domaines scientifique, technique, culturel et éducatif et dans le domaine de la gouvernance" et "élargit cette coopération à de nouveaux domaines, tels que la coopération décentralisée et la coopération en matière de sécurité".

    Par AFP

  • #2
    France-Algérie : chicanes législatives et nouvel accès de fièvre

    PARIS, 9 fév 2010 (AFP) - Gel d'un projet parlementaire franco-algérien, volonté de députés algériens de "criminaliser" le colonialisme français...: les relations entre Paris et Alger connaissent un nouvel accès de fièvre inédit depuis cinq ans, qui a encore enflammé le Palais-Bourbon mardi.

    Cet épisode de tension, symptôme de relations toujours passionnelles depuis près de 50 ans, a commencé jeudi quand Alger a annoncé le gel d'une réunion portant sur la création d'une grande commission parlementaire entre les deux pays.

    Motif : le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika a très mal supporté que la France inscrive l'Algérie sur "une liste de pays à risque pour les transports aériens".

    "Comment l'Algérie peut-elle être parmi les pays qui luttent contre le phénomène du terrorisme et dans le même temps figurer sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle spécifiques ?", a protesté le président de l'Assemblée algérienne, Abdelaziz Ziari.

    Fierté algérienne blessée, souvenir de la décennie noire des années 90, le tout sur fond d'amour/haine entre deux pays qui se sont séparés dans le sang après 132 ans: la tension est encore montée d'un cran avec le dépôt au Parlement algérien d'une proposition de loi pour "criminaliser" le colonialisme français, deux ans avant le 50e anniversaire de l'indépendance.

    "Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux", a souligné un député FLN, précisant que la proposition de loi avait été signée par 125 députés de différents partis.

    Amère ironie, cette proposition est l'exacte opposée de la loi française du 23 février 2005 vantant "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord". Une disposition abrogée un an plus tard, condamnée par le président Bouteflika et qualifiée de "loi de la honte" par des parlementaires FLN.

    Cinq ans après, l'histoire se répète, à rôles inversés. C'est au tour des Français de "regretter" la proposition de loi algérienne, dixit Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.

    Dans la foulée, le député UMP Thierry Mariani a demandé le report de la ratification d'une convention franco-algérienne, finalement adoptée dans un climat tendu mardi matin.

    Qualifié d'"ultra" par ses adversaires, M. Mariani est tête de liste UMP pour les prochaines élections de mars en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, région d'arrivée en 1962 pour de nombreux rapatriés et harkis.

    L'éventuelle mise en place "des tribunaux d'exception n'est pas acceptable", a aussi déclaré le patron des députés Nouveau centre, François Sauvadet, demandant "une clarification de la part du gouvernement algérien sur cette initiative".

    "L'exécutif algérien n'a aucunement pris position sur cette proposition, son inscription à l'ordre du jour n'est donc pas certaine, car c'est le gouvernement algérien qui en a la maîtrise exclusive", a souligné le chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, devant l'Assemblée.

    C'est une initiative "particulièrement inquiétante", "incompréhensible" et "outrancière", s'est pour sa part exclamé le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Hubert Falco, également devant les députés.

    Lors d'un voyage en Algérie le 3 décembre 2007, Nicolas Sarkozy avait dénoncé le système colonial "profondément injuste", tout en refusant la repentance.

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