Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les civils entre le marteau et l'enclume en Afghanistan

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les civils entre le marteau et l'enclume en Afghanistan

    Les forces américaines et afghanes qui préparent une offensive annoncée depuis une dizaine de jours contre un bastion des taliban dans le sud de l’Afghanistan, ont prévenu hier les habitants en avertissant qu’il ne fallait pas aider les insurgés.

    «Des tracts ont été largués sur Marjah avec le message suivant: n’abritez pas les taliban, interdisez-leurs vos propriétés, les troupes arrivent pour vous aider, nous apportons la paix, vivez en paix et confortablement», a expliqué le porte-parole du gouverneur de la province de Helmand, Daud Ahmadi. Le même message a été diffusé sur les ondes des radios locales. Des Marines américains, qui forment la grande majorité des forces ayant pris position autour de Marjah, diffusaient de la périphérie de cette bourgade du Helmand des messages similaires au moyens de haut-parleurs, selon un photographe de l’AFP qui les accompagne.

    Depuis près de deux semaines, Kaboul, la force internationale de l’Otan (Isaf) et l’armée américaine annoncent une vaste offensive «imminente» contre Marjah, un des bastions des taliban dans la province du Helmand qui est leur principal fief dans le pays. Entre 300 et 400 familles - soit 2000 à 3000 personnes sur les quelque 80.000 habitants - ont quitté la zone ces derniers jours, selon les autorités provinciales. Les taliban ont averti jeudi qu’ils riposteraient avec ces actions de guérilla et de harcèlement qui leur ont permis d’intensifier considérablement leur insurrection ces deux dernières années et de tuer un nombre sans cesse croissant de soldats étrangers. Lors de précédentes offensives alliées dans le Helmand ou ailleurs, les taliban n’ont que très rarement résisté frontalement, se repliant dans les zones montagneuses inexpugnables ou se fondant dans la population.

    Mais à Marjah, les insurgés auront recours aux engins explosifs artisanaux et aux mines, ainsi qu’à des attaques sporadiques selon la tactique du «hit-and-run» (frapper et s’enfuir), a promis leur porte-parole, Yousuf Ahmadi. «Nous encourageons également les gens à informer les troupes afghanes de la localisation des engins explosifs», a expliqué le porte-parole du gouverneur. Les messages diffusés avec force par les haut-parleurs américains répètent inlassablement que les forces alliées sont venues débarrasser Marjah des «terroristes».

    Abdul Samad, un habitant de Marjah, a réussi péniblement à en extraire les 13 membres de sa famille et à rejoindre Lashkar Gah, la capitale du Helmand, 20 km plus au nord. «J’ai dû ruser avec les taliban», témoigne-t-il. «Nous sommes allés de village en village jusqu’à ce qu’on sorte de la zone, il y en avait partout et, parfois, on pouvait les voir cacher des bombes sur les routes». Ces mines artisanales sont le cauchemar des soldats étrangers, qu’elles déciment par dizaines chaque mois.

    Grâce à elles mais aussi aux redoutables attentats-suicides et autres embuscades, l’insurrection des talibans a considérablement gagné en intensité ces deux dernières années et s’est étendue à la quasi-totalité du pays. Depuis le début 2010, 66 soldats étrangers ont été tués. L’année 2009 avait déjà été de très loin la plus meurtrière en huit ans de guerre, avec 520 morts. Jeudi, le porte-parole des taliban a raillé l’opération Mushtarak promise par les forces internationales. «L’ennemi fait grand cas de cette opération, ils essaient de la vendre aux médias comme une vaste offensive en dépit du fait que Marjah est une très petite zone», a estimé Yousuf Ahmadi.

    Par L'Expression
Chargement...
X