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Lacen : «Si Saâdane me demande de jouer, je jouerai»

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  • Lacen : «Si Saâdane me demande de jouer, je jouerai»

    Lacen : «Si Saâdane me demande de jouer, je jouerai»

    PAR Nacym Djender

    «J’aurais dû jouer la CAN, cela aurait facilité les choses sur pas mal d’aspects»
    D.R.

    4 ans après, Lacen dit oui
    En août 2006, Medhi Lacen reçoit sa première convocation pour jouer avec l’équipe d’Algérie, mais à chaque fois des obstacles se dressaient devant pour l’empêcher de porter le maillot vert du pays de son père. Le joueur, lui, a toujours été cohérent dans ses propos dès lors qu’il s’agissait de répondre positivement à l’appel de l’Algérie. Chronique d’une union pas comme les autres.

    Août 2006, il reçoit sa première convocation
    C’est Jean-Michel Cavalli qui va s’intéresser le premier à Medhi Lacen. Il lui envoie une convocation en août 2006, juste avant le match amical face au Gabon. Néanmoins, par maladresse, ladite convocation lui a été envoyée très en retard, à environ deux jours du match face au Gabon. En plus, Lacen, alors à Avalès, était aux Etas Unis en préparation avec son équipe. Il n’a eu vent de cette convocation que lorsqu’il était rentré en Espagne après que les dirigeants d’Alavès lui en ont fait part. C’est alors qu’un responsable de la FAF l’appelle pour essayer de le convaincre de venir, mais Lacen lui avait fait savoir que même si la convocation lui était parvenue à temps, il ne lui aurait pas été possible de venir jouer en EN à cause d’un problème de passeport. On notera que le joueur n’avait pas dit non à l’Algérie, il voulait tout simplement régler son problème d’abord. C’était la première approche avec Lacen, et depuis, il sera complètement l’oublié.

    Septembre 2008, premier contact Saâdane-Lacen
    La nomination de Saâdane à la tête de la sélection nationale va rouvrir à nouveau le dossier Lacen. Après avoir eu vent que ce dernier avait signé à Santander en D1 espagnole, le nouveau sélectionneur national le met parmi ses priorités. Un jeudi, pendant ce mois de septembre 2008, Mehdi Lacen reçoit un SMS de la part de Saâdane. La réaction du joueur ne s’est pas fait attendre. Il prend tout de suite son téléphone et appelle le sélectionneur national. Il expliquera clairement sa position à Saâdane et n’oubliera pas de le remercier pour cet intérêt. Lacen lui fera savoir aussi, que tout cela est nouveau pour lui et qu’il avait besoin d’un peu de temps pour réfléchir. Il lui promettra toutefois, qu’il allait profiter de ces vacances de fin d’année pour venir visiter l’Algérie, et avoir en marge de cette visite, une deuxième discussion avec lui, plus approfondie cette fois-ci. On notera encore une fois, que le joueur n’a pas dit non à Saâdane restant toujours cohérent dans ses idées et ses propos. Malheureusement, ce programme va tomber à l’eau suite à une défaite surprenante de Santander lors de son dernier match de la phase aller. Pour sanctionner ses joueurs, Muniz, alors entraîneur de Santander, décide de les retenir pendant quatre jours supplémentaires, ce qui a dû chambouler le calendrier de Lacen qui a reporté son voyage à Alger.

    Avril 2009, Raouraoua prend les choses en main
    Convaincu de la bonne foi de Lacen, Raouraoua prend les choses en main et décide de se rendre chez Lacen à Santander. Le président sera accompagné de Rabah Saâdane et de Walid Sadi. C’était en Avril 2009. Tous les trois dîneront avec Mehdi et lui dresseront l’état des lieux en sélection, en parvenant à le rassurer. Rassuré, Lacen leur donne alors rendez-vous en Algérie, mais cette fois encore, il ne viendra pas pour des raisons qu’on ignore encore.

    Juillet 2009, Lacen décide d’établir son passeport et l’annonce au Buteur
    Vers la fin juillet 2009, nous rendions visite à Lacen en Allemagne où il préparait la nouvelle saison avec Santander, et là, il nous annonce en exclusivité qu’il avait entrepris les démarches pour établir son passeport algérien sans savoir qu’un sérieux obstacle administratif l’en empêchait encore. Nous réaliserons par la suite que c’est le principal obstacle qui se dressait devant lui pour faire un pas en avant. Il nous annoncera par ailleurs, qu’il était prêt à rejoindre la sélection, et on notera encore qu’il n’a pas dit non à l’Algérie, bien au contraire.

    Décembre 2010, il est refroidi par la réaction de certains cadres de l’équipe
    Mais avec l’aide de son père et de la fédération algérienne de football, Medhi Lacen finira enfin par avoir son passeport. Quand cela a été fait, les Verts avaient déjà décroché leur billet pour l’Angola, et les choses devenaient du coup, un peu complexes pour lui. Alors que tout le monde s’attendait qu’il fera partie du groupe qui sera retenu pour la CAN, Lacen décide, contre toute attente, de ne pas venir, et le fera savoir aux responsables de l’EN. Et pour cause, « Je ne veux pas prendre la place d’un joueur qui a sué sur le terrain pour qualifier l’Algérie. », expliquera-t-il dans un entretien qu’il nous accordé pour expliquer cette décision, non sans montrer sa disponibilité après la CAN. Il faut dire aussi, que les déclarations de certains cadres des Verts qui n’étaient pas favorables à sa venue, étaient en effet, derrière cette décision. Cette réaction l’a visiblement refroidi et a dû donc, faire l’impasse sur la CAN.

    Fevrier 2010, Lacen dit oui
    De retour d’Angola, Saâdane va penser en particulier à deux joueurs pour renforcer son effectif. Djebbour et Lacen. Pour le premier cité, le problème ne s’est pas posé, il s’agissait d’un retour en sélection après deux mois d’absence. Mais pour Lacen, la question est un peu complexe et un problème d’ordre protocolaire va tout de suite se poser. Comment va-t-on établir de nouveau le contact ? Qui va l’appeler ? Comment, quand, est-ce qu’il va répondre, tout un tas de questions avant que Saâdane ne décide, comme il y a deux ans, de l’appeler. C’était vendredi passé. Lacen n’a pas répondu parce qu’il a voulu que c’est lui qui appelle Saâdane et non le contraire. C’est ce qui devait être fait hier samedi et Lacen a fini par dire, « Oui, je vais venir ». Les choses ont peut-être trop traîné avec lui, mais est-ce de sa faute ? Il est évident que non, c’est juste un garçon à principes. Et ça, personne ne peut le lui reprocher.
    Basset M.

  • #2
    «Si Saâdane me demande de jouer, je jouerai»
    Cela fait longtemps que les supporteurs algériens attendent votre venue en sélection d’Algérie. Y a-t-il une raison valable qui vous ait empêché de dire oui ?
    Le problème ne se pose pas comme ça. Ce n’est pas de la sorte que je vois les choses. Je n’ai jamais voulu jouer avec les sentiments des Algériens, ni ceux du coach ni de qui que ce soit d’autres. J’ai toujours été honnête depuis le début. Je n’ai lésé personne. Je ne suis pas hypocrite ni opportuniste. Mon sentiment n’a pas changé depuis le début. Je ne suis pas du genre à donner une autre réponse selon les opportunités. On a beau dire tout ce qu’on veut à mon sujet, que j’ai hésité et tout le reste, je pense que les choses ont évolué petit à petit. J’ai pu discuter avec le coach et les responsables de la fédération, j’ai aussi fait en sorte d’obtenir mon passeport et avoir tous mes papiers algériens. Maintenant, ça avance dans le bon sens.
    Et il reste le dernier pas à franchir !
    Oui, il reste le dernier pas à faire et au moins aujourd’hui, on peut affirmer clairement que je suis sélectionnable, contrairement à la période où les gens se demandaient pourquoi je ne suis pas allé en sélection, sans savoir si je pouvais obtenir mon passeport et mes papiers algériens. Je peux vous assurer que ce n’était pas le cas avant.
    Mais dans votre tête, est-ce que c’était toujours clair et que vous vouliez toujours jouer pour l’Algérie ?
    L’envie, oui ! C’était très clair, sinon je n’aurais pas entrepris toutes les démarches pour obtenir mes papiers algériens. J’aurais très bien pu faire retarder les choses exprès pour faire patienter les gens sans vraiment vouloir venir en sélection. Mais ce n’est pas le cas, car j’ai aujourd’hui mon passeport.
    Vous pensez un peu à ce que vous pourriez rater si quelque chose venait à faire capoter votre sélection avant le Mondial ?
    Si je devais penser uniquement à moi, de manière égoïste, j’y vais tout de suite. J’ai tout à y gagner, c’est sûr ! Mais je ne suis pas comme ça. Je respecte beaucoup les efforts des gens pour ne penser qu’à ma petite tête. Je ne veux pas la jouer perso et ne voir que mes intérêts. Le fait est qu’il y a des gens qui jouent depuis trois ans et après je sais que l’occasion de jouer un Mondial n’arrive qu’une fois dans la vie, parfois même pas. Mais je me vois mal prendre la place d’un autre, c’est tout. Je sais qu’il faut être stupide pour refuser de jouer une Coupe du monde. Je suis quelqu’un de tout à fait normal et c’est sûr que l’idée de jouer un Mondial est tentante. Mais si je dois y aller, je veux être sûr que je ne prendrai pas la place d’un autre injustement.
    Mais vous ne prendrez la place de personne, on vous le répète ! Vous ne prendrez que ce que vous méritez. Cette Equipe nationale n’appartient pas aux joueurs, mais elle appartient bien à tous les Algériens qui jouent bien au football. Vous comprenez ?
    Ça, c’est vous qui le dites !
    Imaginez qu’il y ait un joueur du milieu du terrain qui se blesse à quelques jours du Mondial. Vous en tant que supporteur, vous ne penseriez pas…
    Si j’y vais, c’est que quelqu’un ne va pas y aller. Et c’est cela qui me gêne personnellement. Je vous dis que je ne veux pas être égoïste et ne penser qu’à ce que je vais gagner en y allant. Il faut savoir se mettre à la place de celui qui attendait ce moment depuis longtemps et qui en rêvait jour et nuit avant et après les matchs de qualification. C’est à ces joueurs que je pense aujourd’hui. C’est pour cela que j’éprouve toute cette gêne pour faire le pas.
    Mais personne ne pense à ces choses-là. Les Algériens ne font pas dans les sentiments avant ce Mondial. On veut tous que les couleurs du pays soient portées le plus haut possible. Et cela ne pourrait se faire que si l’on prenait les meilleurs du moment, point barre.
    Si je viens en sélection d’Algérie, soyez certains que je viendrai en me faisant si petit que personne ne se doutera de ma présence. Je sais très bien que le jour où je viendrai dans cette équipe, j’arriverai sur la pointe des pieds, ça c’est sûr. D’un côté, c’est normal. Mais ce que je ne veux pas faire, c’est déclarer que si je dis que je suis prêt à aller jouer le 3 mars, cela revient à dire que je ne pense pas aux autres. Et c’est cela qui m’embête. Je ne veux tout simplement pas prendre la place de celui qui a bataillé pendant toutes les éliminatoires. Je ne peux pas concevoir l’idée de voir un joueur qui s’est donné à fond pour cette équipe un peu partout en Afrique, qui a été au charbon du début des éliminatoires jusqu’à la qualification et qui se retrouve écarté par la suite à quatre mois du Mondial. C’est cela qui me gêne. On va lui dire quoi ? On a trouvé un autre joueur, c’est bon, tu ne fais plus partie de l’équipe ? Je ne trouve pas cela normal.
    Si vous êtes le sélectionneur, vous prendrez combien de joueurs qui évoluent au milieu du terrain ?
    Quatre en principe.
    Avec Yebda, Mansouri et Lemmouchia s’il revient, il n’y en aura que trois. Qui va prendre la quatrième place, moi ?
    (Il rigole). Je sais très bien cela. N’importe quel coach voudrait prendre la meilleure équipe possible. Maintenant, si le coach veut faire cela, eh bien voilà…
    Voilà quoi ?
    Donc si M. Saâdane pense que j’ai ma place parmi les 25 ou 23 à retenir, c’est normal qu’il essaie de me faire venir. Le coach m’a toujours dit que les portes de la sélection étaient ouvertes pour moi et qu’il voulait bien de moi. Je ne peux que l’en remercier. De ce point de vue, il n’y a pas de souci. Mais le problème est que cette histoire a pris trop d’ampleur.
    Mais c’est vous qui voulez que ça prenne toutes ces proportions en faisant retarder encore les choses, alors que maintenant tout est clair.
    Mais je vous assure que je ne le fais pas intentionnellement. Je n’ai jamais voulu que ma venue en sélection fasse autant de bruit.
    Mais on vous croit totalement, car on sent que vous n’êtes pas du genre à vouloir faire tout ce bruit. Mais avouez que votre méthode a montré ses limites, non ?
    C’est sûr que ce n’est pas ce qu’il fallait faire. Car ça n’a pas arrangé les choses, bien au contraire. Mais que voulez-vous que je fasse ? Que j’accorde des interviews à tout le monde pour qu’on connaisse le fond de ma personne ? Si je m’amusais à répondre à tous les appels que je reçois d’Algérie à ce sujet, on ne s’en sortirait pas. (Il nous montre les appels en absence et fait défiler les numéros qui commencent par 213…) Tous les jours, je reçois des appels d’Algérie. Mais je ne réponds pas.
    Le public ne comprend pas trop votre cas et on a tendance à réagir parfois méchamment à votre égard. Vous comprenez ?
    Oui, c’est sûr que je comprends, mais à un certain point seulement. Car les gens qui pensent que je dois justifier constamment que je suis Algérien se trompent à mon sujet. Je n’ai pas à montrer tous les matins que je suis algérien. Je le suis en moi et ça me suffit largement. Je n’ai rien à prouver à personne sur ce plan.
    Ce n’est pas parce que votre maman est française que vous êtes moins algérien que Karim Ziani ou Mourad Meghni qui sont aussi issus de parents mixtes.
    Je sais. Mais les gens peuvent penser ce qu’ils veulent de moi, je m’en fiche. S’il y a 80 % des gens qui disent que je ne dois pas jouer avec l’équipe du bled, ils peuvent le penser et cela ne me touche pas pour autant. Non seulement je respecte cela, mais je peux même les comprendre à la limite. Vous voyez ce que je veux dire ? Je sais que je ne suis pas Zidane. Je sais aussi que je ne viens pas pour aider l’Algérie à gagner la Coupe du Monde.
    Mais personne n’ignore que vous ne jouez pas au Real ou au Barça. On sait juste que vous vous appelez Medhi Lacen et que vous êtes sélectionnable avec l’équipe d’Algérie à laquelle vous pouvez apporter un petit plus…
    Voilà, c’est tout. Peut-être que je pourrai apporter un plus à l’équipe, oui.
    Vous avez grandi en pensant que vous êtes algéro-italien, franco-italien ou franco-algérien ?
    Si vous voulez, ma mère est d’origine italienne, mais je ne connais rien de l’Italie. Je ne connais même pas la famille de ma mère. Je ne me suis jamais senti Italien. Par contre, comme je suis né en France de papa algérien, je me suis donc toujours senti algérien et français à la fois.
    Est-ce que vous connaissez votre famille en Algérie ?
    C’est un peu compliqué en fait et c’est pour cela que je ne veux pas trop en parler aujourd’hui. Si vous voulez, Lacen n’est même pas mon vrai nom de famille. Il y a eu une histoire avec mon grand-père et cela a fait qu’il était obligé de changer de nom. Mais je ne voudrais pas en dire plus. Si vous voulez, il y a une bonne partie de ma famille que je ne connais pas. Il y en a même qui ne savent même pas qu’ils font partie de ma famille ou que je suis de leur famille.
    Mais votre vrai nom de famille, vous le connaissez au moins ?
    Oui, je le connais, mais je n’ai pas envie de le révéler aujourd’hui.
    Il est au moins algérien, non ?
    Oui, totalement algérien. (Il sourit). Mais ne m’en demandez pas plus, s’il vous plaît.
    Mais Dieu que ça a été long tout ça, non ?
    C’est vrai que ça a été long. J’aurais vraiment souhaité que ce soit plus rapide. Mais voilà, j’étais confronté à un problème qui me dépassait totalement. Cela ne dépendait vraiment pas de moi.
    Mais viendra le jour où vous devriez donner des explications sur ce problème pour ne pas nourrir les rumeurs, non ?
    Peut-être, mais pour le moment, ce n’est pas un truc que j’ai forcément envie de raconter. C’est racontable, ce n’est pas un truc grave, mais j’ai envie de le garder pour moi, c’est tout. Maintenant, si ça se trouve, dans un an vous allez me reposer la même question, c’est possible que j’accepte de le raconter. Mais au jour d’aujourd’hui, je préfère garder cela pour moi. C’est ma vie privée et je veux la garder comme telle. Mais ce n’est pas ce problème qui a bloqué mes papiers.
    C’est quoi donc qui a fait retarder les choses ?
    En fait, il n’y avait pas de vrai blocage ou une volonté de bloquer la situation quelque part. La première fois que Walid Sadi m’a demandé de préparer mes papiers, au début ça n’a pas pu se faire, parce que j’avais demandé à mon père de me ramener son extrait de naissance qu’il devait se faire établir là où il est né.
    Il est né où votre papa ?
    Au bled. Il a donc fait ce qu’il fallait au bout d’un certain temps et même lorsqu’il avait tout réuni, il fallait que je poursuive moi-même les démarches en allant me faire établir tous les papiers et les photos qu’il fallait. Et comme j’étais pris par les entraînements et les matchs, je me suis retrouvé dans l’incapacité de me déplacer pour aller tout faire. Ensuite, c’est vrai qu’ils ont dû aller chez mes parents pour aller chercher les papiers et puis aller au Consulat d’Algérie à Paris pour régler cette situation administrative. C’est donc tout cela qui a fait retarder les choses.

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    • #3
      A entendre vos explications, les gens comprennent plus facilement. Mais certains peuvent bien imaginer qu’il y avait quelque chose de grave qui bloquait la situation.
      Il n’y a rien de plus, je peux vous l’assurer. Mais moi, je dis que cela aurait pu être beaucoup plus rapide si on m’avait dit, il y a quatre ou cinq ans de cela, de me préparer pour jouer avec la sélection d’Algérie.
      C’était du temps de Jean-Michel Cavalli ?
      Oui, c’est ça. On m’avait envoyé une présélection, mais sans m’avertir, ni m’avoir parlé. Avouez que ce n’était pas de la sorte qu’il fallait procéder. Ce n’était pas sérieux. Mettez-vous à ma place. Je n’ai reçu aucune nouvelle de personne, j’étais en stage de préparation aux USA, je crois avec Alavès, et les dirigeants sont venus m’informer que j’étais convoqué avec l’équipe d’Algérie pour aller jouer. Je crois que c’était contre le Rwanda (Ndlr : en fait c’était un match amical face au Gabon à Aix-en-Provence). C’était en août 2006, si ma mémoire est bonne. Cela fait un moment déjà. Personne ne m’avait appelé de la fédération et j’ai reçu comme ça cette convocation. Du coup, je n’ai pas répondu, parce que je n’avais pas senti que c’était sérieux. Si on avait pris le soin de faire les choses dans les règles de l’art, on n’en serait pas là aujourd’hui.
      C’était donc ce manque de tact qui vous a fait reculer ?
      Oui, ça manquait forcément de tact tout cela. Je crois qu’il y avait un stage à Marseille, avec deux matchs. L’un amical et l’autre officiel. En fait, une fois que j’avais reçu l’invitation, on m’avait appelé pour me dire : «Oui, tu peux toujours venir pour jouer le match amical, mais ça ne te fera pas une sélection…»
      Qui vous a dit une telle chose ?
      Je ne m’en souviens pas trop. C’est peut-être le coach, mais je n’en suis pas si sûr.
      Ce qui est gênant dans ce que vous racontez, c’est le fait d’entendre un coach ou un responsable de la FAF vous dire que ça ne vous fera pas une sélection. Avait-il pensé déjà à vous faire retarder votre choix de pays entre l’Algérie et la France ?
      Oui, mais je ne pense pas qu’il me le disait dans ce sens. Je crois qu’il voulait me dire : «Tu n’as pas encore tes papiers, mais viens passer avec nous trois ou quatre jours, histoire de voir comment ça se passe et puis tu pourras jouer le match amical et après tu pourras rentrer à Alavès.»
      Bizarrement, c’est ce qu’on risque de vous proposer encore cette fois. Mais vous, si vous venez le 3 mars, c’est pour regarder comment vit le groupe de l’intérieur ou alors c’est pour jouer ?
      Cela dépendra de ce que le coach voudra de moi ! Si le coach veut que je vienne et que je reste les trois ou quatre jours là-bas et que je ne joue pas, eh bien je ne jouerai pas. Mais s’il veut me faire jouer, je jouerai.
      Mais vous, personnellement, vous préféreriez jouer ou pas le 3 mars ?
      Moi, de toutes les façons, dès qu’il y a un match, que ce soit avec Santander ou une autre équipe, je veux toujours le jouer. Je suis un mordu de foot et c’est normal que je veuille jouer tous les matchs.
      On vous a raconté un peu l’ambiance qui règne au stade du 5-Juillet à Alger quand l’Algérie y joue ?
      Oui, on m’a dit que c’était très chaud. C’est réputé l’ambiance des stades au bled.
      Vous avez regardé la CAN ?
      Oui, un peu, parce que les télévisions espagnoles n’avaient même pas acheté les droits. Ici, ils ne sont pas intéressés par la CAN. Mais j’ai essayé de me débrouiller pour suivre un peu la CAN.
      Avec du recul, vous ne vous dites pas que vous auriez dû jouer cette CAN ?
      Oui, cela aurait facilité les choses sur pas mal d’aspect. Mais ça ne dépendait pas que de moi.
      De qui aussi ?
      De tout ce qui s’est dit à mon sujet quelques jours auparavant. Je ne voulais pas être accueilli comme un intrus. Si je devais venir pour causer des troubles au sein de l’équipe, il valait mieux pour tout le monde que je reste à la maison. Mais bon, ce qui est fait est fait maintenant.
      Vous savez que plein de joueurs ont dû tempérer leurs propos depuis. Tout le monde vous souhaite la bienvenue aujourd’hui. C’est différent, non ?
      Moi, je ne voulais prendre la place de personne dans cette équipe. Je comprends qu’on ait eu ces réticences au sein de l’équipe. A leur place, j’aurais fait pareil. Car je ne trouverais pas normal qu’un joueur vienne cueillir les fruits de mes efforts. Cette qualification pour la CAN et la Coupe du Monde appartient à ceux qui y ont joué, pas à moi.
      Mais cette qualification appartient à tous les Algériens, pas seulement à ceux qui ont pris part aux éliminatoires…
      Oui, je sais, mais comment pourrais-je débarquer dans cette équipe et prétendre à une sélection en Coupe du monde, alors que je n’ai rien fait pour ? J’estime que c’est normal qu’ils défendent le groupe. J’aurais fait pareil qu’eux.
      Avez-vous suivi la préparation de l’équipe et les infos la concernant avant et pendant la CAN ?
      Je pense que le coach avait dit que la CAN n’était pas l’objectif de l’équipe et qu’ils étaient allés plus pour se préparer au Mondial. Je pense qu’au fond de lui, il voulait gagner la CAN, il n’y a pas de doute, mais c’est une manière de faire baisser la pression sur les épaules des joueurs. Je pense qu’il a très bien fait d’agir de la sorte. Cela prouve qu’il a de l’expérience. C’est bien fait. L’objectif était de qualifier l’équipe pour le Mondial et c’est ce qu’il a réalisé. Cela, personne ne pourra le lui enlever. Depuis 1990, l’Algérie n’avait pas atteint les demi-finales de la CAN. C’est donc un bon parcours que l’équipe a réalisé. Et dire qu’au début de la CAN, tout le monde s’est mis à critiquer les joueurs et le coach. J’avais lu que l’équipe ne tournait pas bien et que le sélectionneur avait été critiqué, parce qu’il avait décidé de préparer son équipe en France, alors que les autres équipes avaient choisi l’Afrique pour s’habituer à la chaleur et à l’humidité. Au final, malgré les critiques, M. Saâdane a conduit l’équipe en demi-finale. Il faut au moins lui reconnaître cela, car l’Algérie est remontée à la 4e place avec lui.
      Comment avez-vous trouvé l’équipe ?
      Je l’ai trouvée bien, même si cela avait mal démarré avec cette défaite et surtout toutes les critiques que les joueurs et le coach avaient essuyées. Moi, je sais que l’équipe tourne bien et c’est le plus important. Ça se voyait qu’il y avait un bon coup à jouer dans cette CAN. Après, c’est sûr que tu peux jouer moins bien ou faire de bons matchs. Mais ça se voit qu’il y a une bonne équipe.
      Quels joueurs vous ont le plus plu dans cette équipe d’Algérie ?
      Meghni m’a beaucoup plu, bien que je savais déjà de quoi il était capable. Même lorsqu’il était en France, tout le monde parlait de lui comme étant le nouveau Zidane. Mais c’est vrai que techniquement, Meghni est d’un niveau au-dessus de la moyenne. C’est un joueur qui sait garder le ballon et sait provoquer des fautes à des endroits très dangereux. De plus, il met de bons ballons pour l’équipe. Ça se voit de toutes les façons qu’il a un plus par rapport aux autres.
      Et le milieu du terrain, comme vous l’avez trouvé ?
      Bien ! Honnêtement, ils ont eu un bon rendement. Mansouri et Yebda ont fait du bon boulot pendant la CAN. Ce n’est pas parce que je joue au milieu que je vais me mettre à dire du mal du milieu du terrain. Mansouri, ça fait combien de temps qu’il joue en D1 en France ? Cela fait un moment ! Pareil pour Yebda, il a fait une grande saison au Portugal avec le Benfica et il a réalisé lui aussi une belle CAN.
      Parmi les joueurs locaux, lequel d’entre eux s’est illustré selon vous ?
      Eh bien, le gardien Chaouchi. J’ai beaucoup apprécié ce qu’il a fait, notamment contre la Côte d’Ivoire. C’était un match de fou !
      Vous avez vu tout le match ?
      Oui, et j’ai été tenu en haleine. Lorsque Keita a marqué le deuxième but pour son équipe, franchement je n’y croyais plus et je pense que je n’étais pas le seul à m’être dit que c’en était fini des chances des Verts. Puis, il y a eu cette incroyable égalisation de Bougherra !
      Comment avez-vous vécu cet instant de l’égalisation ?
      Après le but des Ivoiriens, j’étais dégoûté. Je me suis dit, m… c’est impossible de se relever à une minute de la fin. Je ne voulais plus voir la suite. Je suis parti faire je ne sais quoi et puis j’entends de loin l’annonce de l’égalisation. J’avais du mal à croire à ce qui venait d’arriver. C’est dire qu’un match doit se jouer jusqu’au dernier souffle. Il y avait de la rage de vaincre dans cette équipe.
      Vous ressemblez beaucoup à cette équipe justement avec votre tempérament, vous ne trouvez pas ?
      Si c’est un tempérament qui ne lâche rien, qui va jusqu’au bout, oui, c’est comme ça que je suis. Sinon…
      C’est vrai qu’on vous surnomme le doberman ?
      Ce sont des conneries que j’ai lues dans la presse algérienne. Ce n’est pas vrai. C’est une pure invention cela. Vous pouvez demander aux journalistes espagnols, ils vous diront que ce n’est pas vrai. C’est pour cela que je n’arrête pas de dire qu’il y a des trucs qui sortent sur moi et qui n’ont rien de vrai.
      On vous a donné au moins un surnom en Espagne ?
      A Santander, je n’ai pas de surnom. Mais c’est vrai que lorsque j’étais à Alavès, on m’appelait «El Todoterreno», ce qui veut dire le tout-terrain, le joueur tout-terrain si vous voulez. Parce que le coach me faisait jouer un peu partout. Une fois en milieu défensif reculé, c'est-à-dire carrément en défense et parfois je jouais un peu plus milieu offensif. Une fois encore, j’avais joué milieu gauche et arrière latéral gauche. Et les journalistes voyaient que ça allait à chaque fois. Ils m’ont donc surnommé «El Todoterrano». Mais à Santander, aucun surnom.
      Vous vous plaisez à Santander ou alors vous aspirez jouer dans un club plus huppé ?
      D’un côté, Santander me convient parce que je n’oublie pas qu’il y a deux ans de cela, je jouais encore en D2. L’année dernière, j’ai fait une bonne saison et cette année encore, ça marche bien pour le moment. A la fin de cette saison, il va me rester un an de contrat. Il peut donc se passer beaucoup de choses d’ici là. Je sais qu’ici, on m’a déjà dit qu’on voulait me prolonger.
      Et quelle a été votre réponse ?
      Je leur ai toujours dit que s’ils voulaient que je reste à Santander, ils devaient me proposer quelque chose de sérieux. Je leur ai bien signifié que ma famille se plaisait ici et que je ne changerai pas pour aller n’importe où. Mais si demain il y a une équipe qui me propose de faire un bond qualitatif sportivement parlant, je ne me refuserai rien. Après, il faudra voir tout cela.

      Commentaire


      • #4
        Est-ce qu’il y a eu des équipes qui se sont rapprochées de vous déjà ?
        Non, il s’agit juste de spéculations pour l’instant. J’ai entendu dire que Villarreal et l’Espagnol de Barcelone voulaient me prendre, mais sans plus. Ce ne sont que des rumeurs. Concrètement, je n’ai rien reçu. Mais moi, je le répète une fois encore, je donne la priorité à Santander. S’il me propose un contrat honnête, je reste. Vous savez, Santander n’est pas un club qui a de très gros moyens comme certains clubs en Espagne, je ne m’attends donc pas à avoir le contrat du siècle. Mais vu le rendement qui est le mien depuis deux saisons par rapport au salaire que j’ai ici, si on me propose quelque chose d’honnête, il y a des chances que je reste à Santander. Je ne me prends pas la tête non plus, car il reste encore du temps jusqu’à cet été pour parler de ces choses-là.
        Qu’est-ce que vous pouvez dire aux Algériens qui n’ont pas cerné encore votre image ?
        A vrai dire, je n’ai jamais voulu donner une quelconque image de moi dans ce sens. Je pense que je n’ai jamais essayé de mentir à qui que ce soit. J’ai toujours dit que je ne me voyais pas prendre la place de quelqu’un qui a bataillé pendant des mois pour aller au Mondial.
        Mais on ne vous le répètera pas assez : aucun joueur international dans le monde ne signe un contrat avec son Equipe nationale. Ce n’est pas comme au club où on vient signer pour un an, deux ans ou cinq ans. La sélection nationale ne prend que les meilleurs joueurs du moment, non ?
        Oui, je le sais, je le sais. Mais ce que je dis de mon côté, c’est que l’équipe et tout le groupe qui constitue l’équipe d’Algérie passeront toujours avant mon cas et je trouve cela logique. Dans le sens où je n’ai pas pris part aux éliminatoires, ni à quoi que ce soit qui puisse me permettre de revendiquer une place avant les autres…
        Vous connaissez Chadli Amri ?
        Oui.
        Lui non plus n’a pas pris part aux éliminatoires et il est revenu aujourd’hui avec grand plaisir. Vous le priveriez de ce droit si vous étiez le sélectionneur ? Non, alors c’est pareil pour vous, tant que votre niveau sera bon.
        Mais moi je ne le juge pas lui. Je me dis juste que par rapport aux gens qui veulent me juger pour cela. Je ne suis pas en mesure de revendiquer une place dans mon cas personnel, alors que je n’ai pris part à aucun match et ils ont raison de le dire, c’est tout.
        Si vous étiez le sélectionneur de cette équipe d’Algérie, vous feriez quoi ?
        Moi, si j’étais le sélectionneur, c’est clair que je prendrais les meilleurs ! J’essaierais de monter la meilleure équipe possible. Après si M. Saâdane juge que j’ai une place dans cette meilleure équipe, moi, je n’ai rien à dire là-dessus. C’est tout bénéfique moi !
        Vous êtes donc preneur de l’équipe d’Algérie, non ?
        Oui, bien sûr que je suis preneur.
        Et demandeur aussi ?
        Si j’ai fait faire tous mes papiers, cela veut dire aussi que je suis demandeur. Bien sûr que je le suis !
        Peut-on vous filmer pour dire que vous êtes demandeur de la sélection d’Algérie et calmer vos détracteurs ?
        Non, c’est un truc que je n’aime pas du tout. Je n’aime pas m’afficher dans les médias pour dire ce genre de choses. J’ai pourtant eu l’occasion de le faire 50 fois, mais j’ai refusé. Je veux être le plus discret possible, c’est tout.
        Vous êtes joueur professionnel, vous allez jouer une Coupe du Monde et vous voulez rester discret ?
        Je veux juste être tranquille. Je veux dire, dans le monde du football, je ne suis personne. Je suis tout juste un joueur de foot professionnel, sans plus. Je ne veux pas qu’on parle de moi autrement que sur le terrain.
        Mais il y a au moins 35 millions d’Algériens qui vous connaissent, alors ne dites pas que vous n’êtes rien dans le monde du football, non ?
        Les gens me connaissent de nom seulement, mais ils ne savent pas qui je suis vraiment. C’est ce que je vous disais tout à l’heure. L’image qu’on a de moi n’est pas celle que j’ai voulu donner. Si j’ai pu blesser des gens, je le regrette vraiment. Je suis désolé, mais je n’ai jamais voulu blesser qui que ce soit. Je veux dire que j’ai toujours essayé d’être franc et honnête avec toutes les personnes avec lesquelles j’ai parlé. Que ce soit avec le coach ou le président de la Fédération, lorsqu’ils étaient venus ici. J’ai tout le temps été franc avec eux. Je n’ai jamais menti à personne. Je n’ai pas joué de double jeu, comme j’ai pu l’entendre dire quelque part.
        C'est-à-dire ?
        A un moment, certains avaient dit que je repoussais la sélection d’Algérie, parce que j’attendais une convocation en équipe de France. A un moment donné, il faut être sérieux. Je sais que je n’irai jamais en équipe de France. Je n’avais même pas le niveau pour jouer dans une sélection modeste et on me sort cela comme ça !
        Il y a quelques mois de cela, vous aviez dit que vous alliez appeler le coach et vous ne l’avez pas fait.
        Qui vous a dit que je ne l’ai pas appelé ? Soyez rassuré de ce côté-là, car on s’est appelés plusieurs fois. On n’a jamais rompu le contact et la discussion entre le coach et moi a toujours été respectueuse et franche.
        Vous allez l’appeler quand ?
        Ce soir ou demain dans la journée. C’est promis !
        Entretien réalisé à Santander par
        Nacym Djender

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        • #5
          Il vient jouer ou il ne vient pas; c'est tout c equ'on veut savoir.
          Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

          J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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          • #6

            Il vient jouer ou il ne vient pas; c'est tout c equ'on veut savoir.
            Si tu avais lu l'article tu le saurais, mais ça ne t'intéresse pas tu cherches juste un moyen de critiquer, alors tu fait copier coller de ce que tu as écrit dans les autres posts wa hanni rouhek
            All we are saying is give peace a chance. John Lennon.

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            • #7
              Lacen : «Si Saâdane me demande de jouer, je jouerai»

              Il vient jouer ou il ne vient pas; c'est tout c equ'on veut savoir.
              réponse dans le titre du topic

              si saadane le veut...

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              • #8
                Saâdane s'est mis à genoux déjà pour qu'il joue; faut-il lui lécher les deux pieds; il commence à m'énerver cet idiot de lahcène qu'il aille au diable!
                se

                même pas foutu de recruter des gens qu'on nous dit des algériens; mon oeil, c'est honteux ce qui qurait dû être un honneur que d'être demandé à participer en équipe nationale; rien qu'en Algérie que ça se passe.
                Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

                J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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                • #9
                  allemagne: borowski, klose,etc..polonais

                  france: zidane, naceri, meriem, benzema...dz

                  portugal: deco est brésilien

                  italie: camoranesi argentin

                  espagne: senna brésilien

                  pour ne pas dire:

                  japon: santos brésilien

                  tunisie: clayton et dos santos brésiliens

                  suisse: avec "ses" turcs"

                  le qatar: et ses mercenaires...

                  tous ces pays n'ont pas trouvé de problèmes à cela

                  et nous on est gêné car un des notres va rejoindre la sélection de son pays !!! bled laâdjeb

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                  • #10
                    Le Buteur s’invite chez les Lacen à Ahmer El Aïn : Pour lever le voile sur certaines vérités

                    PUBLIE LE : 15-02-2010 | 00:00 | PAR Slimane Baghdali

                    Ammi Mohamed : «J’ai pleuré quand on a dit que mon frère n’était pas Algérien»
                    D.R.

                    Lors de l’entretien accordé à notre journal, le joueur de Santander a été réticent pour parler de ses racines en Algérie. «Je vous en parlerai un peu plus tard», dira-t-il. Tout cela ne pouvait qu’aiguiser notre curiosité et nous pousser à aller au devant des membres de la famille de Medhi.
                    Ceux-ci se montreront, dans un premier temps, réticents et nous en connaîtrons les raisons un peu plus tard. Après cela, ce sera une discussion à bâtons rompus avec ammi Mohamed, l’oncle paternel de Medhi. Nous découvrirons la maison familiale que le joueur de Santander a promis de venir visiter très bientôt. Nous apprendrons que Abdelkader, le père de Medhi, est né en 1943 à Oued Djeir, dans la wilaya de Blida, et qu’il a quitté l’Algérie à l’âge de 18 ans pour se rendre en France. Toute la famille a été délogée par les colons français et c’est ainsi qu’elle se retrouvera quelques kilomètres plus loin à Ahmer El Aïn, plus précisément au lieudit
                    El Hassassnia. Le père de Lacen a, dès son jeune âge, rejoint les Scouts musulmans avant de quitter le pays à la fin de l’année 1960. Abdelkader retournera au pays en 1961 et y restera deux années. Il prendra, après l’indépendance, la décision de s’installer définitivement en France. Le père de Medhi ne fera qu’un court séjour en Algérie, en 1970, et, depuis, il n’est plus retourné au pays. Abdelkader ne donnera plus aucune nouvelle, depuis et ce qui a poussé ammi Mohamed, son frère, à entreprendre des recherches qui l’ont conduit en France et qui s’avéreront vaines.

                    Enfin des nouvelles !
                    L’intérêt porté par l’entraîneur national au milieu de terrain de Santander a indirectement contribué à rapprocher les membres de la famille Lacen. En effet, le père de Medhi a enfin donné de ses nouvelles et renoué le contact avec les membres de sa famille qui se trouve en Algérie. L’oncle de Lacen nous dira que son frère, Abdelkader, donne régulièrement de ses nouvelles et qu’il a promis de venir à Ahmer El Aïn très bientôt. Il nous confiera qu’il est fort probable qu’il soit accompagné de Medhi et cela pour rendre visite aux membres de la famille qui résident à Ahmer El Aïn et à Oued Djeir, où se trouve encore la tante paternelle de Lacen.

                    Ammi Mohamed : «J’ai pleuré quand on a dit que mon frère n’était pas Algérien»
                    C’est les larmes aux yeux que ammi Mohamed répondra à nos questions. Il nous dira que s’il avait hésité à nous recevoir dans un premier temps, c’est qu’il avait eu pour cela de bonnes raisons : «Une certaine presse n’a pas hésité à avancer que mon frère n’avait pas la nationalité algérienne et d’autres allégations encore plus graves. J’en ai pleuré car toute ma famille a œuvré et fait beaucoup de sacrifices pour la cause nationale. Nous avons souffert dans notre chair de l’occupation coloniale et je ne vais pas profiter de l’occasion de votre visite pour pleurer sur mon sort et celui de ma famille. Il y a une justice divine, car mon neveu possède un passeport algérien et il est prêt à rejoindre ses frères pour défendre les couleurs nationales. J’en suis fier !»

                    «Hadjout a Bougherra et nous, nous avons Lacen»
                    Notre visite à Ahmer El Aïn pour aller au-devant de la famille Lacen n’est pas passée inaperçue et, bien sûr, on a, de ce côté de la Mitidja, l’Equipe nationale dans le sang. Nous étions en terre de football, puisque le club de la ville l’OMAEA a été créé en 1946. Un voisin de la famille Lacen nous dira en bombant le torse : «Ecrivez dans votre journal que si Hadjout a Bougherra, nous, nous avons Lacen !»
                    Slimane Baghdali

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                    • #11
                      Je crois que son affaire a pris une ampleur effroyable et la presse ne s'est pas privé de spéculer dans les airs au point qu'à présent la pression sur lui et sur Saadan aussi est telle que seule une belle prestation en coupe du monde pourrait donner raison au coach quant à venue.
                      Saadan a joué gros en convoquant ce Lahcen et il nous a donné bcp d'espoir, j'espère seulement qu'il a vu juste, le cas contraire la désillusion ébranlera fortement le lien supporter-EN.
                      ça craint pour le vieux Mansouri héhéhéhéhé
                      Ainsi va le monde

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