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Les essais nucléaires français, 50 ans après

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  • Les essais nucléaires français, 50 ans après

    Cinquante après l'explosion de la première bombe atomique française dans le Sahara algérien, alors sous domination coloniale française, des milliers de vétérans, convaincus d'être contaminés par la radioactivité, veulent la reconnaissance de leur préjudice.

    Le 13 février 1960 vers 7 h, près de Reggane, à 1700 km d'Alger, la France procède à son premier essai nucléaire avec une bombe au plutonium, lors de l'opération Gerboise bleue.

    Juste après la déflagration, des dizaines de techniciens en combinaison antiradiations n'avaient que 15 à 20 minutes, avant les retombées radioactives, pour récupérer sur les lieux de l'explosion les précieux appareils de mesure enfouis dans le sable.

    Au total, 6000 à 7000 personnes travaillaient depuis des mois pour cet essai au Centre saharien d'expérimentation militaire de Reggane.
    L'Association des vétérans des essais nucléaires (AVEN) se bat depuis plusieurs années avec une multitude de documents obtenus auprès des 4500 adhérents qu'elle représente.

    Selon une étude de l'association, les vétérans ont deux fois plus de cancers que les Français de plus de 65 ans. Elle note également une mortalité infantile trois fois supérieure à la moyenne chez leurs descendants.

    « Preuves »

    L'État français a demandé des preuves de la contamination, que les vétérans disent souvent ne pas pouvoir obtenir en raison du « secret défense » ou de l'absence de données, et du lien de causalité entre la maladie et l'exposition.

    De son côté, le ministère de la Défense évalue à « quelques centaines » le nombre de ceux ayant pu développer un cancer à la suite de radiations (thyroïde, leucémies).

    Le 27 mai dernier, le gouvernement a adopté le premier régime d'indemnisation doté de 10 millions d'euros pour 2009. Et le 22 décembre était adoptée une loi qui va reconnaître une « présomption de causalité » entre exposition au risque et maladie.

    Les victimes algériennes

    En Algérie, des associations algériennes se battent toujours pour la reconnaissance des préjudices et la décontamination des lieux.

    L'Association algérienne 13 février 1960 rejette l'indemnisation, jugée insuffisante, prévue par la loi française du 22 décembre 2009, estimant que le problème concerne plusieurs générations.

    Le vice-président de l'association, Abderahmane Leksassi, affirme qu'il est difficile d'estimer le nombre exact de victimes de ces essais nucléaires, d'autant qu'il n'y a eu « aucun dépistage », souligne-t-il.

    Mohammed Bendjebbar, qui dirige l'Association algérienne des victimes des essais nucléaires (AAVEN), affirme pour sa part qu'aucune « décontamination sérieuse n'a été effectuée par la France » et que dans certaines zones près de Reggane, « la radioactivité ambiante est aujourd'hui de 22 fois supérieure aux normes internationales », affirme-t-il encore.

    Pour M. Leksassi, la population subit encore les séquelles de ces essais, citant des cas de cancer ou de malformations chez les nouveaux-nés à Reggane.

    Au total, la France a effectué 210 essais nucléaires de 1960 à 1996, en Algérie et en Polynésie.

    Radio-Canada.ca avec Agence France Presse
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