L'IMPASSE VAN WALSUM
Christopher Ross, le représentant spécial de l'Onu, fait son travail. Il organise une rencontre «informelle» entre Sahraouis et Marocains. Dans quel but ? En apparence, pour trouver une amorce de solution à un conflit qui dure depuis 35 ans et sur lequel l'Onu a adopté des résolutions allant toutes dans le sens de l'exercice de l'autodétermination. Quelques heures avant le début des pourparlers informels, le Palais marocain a signifié qu'il ne pourrait être question d'un référendum d'autodétermination qui serait «inapplicable». Il aurait même été définitivement «écarté». Par qui donc ? Par le Maroc et éventuellement par Paris, Washington voire par Madrid mais non par l'Onu.
La déclaration préalable marocaine est claire. Les pourparlers n'ont, aux yeux des Marocains, qu'un seul but: faire avaliser une sortie de l'autodétermination et un abandon des résolutions de l'Onu. C'est aussi le but de certains pays occidentaux qui ne se privent pas d'afficher leur «soutien» à la mission de Christopher Ross. Ce qu'ils attendent de lui est d'enterrer l'option de l'indépendance quitte à le faire avec plus de savoir-faire que son prédécesseur Peter Van Walsum. On se souvient que ce dernier avait ruiné définitivement sa posture de médiateur en exigeant des Sahraouis de renoncer à l'option du référendum d'autodétermination où toutes les options, y compris l'indépendance, sont soumises au peuple sahraoui. Peter Van Walsum avait développé un argumentaire spécieux: les Sahraouis ont le droit avec eux mais la réalité est contre eux. Ils doivent donc renoncer au droit et se plier devant le fait accompli. Si cette logique «réaliste» avait prévalu, aucun pays anciennement colonisé n'aurait pu prétendre à l'indépendance.
Quand le Maroc avance que le référendum d'autodétermination est inapplicable, c'est au nom de ces «réalités» créées par l invasion militaire du territoire sahraoui, non reconnue par la communauté internationale. Le droit international doit-il céder devant les réalités créées par les occupations illégales et les logiques de force ? La question posée en Palestine se pose également au Sahara Occidental. Bien entendu, les Sahraouis, comme les Palestiniens, n'admettent pas que le droit doive se soumettre à la force. Les alliés occidentaux du Maroc le savent. Ils attendent donc des émissaires de l'Onu d'amener le Polisario à renoncer à la mise en œuvre des résolutions de l'Onu. Il s'agit en l'occurrence d'un énième remake des pressions politiques sur les Sahraouis. Ces derniers sont cyniquement embarqués dans des circonvolutions diplomatiques visant à amener le Polisario à délégitimer la raison même de son existence.
Jusqu'à présent, les Sahraouis n'ont jamais donné l'impression de vouloir céder à ces sirènes peu convaincantes. Le combat mené par la militante Aminatou Haidar a montré que les Sahraouis, même sous intense pression royale, ne sont pas prêts à renoncer. A l'évidence, «l'offre» d'autonomie, présentée comme seule voie possible, ne comporte pas d'éléments permettant de justifier que les Sahraouis acceptent d'enterrer les résolutions de l'Onu sur l'autodétermination. S'ils sont à New York, c'est pour le réaffirmer et pour signifier qu'ils ne sont pas à l'origine de l'impasse.
Christopher Ross ne peut qu'échouer s'il s'est donné pour mission, comme Peter Van Walsum, d'enterrer le droit au nom d'une réalité inique, du réalisme de l'arbitraire La voie Van Walsum est une impasse.
Le quotidien d Oran
Christopher Ross, le représentant spécial de l'Onu, fait son travail. Il organise une rencontre «informelle» entre Sahraouis et Marocains. Dans quel but ? En apparence, pour trouver une amorce de solution à un conflit qui dure depuis 35 ans et sur lequel l'Onu a adopté des résolutions allant toutes dans le sens de l'exercice de l'autodétermination. Quelques heures avant le début des pourparlers informels, le Palais marocain a signifié qu'il ne pourrait être question d'un référendum d'autodétermination qui serait «inapplicable». Il aurait même été définitivement «écarté». Par qui donc ? Par le Maroc et éventuellement par Paris, Washington voire par Madrid mais non par l'Onu.
La déclaration préalable marocaine est claire. Les pourparlers n'ont, aux yeux des Marocains, qu'un seul but: faire avaliser une sortie de l'autodétermination et un abandon des résolutions de l'Onu. C'est aussi le but de certains pays occidentaux qui ne se privent pas d'afficher leur «soutien» à la mission de Christopher Ross. Ce qu'ils attendent de lui est d'enterrer l'option de l'indépendance quitte à le faire avec plus de savoir-faire que son prédécesseur Peter Van Walsum. On se souvient que ce dernier avait ruiné définitivement sa posture de médiateur en exigeant des Sahraouis de renoncer à l'option du référendum d'autodétermination où toutes les options, y compris l'indépendance, sont soumises au peuple sahraoui. Peter Van Walsum avait développé un argumentaire spécieux: les Sahraouis ont le droit avec eux mais la réalité est contre eux. Ils doivent donc renoncer au droit et se plier devant le fait accompli. Si cette logique «réaliste» avait prévalu, aucun pays anciennement colonisé n'aurait pu prétendre à l'indépendance.
Quand le Maroc avance que le référendum d'autodétermination est inapplicable, c'est au nom de ces «réalités» créées par l invasion militaire du territoire sahraoui, non reconnue par la communauté internationale. Le droit international doit-il céder devant les réalités créées par les occupations illégales et les logiques de force ? La question posée en Palestine se pose également au Sahara Occidental. Bien entendu, les Sahraouis, comme les Palestiniens, n'admettent pas que le droit doive se soumettre à la force. Les alliés occidentaux du Maroc le savent. Ils attendent donc des émissaires de l'Onu d'amener le Polisario à renoncer à la mise en œuvre des résolutions de l'Onu. Il s'agit en l'occurrence d'un énième remake des pressions politiques sur les Sahraouis. Ces derniers sont cyniquement embarqués dans des circonvolutions diplomatiques visant à amener le Polisario à délégitimer la raison même de son existence.
Jusqu'à présent, les Sahraouis n'ont jamais donné l'impression de vouloir céder à ces sirènes peu convaincantes. Le combat mené par la militante Aminatou Haidar a montré que les Sahraouis, même sous intense pression royale, ne sont pas prêts à renoncer. A l'évidence, «l'offre» d'autonomie, présentée comme seule voie possible, ne comporte pas d'éléments permettant de justifier que les Sahraouis acceptent d'enterrer les résolutions de l'Onu sur l'autodétermination. S'ils sont à New York, c'est pour le réaffirmer et pour signifier qu'ils ne sont pas à l'origine de l'impasse.
Christopher Ross ne peut qu'échouer s'il s'est donné pour mission, comme Peter Van Walsum, d'enterrer le droit au nom d'une réalité inique, du réalisme de l'arbitraire La voie Van Walsum est une impasse.
Le quotidien d Oran
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