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Hommage au dramaturge Azzeddine Medjoubi

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  • Hommage au dramaturge Azzeddine Medjoubi

    Assassiné en Algérie, il y a quinze ans,Azzeddine Medjoubi ce dramaturge au talent hors du commun, reste vivant dans les mémoires des gens qui l’ont connu

    Pour honorer sa mémoire, la veuve de l’artiste, Amina Medjoubi a organisé, hier, un hommage auquel de nombreux intellectuels ont pris part. «Cette rencontre, j’ai tenu à l’organiser pour qu’on n’oublie jamais cet homme. Celui qui disait tout haut, ce que le peuple pensait tout bas. C’est un devoir de mémoire de célébrer la mémoire de l’homme de théâtre qu’il fut. C’est une grosse perte pour l’Algérie. On aurait aimé organiser cet événement sur les planches du TNA sur lesquelles il a joué des années durant», nous dira-t-elle, les larmes au yeux.

    A cet occasion, de nombreuses personnalités ont également livré leur témoignage sur l’homme engagé qu’il était et sur le parcours exceptionnel de l’artiste.

    «On se souvient toujours d’un grand comédien, l’un des meilleurs de sa génération. On ne pourra jamais oublier aussi l’homme généreux qu’il était. Cet homme a donné sa vie pour que le théâtre reste vivant», nous confiera Mohamed Benguettaf, le directeur actuel du Théâtre national d’Alger. Rencontré devant l’enceinte du TNA au cours de l’hommage, M.Saïdi, propriétaire de l’espace Noûn et cousin de l’artiste défunt, nous dira, ému: «J’ai travaillé avec Azzeddine Medjoubi, pendant deux ans au Théâtre régional de Béjaïa, malheureusement, on a attendu huit an pour mettre cette plaque commémorative...»

    C’est devant l’enceinte du TNA justement, qu’au début d’un après-midi d’une journée hivernale, l’artiste engagé fut assassiné par les balles des intégristes, un jour après la mort de Rachid Mimouni en 1995.

    Le choc fut terrible pour le milieu artistique et culturel. «Je travaillais juste à côté, j’étais journaliste à El Moudjahid à l’époque. Quand on a entendu les coups de feu, on a couru pour voir ce qui se passait et là, on a appris la nouvelle, c’était un choc. Une semaine auparavant, je l’ai rencontré, il avait son visa et tout ce qu’il fallait pour partir, mais il a refusé, il disait qu’il n’avait rien à faire là-bas», nous confiera Abdelkrim Tazarout.

    Agé de quarante-huit ans, ce natif de Skikda commença sa carrière en tant que comédien dans les années 1960. Sur les planches du TNA, il jouera plusieurs pièces Bab-el foutouh, La bonne âme de Se-Tchouan de Gorki ou encore la fameuse pièce Galou laârab galou. Mais c’est la diffusion de Hafila tassir à la télévision, une adaptation du roman de Ihsan Abdelkoudous, Le voleur d’autobus, qui le rendra célèbre. «C’est avec cette pièce que ce dramaturge avait marqué les esprits...», ajoutera, M.Tazarout. Il est également le metteur en scène de nombreuses pièces théâtrales.

    En 1989, il quittera le TNA avec Ziani-Chérif Ayad, Mohamed Benguettaf et la comédienne Sonia pour créer la troupe Mesrah el Qaâla.
    Il montera sur les planches du théâtre pour la dernière fois en tant que comédien dans Hissaristan, une pièce de l’auteur russe Gogol, dans laquelle il interprètera le rôle d’un fou. Il sera sollicité par le TN de Batna, dans lequel il monta d’ailleurs en 1993, Alam el Baouch (Le monde des insectes) et puis par celui de Bejaïa, où il mettra en scène El-Houinta. Azzeddine Medjoubi interprétera plusieurs rôles au cinéma. «C’est à Saïda au Festival du cinéma amateur que je l’ai rencontré. Cette rencontre m’avait marqué. Il était toujours disponible, surtout pour les jeunes, il était toujours là à leur expliquer des choses...», fera noter Abdelkrim Tazarout.

    Et d’ajouter: «Des grands artistes comme lui, il ne faut pas les oublier, c’était un résistant...»

    Par l'Expression
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