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Adelah bint Abdallah : «Nombre de lois doivent être changées»

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  • Adelah bint Abdallah : «Nombre de lois doivent être changées»

    INTERVIEW - Dans son premier entrerien avec un journal occidental, la fille du roi Abdallah évoque ses «combats» pour faire bouger la société saoudienne.


    LE FIGARO. - Depuis quand vous impliquez-vous dans la société ?
    Adelah BINT ABDALLAH. - Depuis treize ans.
    Jusqu'où peuvent aller les femmes en Arabie saoudite ?
    Il n'y a aucune limite. Nous devrions apporter notre contribution, indirectement, dans tous les domaines. Par exemple, pour améliorer la loi concernant les étrangers mariés à des Saoudiennes, des dizaines d'universitaires, de docteurs, ont été consultés, dont un grand nombre de femmes.
    Souhaitez-vous changer d'autres lois concernant les femmes ?
    Un grand nombre d'entre elles doivent être changées. Les Sa*oudiennes sont devenues bien plus éduquées ; le gouvernement ne peut pas ignorer toutes ces personnes remarquables, dont beaucoup occupent des postes importants.
    Qu'y a-t-il de plus urgent ? Permettre aux femmes d'affaires de diriger une entreprise sans la caution d'un homme ?
    C'est déjà fait ! Mais souvent, la loi n'est pas appliquée. Il y a des gens, dans le gouvernement, qui font obstacle. Soit ils connaissent la loi mais y sont opposés, soit ils ne la connaissent pas. Le centre Khadija bint Khuwailid de la chambre de commerce de Djedda, dont je suis présidente honoraire, a édité un manuel destiné aux fondatrices d'entreprises. Je me bats aussi contre les violences faites aux femmes et aux enfants, avec l'appui du grand mufti et du roi. La presse a beaucoup écrit sur l'histoire de cette fillette de 12 ans qui a épousé un homme de 80 ans…
    La « fillette de Boureïda »…
    Déjà obliger une jeune fille de 18 ans à épouser un homme qu'elle n'aime pas, c'est une forme de violence. Mais à 12 ans, on ne devrait pas pouvoir signer un contrat de mariage. Même si les parents sont d'accord, c'est inacceptable. Nous nous occupons de cette affaire qui n'en restera pas là.
    La loi permet-elle une telle union ?
    Il n'y a pas d'âge légal pour le mariage. Plusieurs institutions travaillent à instaurer une limite. Mon père est préoccupé par la question.
    La société bouge-t-elle assez vite à votre goût ?
    Il faut trouver un équilibre entre les décisions venues d'en haut et la société. Certes, on ne peut pas faire changer les gens du jour au lendemain, mais on ne peut pas non plus permettre à des traditions de s'ossifier et de devenir des prescriptions religieuses au fil du temps.
    Il y a un débat en France sur le port du voile intégral. Qu'en pensez-vous ?
    Cela tient à la tradition et non à la religion. Ici, on peut voir des femmes avec le visage caché, ou seulement les cheveux, ou portant un simple foulard. Personnellement, je ne vois pas d'objection au foulard tel que je le porte, qui est plus islamique. Quant au voile qui cache le visage, pourquoi cela pose-t-il un problème si c'est un choix ? Mais il ne peut être autorisé dans les endroits où l'on doit s'identifier pour des raisons de sécurité.
    La mixité reste interdite dans bien des endroits. Qu'en pensez-vous ?
    Je ne vois pas pourquoi hommes et femmes ne pourraient pas entretenir de relations respectueuses sur leurs lieux de travail, comme ils le font à l'hôpital, ou au pèlerinage de La Mecque. Ce*la viendra graduellement, avec l'habitude et l'instauration de lois contre le harcèlement.
    Quand les femmes pourront-elles conduire ?
    Ce n'est pas à moi d'en décider. J'espère que la société dépassera ce débat, qui n'en vaut pas la peine. Nous utilisons tous les outils du monde moderne. Pourquoi pas celui-là ?
    Les jeunes Saoudiens évoluent vite, ils sont nombreux sur Facebook. Est-ce un danger ?
    Mes cinq enfants, trois filles et deux garçons de 14 à 25 ans, sont tous sur Facebook ! Quand ils étaient plus jeunes, je surveillais, mais maintenant, je leur fais con*fiance. Il faut enseigner nos valeurs aux enfants, mais on ne peut pas les contrôler en permanence.

  • #2
    C'est tout à son honneur. Mais je suis curieuse de savoir la suite qu'on aurait réservé à cette entrevue si la saoudienne interrogée avait été une saoudienne lambda.
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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