DE PLUS EN PLUS DÉCRIÉE
La Télévision algérienne en question
Force est de constater que la lucarne algérienne est boudée.
«Pourquoi se fatigue-t-on à contrôler la télé quand on peut avoir le monde à sa portée avec juste 7000 DA?», s’est interrogé, stupéfait, récemment, l’ancien directeur de la Télévision algérienne, M.Abdou B., lors d’une rencontre organisée autour des médias. Une assertion faisant état du foisonnement satellitaire auquel on peut accéder moyennant une parabole ou une carte d’abonnement. Une rencontre où il a été mentionné les carences de «nos» chaînes nationales, - supposées au pluriel - face à la rude concurrence ou hégémonie des chaînes satellitaires pour ne citer que les chaînes arabes, à l’image d’Al Jazeera ou Nessma TV, plus récemment, qui ont conquis les foyers algériens en un temps record.
Pourquoi le téléspectateur algérien lambda se détourne-t-il de sa lucarne algérienne? Que trouve-t-on de meilleur ailleurs que notre télé ne peut satisfaire? La majorité interrogée affirme tout simplement ne pas se reconnaître dans le modèle véhiculé par notre «Unique». Des témoignages pris sur le vif, nous révèlent des propos acerbes, traduisant une image peu reluisante de l’activité professionnelle du 21 boulevard des Martyrs. Pour cette jeune étudiante en communication, Yasmine Z.: «C’est absolument nul, à chaque fois que je zappe, j’ai l’impression qu’ils sont restés figés dans les années 1980, si ce n’est 1970. Aucune originalité ni créativité dans les programmes. Et quand on essaie de faire quelque chose, on plagie les autres chaînes.
A la fin, ça donne un show à la pseudo "Tout le monde en parle", ou encore "Star Academy", avec des chanteurs qui ont tout, sauf la voix et l’étoffe de vrais chanteurs.» Plus dur, ce trentenaire qui évolue dans le marketing, Riad A. avoue que c’est honteux de voir un pareil programme. «Ce n’est pas une télé que nous avons, c’est un ancêtre. Que ce soient la programmation, les émissions ou la fraîcheur de ses programmes, l’intérêt est que rien ne va, on dirait une télé d’ un autre âge qui ne suit vraiment pas la réalité du monde de l’audiovisuel.» A la limite du surréalisme cynique, il y en a qui se demandent d’abord si nous avons déjà une télévision à proprement parler. Pour cette comédienne algérienne qui passe souvent à la télé, lors du Ramadhan et dans divers programmes comme les feuilletons et la pub: «Dans toutes les émissions télé on ne voit que les animateurs et les animatrices!» Pour Sofia M., ces derniers monopolisent souvent le débat. «Il n’y a qu’eux qui parlent.
Les invités se transforment en spectateurs! Ceci parmi tant d’autres défauts. Cela doit changer et le public partage ce point de vue.» Un jeune homme féru de football a un coup de gueule contre le commentateur des matchs de l’Algérie en Coupe d’Afrique. «Il est nullissime. Il faisait de la poésie plus qu’autre chose, je n’ai pas compris comment ils ont pu envoyer ce gars-là en Angola.» Et cette dame de souligner: Je pense que le défaut de la Télévision algérienne c’est d’être une télévision d’Etat. Ce n’est surtout pas une télévision publique qui sert les Algériens. Elle sert donc surtout l’Etat. S’il fallait la qualifier, en quelques mots, je dirais «un outil de propagande». Et cette publicitaire d’affirmer: «La télé algérienne a beaucoup de choses à faire encore dans un contexte constructif qui demandera des moyens humains, communs, intellectuels, financiers et de la tolérance..etc. "Dzaïr Show" est un exemple réussi, mené à bien par des jeunes gens que je voudrais personnellement encourager...», souligne-t-elle. Quoi qu’il en soit, les Algériens, dans l’ensemble et il ne faut pas se voiler la face, n’aiment pas leur télé. Ils ne la regardent pas. C’est à elle d’y remédier...
L'EXPRESSION
La Télévision algérienne en question
Force est de constater que la lucarne algérienne est boudée.
«Pourquoi se fatigue-t-on à contrôler la télé quand on peut avoir le monde à sa portée avec juste 7000 DA?», s’est interrogé, stupéfait, récemment, l’ancien directeur de la Télévision algérienne, M.Abdou B., lors d’une rencontre organisée autour des médias. Une assertion faisant état du foisonnement satellitaire auquel on peut accéder moyennant une parabole ou une carte d’abonnement. Une rencontre où il a été mentionné les carences de «nos» chaînes nationales, - supposées au pluriel - face à la rude concurrence ou hégémonie des chaînes satellitaires pour ne citer que les chaînes arabes, à l’image d’Al Jazeera ou Nessma TV, plus récemment, qui ont conquis les foyers algériens en un temps record.
Pourquoi le téléspectateur algérien lambda se détourne-t-il de sa lucarne algérienne? Que trouve-t-on de meilleur ailleurs que notre télé ne peut satisfaire? La majorité interrogée affirme tout simplement ne pas se reconnaître dans le modèle véhiculé par notre «Unique». Des témoignages pris sur le vif, nous révèlent des propos acerbes, traduisant une image peu reluisante de l’activité professionnelle du 21 boulevard des Martyrs. Pour cette jeune étudiante en communication, Yasmine Z.: «C’est absolument nul, à chaque fois que je zappe, j’ai l’impression qu’ils sont restés figés dans les années 1980, si ce n’est 1970. Aucune originalité ni créativité dans les programmes. Et quand on essaie de faire quelque chose, on plagie les autres chaînes.
A la fin, ça donne un show à la pseudo "Tout le monde en parle", ou encore "Star Academy", avec des chanteurs qui ont tout, sauf la voix et l’étoffe de vrais chanteurs.» Plus dur, ce trentenaire qui évolue dans le marketing, Riad A. avoue que c’est honteux de voir un pareil programme. «Ce n’est pas une télé que nous avons, c’est un ancêtre. Que ce soient la programmation, les émissions ou la fraîcheur de ses programmes, l’intérêt est que rien ne va, on dirait une télé d’ un autre âge qui ne suit vraiment pas la réalité du monde de l’audiovisuel.» A la limite du surréalisme cynique, il y en a qui se demandent d’abord si nous avons déjà une télévision à proprement parler. Pour cette comédienne algérienne qui passe souvent à la télé, lors du Ramadhan et dans divers programmes comme les feuilletons et la pub: «Dans toutes les émissions télé on ne voit que les animateurs et les animatrices!» Pour Sofia M., ces derniers monopolisent souvent le débat. «Il n’y a qu’eux qui parlent.
Les invités se transforment en spectateurs! Ceci parmi tant d’autres défauts. Cela doit changer et le public partage ce point de vue.» Un jeune homme féru de football a un coup de gueule contre le commentateur des matchs de l’Algérie en Coupe d’Afrique. «Il est nullissime. Il faisait de la poésie plus qu’autre chose, je n’ai pas compris comment ils ont pu envoyer ce gars-là en Angola.» Et cette dame de souligner: Je pense que le défaut de la Télévision algérienne c’est d’être une télévision d’Etat. Ce n’est surtout pas une télévision publique qui sert les Algériens. Elle sert donc surtout l’Etat. S’il fallait la qualifier, en quelques mots, je dirais «un outil de propagande». Et cette publicitaire d’affirmer: «La télé algérienne a beaucoup de choses à faire encore dans un contexte constructif qui demandera des moyens humains, communs, intellectuels, financiers et de la tolérance..etc. "Dzaïr Show" est un exemple réussi, mené à bien par des jeunes gens que je voudrais personnellement encourager...», souligne-t-elle. Quoi qu’il en soit, les Algériens, dans l’ensemble et il ne faut pas se voiler la face, n’aiment pas leur télé. Ils ne la regardent pas. C’est à elle d’y remédier...
L'EXPRESSION
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