Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Dossier Jordanie et Maroc

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Dossier Jordanie et Maroc

    nda Diplomatique
    René Naba | 30.11.2009 | Paris
    Dossier Jordanie et Maroc
    Le tollé suscité le 21 novembre au sein des économistes arabes par la présence inopinée au Forum économique Amadeus de Tanger de Mme Tzipi Livni, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, un des artisans de la guerre contre Gaza en décembre 2008, de même que la rencontre subreptice du ministre marocain des affaires étrangères avec son homologue israélien, en septembre dernier à New York, en marge de l’assemblée générale des Nations Unies, constituent une belle Illustration de la diplomatie souterraine du trône chérifien visant à contourner l’ostracisme qui frappe les fauteurs de guerre israéliens, au point que l’Egypte, pourtant signataire d’un traité de paix avec Israël, a sabordé la réunion annuelle de l’Union Pour la Méditerranée fin octobre en Turquie afin de barrer la route à la présence du ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Liberman, qui passe pour être l’un des dirigeants israéliens le plus xénophobes de l’histoire israélienne.
    www.renenaba.com revient en une série de deux papiers sur la personnalité de deux monarques qui ont imprimé leur marque à leur pays respectif, qui apparaissent, l’un pour le Machreq, le levant (la Jordanie), et l’autre pour le Maghreb, le ponant (le Maroc), comme des voltigeurs de la pointe de la diplomatie occidentale dans la sphère arabe.
    Première partie : Jordanie et Maroc
    Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme
    Paris, 7 Décembre 2009 – A l’inverse des pétromonarques du Golfe d’extraction bédouine et d’éducation rudimentaire, Hussein comme Hassan auront été les deux seuls souverains arabes de la seconde moitié du XX e siècle diplômés des universités occidentales, chacun dans la filière coloniale de son pays, le Hachémite de l’académie militaire britannique de Sandhurst, l’Alaouite de la Faculté de Droit de Bordeaux, mais le savoir acquis au cours de leur cursus universitaire ne sera jamais affecté à la modernisation de leur royaume respectif mais à conforter leur archaïsme dans leur méthode de gouvernement et leur narcissisme dans leur projection médiatique occidentale.
    Deuxième partie: Jordanie et Maroc
    Deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale
    La CIA de l’un, le Mossad de l’autre
    Paris, 15 décembre 2009 – Hassan et Hussein ont manifesté très tôt un intérêt marqué pour l’Occident, sans doute en raison de leur éducation, mais aussi dans l’intérêt bien compris de la survie de leur trône. Si l’Arabie saoudite est quadrillée par le FBI américain, une trentaine de postes disséminés dans les principales villes du Royaume pour déjouer les menées subversives contre la famille royale et les installations américaines, le lien avec les services de renseignement paraît tout aussi direct en ce qui concerne les deux autres monarques à en juger par les informations parues dans la presse internationale… au point que les deux monarchies, l’une pour le Machreq, (la Jordanie), et l’autre pour le Maghreb, (le Maroc), apparaissent comme des voltigeurs de la pointe de la diplomatie occidentale dans la sphère arabe.
    Dernière modification par andromed, 11 février 2010, 12h16. Motif: Changer le titre

  • #2
    La Jordanie et le Maroc, deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale

    La Jordanie et le Maroc, deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale
    Part 2/2
    René Naba | 13.12.2009 | Paris

    La CIA de l’un, le Mossad de l’autre
    Paris, 13 décembre 2009. Hassan et Hussein ont manifesté très tôt un intérêt marqué pour l’Occident, sans doute en raison de leur éducation, mais aussi dans l’intérêt bien compris de la survie de leur trône. Si l’Arabie saoudite est quadrillée par le FBI américain, une trentaine de postes disséminée dans les principales villes du Royaume pour déjouer les menées subversives contre la famille royale et les installations américaines, le lien avec les services de renseignement parait tout aussi direct en ce qui concerne les deux autres monarques à en juger par les informations parues dans la presse internationale… au point que les deux monarchies, l’une pour le Machreq, le levant (la Jordanie), et l’autre pour le Maghreb, le ponant (le Maroc) apparaissent comme des voltigeurs de la pointe de la diplomatie occidentale dans la sphère arabe.
    Le cas du Maroc: Ben Barka enlevé avec l’aide du Mossad
    Le journal Libre Belgique a fait paraître en date du 25 janvier 2008 une recension d’un livre d’un journaliste israélien dans lequel l’écrivain détaille les liens très étroits entre Israël et le Maroc, notamment la collaboration entre le Maroc et le Mossad, le service israélien des renseignements, dans l’enlèvement et la disparition de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka.
    Le journaliste Shmouel Seguev, ancien capitaine des renseignements militaires, puis correspondant à Paris du quotidien Maariv, assure que le Mossad a indirectement permis aux services secrets marocains de repérer l’opposant socialiste, puis de le piéger: «Ben Barka, qui voyageait beaucoup à travers le monde, se servait d’un kiosque à journaux à Genève comme d’une boîte postale où il venait récupérer son courrier, et le Mossad a donné cette information à Dlimi», écrit-il.
    « Le 29 octobre 1965, Ben Barka est arrivé à Paris en provenance de Genève, avec un passeport diplomatique algérien. Il a déposé ses valises chez son ami Jo Ohanna, un juif marocain, et s’est rendu à pied à la brasserie Lipp pour y rencontrer un journaliste français, quand deux policiers français en civil l’ont interpellé et conduit dans une voiture de location jusqu’à une villa au sud de Paris. Nous savons avec certitude que Ben Barka était encore en vie le 1er novembre (…) Dlimi ne voulait pas le tuer, mais lui faire avouer son intention de renverser le roi Hassan II, a-t-il ajouté. Ben Barka avait les chevilles entravées et les mains nouées dans le dos, et Dlimi lui a plongé la tête dans un bac rempli d’eau. A un moment donné, il a pressé trop fort sur ses jugulaires, l’étranglant ainsi à mort « , a-t-il poursuivi. « Le ministre marocain de l’Intérieur, le général Mohammed Oufkir, chef de la police secrète, est ensuite arrivé à Paris pour organiser l’enterrement, qui s’est déroulé à Paris, quelques jours après le décès, sur une aire en construction, où il y avait du béton et du ciment, aux abords de l’autoroute du Sud », a-t-il précisé.
    Le colonel Ahmad Dlimi était à l’époque l’assistant du général Mohamad Oufkir, ministre de l’intérieur. Patron de la Sûreté, présent au tribunal, il sera acquitté. Le général Oufkir est condamné, lui, par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité. Pourtant, les mêmes charges avaient été retenues contre les deux responsables marocains. Mais l’arrêt de la cour d’assises de la Seine jugeant l’Affaire Ben Barka, tombe le 5 juin 1967, jour du déclenchement la 3me guerre israélo-arabe de juin 1967. Du coup, ce qu’il y avait d’incohérent, voire de choquant dans cette disparité de jugement, passera alors pratiquement inaperçu.
    Mais tout autre aura été l’épilogue de cette ténébreuse affaire. Comparable par son raffinement sadique aux moeurs des cours florentines, il fera date dans les annales du royaume chérifien pour son machiavélisme achevé, illustration symptomatique du comportement d’un royaume pourtant coutumier de telles pratiques, rarement égalées dans les pays arabes.
    Leur forfait accompli, les deux tortionnaires seront expédiés ad patres, manu militari, à onze ans d’intervalles, instrumentalisés l’un contre l’autre dans une opération d’autodestruction mutuelle, dans un rejet généralisé de l’opinion marocaine, soulagée par l’élimination de ces deux funestes personnages de sinistre mémoire.
    Fidèle à Hassan lors des deux tentatives de coups d’état de 1971 et 1972, Ahmad Dlimi passe pour avoir personnellement exécuté son supérieur, sur les ordres du roi, suspectant le général Oufkir dans la mise en œuvre du coup d’État de 1972.
    Son parricide assumé, le général Dlimi sera promu commandant en chef de la zone Sud (Sahara) et patron de tous les services secrets marocains, avant de connaître un sort identique à celui de son mentor. Il décédera de mort violente, onze ans plus tard, écrasé le 25 janvier 1983, par un camion fou à Marrakech, selon la version officielle, à la veille de la visite officielle du président français François Mitterrand au Maroc.
    Selon une version ayant eu cours à l’époque, jamais confirmée ni démentie, le général Dlimi aurait été sacrifié sur l’autel de la raison d’état, victime de la rivalité entre la France et les Etats Unis et de la volonté de l’officier marocain de s’ouvrir sur l’Algérie et la Libye pour mettre un terme à la guerre du Sahara occidental, alibi du régime, pointé du doigt par l’administration conservatrice de Ronald Reagan peu désireuse de lâcher du lest devant le camp soviétique et ses alliés arabes.
    Quoiqu’il en soit, l’élimination brutale d’un des principaux protagonistes de l’affaire Ben Barka a entraîné du même coup l’élimination du principal exécutant des basses œuvres royales, en même temps qu’elle prémunissait le trône de tout éventuel chantage de ce témoin de premier plan désormais encombrant, assurant à la dynastie chérifienne un silence éternel sur l’un des méfaits les plus sinistres de son histoire pourtant riche en ce domaine.
    Le livre de Seguev, préfacé par un ancien chef du Mossad, le service d’espionnage israélien, Ephraïm Halévy, a été publié en hébreu par les éditions « Matar » sous le titre « Le lien marocain ». Il fourmille de détails sur les relations secrètes entre Israël et le Maroc.
    Ainsi, écrit-il, lors déclenchement en 1963 de la guerre entre le Maroc et l’Algérie, le chef du Mossad, Meir Amit, doté d’un faux passeport, a rencontré à Marrakech le roi Hassan II pour lui déclarer: «Nous pouvons, et nous voulons vous aider». Les instructeurs d’Israël ont ensuite entraîné des officiers marocains, formé des aviateurs au pilotage de Migs-17 soviétiques, organisé ses services secrets, surveillé la construction de la barrière entre le Maroc et l’Algérie, vendu des armes, y compris des chars AMX-13 français via Téhéran, et équipé des embarcations de pêche avec des radars pour les transformer en gardes côtes.
    De même en 1965, Israël a pu suivre le sommet arabe de Casablanca et a ainsi découvert l’impréparation des armées arabes bien avant la guerre de juin 1967, a-t-il poursuivi. Seguev consacre aussi dans son livre une place importante aux pourparlers du Mossad avec le roi Hassan II, qui ont préludé à la rencontre secrète au Maroc du ministre israélien des Affaires étrangères Moshé Dayan avec le vice-Premier ministre égyptien Hassan al Touhami, puis au voyage historique du président égyptien Anouar Sadate à Jérusalem en 1977.
    Le Maroc constituait, il est vrai, une pièce maîtresse du dispositif occidental contre le bloc communiste. Paris avait aménagé à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine (1945-1990) une importante ambassade à Rabat de mille personnes, la plus importante après celle de Washington, en vue de servir de base de repli au haut commandement politique et militaire français en cas d’invasion de Paris par les troupes communistes dans le cadre de la stratégie du «Stand Behind». Le Royaume abritait par ailleurs la plateforme opérationnelle du Strategic Air Command américain de l’aéroport Mohammed V de Casablanca (Maroc), relié par un câble coaxial directement à Bizerte (Tunisie), la base navale qui faisait office du temps du protectorat français de centre d’écoute radar pour le compte de l’Otan. Commandant le canal de Sicile sur la route reliant Gibraltar à Suez, Bizerte, au même titre que Brest, Toulon, et Mers el Kébir (Algérie), représentait un maillon de la chaîne des bases nécessaires à la défense française et à son dispositif atomique, et, au delà, à l’OTAN.
    Et ceci pouvait expliquer cela…..Que le Roi Hassan II inflige un camouflet au prestigieux président français de l’époque, le Général Charles De Gaulle, en bafouant la souveraineté française, -l’enlèvement d’un opposant marocain en plein Paris avec la complicité d’agents français– en toute impunité, sans craindre des représailles.

    Commentaire

    Chargement...
    X