Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme
5 décembre 2009 912 views 3 Comments
A l’inverse des pétromonarques du Golfe d’extraction bédouine et d’éducation rudimentaire, Hussein comme Hassan auront été les deux seuls souverains arabes de la seconde moitié du XX me siècle diplômés des universités occidentales, chacun dans la filière coloniale de son pays, le Hachémite de l’académie militaire britannique de Sandhurst, l’Alaouite de la Faculté de Droit de Bordeaux, mais le savoir acquis au cours de leur cursus universitaire ne sera jamais affecté à la modernisation de leur royaume respectif mais à conforter leur archaïsme dans leur méthode de gouvernement et leur narcissisme dans leur projection médiatique occidentale.
Hussein le Hachémite:
Un fait plus que tout résume l’histoire de la dynastie hachémite et explique une large part de ses déboires et de son rejet au niveau arabe: le Général britannique John Glubb Pacha à la tête des bédouins de la «Légion arabe» lors de la première guerre de Palestine en 1948 qui a abouti à la création de l’Etat Hébreu. Qu’un officier supérieur de la nationalité de la puissance mandataire de l’époque coloniale se trouve aux commandes de l’armée nationale jordanienne lors de la première grande guerre panarabe contre les Israéliens, déployant par avance ses troupes dans les limites approximatives de la future ligne démarcation jordano israélienne sans chercher à pousser plus en avant sa progression, donne la mesure de la duplicité du trône hachémite et de sa dépendance vis à vis de son parrain immuable, le Royaume Uni.
Le subterfuge manquait de finesse et la dynastie paiera du prix fort ce handicap congénital. Evincée de La Mecque par les Wahhabites, refoulée de Damas par les Français, assassinée à Jérusalem et décapitée à Bagdad, dans l’un comme dans l’autre cas par des nationalistes arabes, la dynastie hachémite qui se rêvait à la tête d’un grand Royaume Arabe s’étendant de la péninsule arabique à la côte méditerranéenne, se retrouve, au terme de près d’un siècle de connivence occidentale et de turbulences anti-monarchiques, réduite à sa portion congrue, le trône de Jordanie, une principauté taillée sur mesure sur les débris de la Palestine, par le détachement de la Transjordanie de la Cisjordanie dans la grande tradition des découpages propres à l’arbitraire colonial.
Cheville ouvrière de la présence anglo-saxonne au Moyen-Orient, le «Petit Roi» ainsi que l’appelait les gazettes mondaines occidentales s’est révélé être un «grand vassal», assumant depuis Amman une double mission: la sauvegarde des pétromonarchies du Golfe, dont il sera longtemps le meilleur gendarme régional, ainsi que l’intégration israélienne au Moyen-Orient, qui valut au fondateur de la branche jordanienne de la dynastie, le Roi Abdallah 1er, d’être assassiné à Jérusalem même, dans l’enceinte même de la Mosquée Al-Aqsa, signe indiscutable de la fureur qu’une telle famille inspirait à la population.
La culture moderniste de Hussein remplira les gazettes royales européennes de ses exploits sportifs (ski nautique et pilotage) et matrimoniaux. Sa première épouse Dina Abdel Hamid, issue de la grande bourgeoisie égyptienne, ralliera la Révolution palestinienne et son mariage avec un des dirigeants de l’organisation marxisante du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) retentira comme un désaveu des pratiques royales. La deuxième épouse, Toni Gardiner, la fille de son conseiller militaire britannique, lui donnera son successeur, l’actuel Roi Abdallah II, illustrant non seulement dans l’ordre symbolique mais également dans le domaine charnel la filiation britannique du trône hachémite.
Plus grave, le nom de Hussein sera indissolublement associé au «Septembre noir» jordanien, la première grande opération d’éradication armée des Palestiniens.
Le Roi, dont les deux tiers de la population est d’origine palestinienne, n’hésitera pas à bombarder sa capitale et à noyer dans un bain de sang- trois mille victimes- le mouvement national palestinien à son envol en 1970 deux ans après la prestigieuse bataille d’Al Karameh (La bataille de la dignité) au cours de laquelle plusieurs dizaines de fedayin palestiniens se laisseront décimés sur place forçant l’armée israélienne à battre en retraite sous le regard impassible de l’armée jordanienne, demeurée l’arme au pied dans la vallée du Jourdain (2).
Son premier ministre d‘alors Wasfi Tall dénommé le «boucher d’Amman», l’ancien agent de l’Intelligence service britannique, sera assassiné en représailles en 1971 et lui même sera dessaisi quatre ans plus tard de la charge de la représentation des Palestiniens au bénéfice de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) par le sommet arabe de Rabat tenu dans la foulée de la quatrième guerre israélo-arabe d’octobre 1973 à laquelle il n’aura pas participé.
Son mariage en troisième noce avec une fille de la grande bourgeoisie palestinienne Alia Toukane, décédée dans un accident d’avion, ne le protégera pas de cette nouvelle amputation, sans doute la plus douloureuse puisqu’elle le privait de sa qualité de «Gardien des Lieux Saints de Jérusalem», fondement de sa légitimité.
Son quatrième mariage avec une arabo-américaine Lisa Halabi, fille de l’ancien Président-directeur général de la compagnie aérienne américaine Panam, sera plus conforme à ses nouvelles orientations politiques. Que cela soit dans son chalet du golfe d’Akaba ou à Londres, sa résidence secondaire, Hussein maintiendra un contact assidu avec les dirigeants israéliens toute tendance politique confondue qui veilleront toujours, en retour, à résoudre le problème palestinien dans le cadre jordanien, jamais d’une façon indépendante.
Un an après l’arrangement israélo-palestinien d’Oslo, piaffant d’impatience, il prendra de vitesse l’ensemble du Monde arabe, comme s’il redoutait d’être laissé pour compte et opère en 1994 une sorte de Blitzkrieg diplomatique, signant sans coup férir un traité de paix avec Israël normalisant dans la foulée ses relations avec l’Etat Hébreu, alors que l’Egypte, doyenne du processus, était au stade de la pré normalisation quinze ans après la signature de son propre traité de paix.
En juin 1995, Hussein, toujours lui, sera l’un des plus actifs soutien au coup de force du Qatar qui entraîne l’éviction d’un émir notoirement francophone au bénéfice de son fils davantage perméable aux arguments de la firme pétrolière anglaise «British Petroleum» désireuse de participer à l’exploitation de gigantesques gisements de gaz de la principauté, le champ off shore North Dome, dont elle avait été exclue auparavant.
En octobre de la même année, Hussein s’appliquera à neutraliser les effets du sommet euro-méditeranéen de Barcelone en organisant simultanément à Amman une conférence économique pour le lancement du «Grand Moyen-Orient» devant sceller l’intégration d’Israël dans le circuit économique arabe. Barcelone et Amman représentaient le choc frontal de deux conceptions de la coopération régionale, la conférence jordanienne soutenue par les Etats-Unis et Israël tentait de promouvoir une zone de libre-échange en rétrocédant aux pétromonarchies du Golfe la sous traitance de l’aide financière aux pays de la zone, alors que Barcelone propulsée par l’Union européenne s’employait à développer une coopération trans-méditerranéenne par l’établissement d’une zone tarifaire préférentielle et un transfert de technologie Nord-Sud.
Par deux fois donc, que cela soit pour le coup de force du Qatar ou pour le sommet euro méditerranéen de Barcelone, la Jordanie s’est retrouvée en porte à faux avec la France, mais Paris ne lui tiendra jamais rigueur de ses mauvaises manières et fera même preuve d’une déférence constante à son égard. C’est ainsi que le protocole français veillera pendant des décennies à ce que tous les ambassadeurs français accrédités à Amman ne dépassent pas d’une tête le «petit roi» de crainte de donner l’impression de le toiser de haut.
Hospitalier, Hussein l’était selon une conception singulière du droit d’asile qui relève davantage de la contorsion juridique que de la simple application du droit positif. C’est ainsi qu’il offrira en 1995 l’asile politique au gendre du président irakien Hussein Kamel pour un débriefing par les services américains. «Quiconque franchit la demeure d’Abou Abdallah peut y demeurer en paix», avait-il avancé en guise de justification. Mais le principe d’hospitalité brandi haut et fort par le Royaume s’est vite révélé un artifice juridique à usage variable puisque le monarque n’hésitera pas quinze jours plus tard à livrer aux Etats-Unis un islamiste palestinien Al-Marzouki dont l’extradition était réclamée par Washington.
Huit ans plus tard, son successeur et propre fils Abdallah II offrira l’asile à la famille du président déchu Saddam Hussein avec l’espoir d’en faire un levier au repositionnement des sunnites irakiens éliminés de la scène politique par l’invasion américaine de l’Irak, dont le jeune roi aura été l’un des catapulteurs. C’est en effet à travers le désert jordanien de l’Ouest du Royaume que les forces spéciales américaines se sont frayées le passage pour y contourner et neutraliser les positions irakiennes bien avant le début officiel des opérations contre le régime baasiste, en mars 2003.
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Jordanie / Maroc: Deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale. Part 1/2
Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme.
René Naba | 05.12.2009 | Paris
Paris, 5 décembre 2009. Dans le récit de la prophétie musulmane, ils portent deux prénoms de légende celui des deux petits fils du prophète, Hassan et Hussein, vénérés pour leur martyr, mais ce parrainage prestigieux ne mettra pas à l’abri du discrédit ces deux monarques parmi les plus instruits du monde arabe qui se revendiquent de surcroît comme descendants du prophète, le Jordanien Hussein, chef de la dynastie Hachémite, et le Marocain Hassan, chef de la dynastie alaouite (1).René Naba | 05.12.2009 | Paris
A l’inverse des pétromonarques du Golfe d’extraction bédouine et d’éducation rudimentaire, Hussein comme Hassan auront été les deux seuls souverains arabes de la seconde moitié du XX me siècle diplômés des universités occidentales, chacun dans la filière coloniale de son pays, le Hachémite de l’académie militaire britannique de Sandhurst, l’Alaouite de la Faculté de Droit de Bordeaux, mais le savoir acquis au cours de leur cursus universitaire ne sera jamais affecté à la modernisation de leur royaume respectif mais à conforter leur archaïsme dans leur méthode de gouvernement et leur narcissisme dans leur projection médiatique occidentale.
Hussein le Hachémite:
Un fait plus que tout résume l’histoire de la dynastie hachémite et explique une large part de ses déboires et de son rejet au niveau arabe: le Général britannique John Glubb Pacha à la tête des bédouins de la «Légion arabe» lors de la première guerre de Palestine en 1948 qui a abouti à la création de l’Etat Hébreu. Qu’un officier supérieur de la nationalité de la puissance mandataire de l’époque coloniale se trouve aux commandes de l’armée nationale jordanienne lors de la première grande guerre panarabe contre les Israéliens, déployant par avance ses troupes dans les limites approximatives de la future ligne démarcation jordano israélienne sans chercher à pousser plus en avant sa progression, donne la mesure de la duplicité du trône hachémite et de sa dépendance vis à vis de son parrain immuable, le Royaume Uni.
Le subterfuge manquait de finesse et la dynastie paiera du prix fort ce handicap congénital. Evincée de La Mecque par les Wahhabites, refoulée de Damas par les Français, assassinée à Jérusalem et décapitée à Bagdad, dans l’un comme dans l’autre cas par des nationalistes arabes, la dynastie hachémite qui se rêvait à la tête d’un grand Royaume Arabe s’étendant de la péninsule arabique à la côte méditerranéenne, se retrouve, au terme de près d’un siècle de connivence occidentale et de turbulences anti-monarchiques, réduite à sa portion congrue, le trône de Jordanie, une principauté taillée sur mesure sur les débris de la Palestine, par le détachement de la Transjordanie de la Cisjordanie dans la grande tradition des découpages propres à l’arbitraire colonial.
Cheville ouvrière de la présence anglo-saxonne au Moyen-Orient, le «Petit Roi» ainsi que l’appelait les gazettes mondaines occidentales s’est révélé être un «grand vassal», assumant depuis Amman une double mission: la sauvegarde des pétromonarchies du Golfe, dont il sera longtemps le meilleur gendarme régional, ainsi que l’intégration israélienne au Moyen-Orient, qui valut au fondateur de la branche jordanienne de la dynastie, le Roi Abdallah 1er, d’être assassiné à Jérusalem même, dans l’enceinte même de la Mosquée Al-Aqsa, signe indiscutable de la fureur qu’une telle famille inspirait à la population.
La culture moderniste de Hussein remplira les gazettes royales européennes de ses exploits sportifs (ski nautique et pilotage) et matrimoniaux. Sa première épouse Dina Abdel Hamid, issue de la grande bourgeoisie égyptienne, ralliera la Révolution palestinienne et son mariage avec un des dirigeants de l’organisation marxisante du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) retentira comme un désaveu des pratiques royales. La deuxième épouse, Toni Gardiner, la fille de son conseiller militaire britannique, lui donnera son successeur, l’actuel Roi Abdallah II, illustrant non seulement dans l’ordre symbolique mais également dans le domaine charnel la filiation britannique du trône hachémite.
Plus grave, le nom de Hussein sera indissolublement associé au «Septembre noir» jordanien, la première grande opération d’éradication armée des Palestiniens.
Le Roi, dont les deux tiers de la population est d’origine palestinienne, n’hésitera pas à bombarder sa capitale et à noyer dans un bain de sang- trois mille victimes- le mouvement national palestinien à son envol en 1970 deux ans après la prestigieuse bataille d’Al Karameh (La bataille de la dignité) au cours de laquelle plusieurs dizaines de fedayin palestiniens se laisseront décimés sur place forçant l’armée israélienne à battre en retraite sous le regard impassible de l’armée jordanienne, demeurée l’arme au pied dans la vallée du Jourdain (2).
Son premier ministre d‘alors Wasfi Tall dénommé le «boucher d’Amman», l’ancien agent de l’Intelligence service britannique, sera assassiné en représailles en 1971 et lui même sera dessaisi quatre ans plus tard de la charge de la représentation des Palestiniens au bénéfice de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) par le sommet arabe de Rabat tenu dans la foulée de la quatrième guerre israélo-arabe d’octobre 1973 à laquelle il n’aura pas participé.
Son mariage en troisième noce avec une fille de la grande bourgeoisie palestinienne Alia Toukane, décédée dans un accident d’avion, ne le protégera pas de cette nouvelle amputation, sans doute la plus douloureuse puisqu’elle le privait de sa qualité de «Gardien des Lieux Saints de Jérusalem», fondement de sa légitimité.
Son quatrième mariage avec une arabo-américaine Lisa Halabi, fille de l’ancien Président-directeur général de la compagnie aérienne américaine Panam, sera plus conforme à ses nouvelles orientations politiques. Que cela soit dans son chalet du golfe d’Akaba ou à Londres, sa résidence secondaire, Hussein maintiendra un contact assidu avec les dirigeants israéliens toute tendance politique confondue qui veilleront toujours, en retour, à résoudre le problème palestinien dans le cadre jordanien, jamais d’une façon indépendante.
Un an après l’arrangement israélo-palestinien d’Oslo, piaffant d’impatience, il prendra de vitesse l’ensemble du Monde arabe, comme s’il redoutait d’être laissé pour compte et opère en 1994 une sorte de Blitzkrieg diplomatique, signant sans coup férir un traité de paix avec Israël normalisant dans la foulée ses relations avec l’Etat Hébreu, alors que l’Egypte, doyenne du processus, était au stade de la pré normalisation quinze ans après la signature de son propre traité de paix.
En juin 1995, Hussein, toujours lui, sera l’un des plus actifs soutien au coup de force du Qatar qui entraîne l’éviction d’un émir notoirement francophone au bénéfice de son fils davantage perméable aux arguments de la firme pétrolière anglaise «British Petroleum» désireuse de participer à l’exploitation de gigantesques gisements de gaz de la principauté, le champ off shore North Dome, dont elle avait été exclue auparavant.
En octobre de la même année, Hussein s’appliquera à neutraliser les effets du sommet euro-méditeranéen de Barcelone en organisant simultanément à Amman une conférence économique pour le lancement du «Grand Moyen-Orient» devant sceller l’intégration d’Israël dans le circuit économique arabe. Barcelone et Amman représentaient le choc frontal de deux conceptions de la coopération régionale, la conférence jordanienne soutenue par les Etats-Unis et Israël tentait de promouvoir une zone de libre-échange en rétrocédant aux pétromonarchies du Golfe la sous traitance de l’aide financière aux pays de la zone, alors que Barcelone propulsée par l’Union européenne s’employait à développer une coopération trans-méditerranéenne par l’établissement d’une zone tarifaire préférentielle et un transfert de technologie Nord-Sud.
Par deux fois donc, que cela soit pour le coup de force du Qatar ou pour le sommet euro méditerranéen de Barcelone, la Jordanie s’est retrouvée en porte à faux avec la France, mais Paris ne lui tiendra jamais rigueur de ses mauvaises manières et fera même preuve d’une déférence constante à son égard. C’est ainsi que le protocole français veillera pendant des décennies à ce que tous les ambassadeurs français accrédités à Amman ne dépassent pas d’une tête le «petit roi» de crainte de donner l’impression de le toiser de haut.
Hospitalier, Hussein l’était selon une conception singulière du droit d’asile qui relève davantage de la contorsion juridique que de la simple application du droit positif. C’est ainsi qu’il offrira en 1995 l’asile politique au gendre du président irakien Hussein Kamel pour un débriefing par les services américains. «Quiconque franchit la demeure d’Abou Abdallah peut y demeurer en paix», avait-il avancé en guise de justification. Mais le principe d’hospitalité brandi haut et fort par le Royaume s’est vite révélé un artifice juridique à usage variable puisque le monarque n’hésitera pas quinze jours plus tard à livrer aux Etats-Unis un islamiste palestinien Al-Marzouki dont l’extradition était réclamée par Washington.
Huit ans plus tard, son successeur et propre fils Abdallah II offrira l’asile à la famille du président déchu Saddam Hussein avec l’espoir d’en faire un levier au repositionnement des sunnites irakiens éliminés de la scène politique par l’invasion américaine de l’Irak, dont le jeune roi aura été l’un des catapulteurs. C’est en effet à travers le désert jordanien de l’Ouest du Royaume que les forces spéciales américaines se sont frayées le passage pour y contourner et neutraliser les positions irakiennes bien avant le début officiel des opérations contre le régime baasiste, en mars 2003.
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