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La mosquée, une gestion à vau-l’eau

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  • La mosquée, une gestion à vau-l’eau

    La mosquée est un lieu de prière et de prêches et devrait être loin de toute polémique. Or il se trouve que la mosquée est aussi source de conflit et de laisser aller. Il règne une certaine anarchie, un laxisme flagrant quand à sa gestion qui n'est soumis a aucune règle bien établis. Il faut redonner vie et beauté à ces lieux de prières et les gérer avec rigueur compétence et dévotion.

    ===

    La mosquée. Ou la maison de Dieu. Comme ce lieu de culte musulman est désigné communément dans le jargon populaire, pour appuyer sur la sacralité de cet espace longtemps dévoyé de sa mission exclusivement religieuse. Il est sujet aujourd’hui à controverse! de par son financement, sa construction, son rôle, son fonctionnement… des paramètres pluriels pour lesquels il est fait autour toujours le débat, pris qu’il est sous les feux, et plus que jamais, de l’actualité, dans notre pays, de par un présent sans rupture avec un passé récent et dont les relents sont plus que jamais omniprésents. Clin d’œil aux années 1990 où la mosquée a prêté son minaret à des prêches qui ont ouvertement fait l’apologie de l’intégrisme religieux.

    A travers notamment des appels à la violence et des fetwas unilatérales qui la prônaient comme étant la seule voie autorisée pour appliquer la religion musulmane et faire valoir l’islam. Et cette forme de prosélytisme a longtemps sévi dans ces espaces de prière, comme l’unique voix de la raison religieuse. Une fin en soi, somme toute.

    Et avec cette virulence verbale, invitation à la tuerie et à la destruction, des pratiques ostentatoires ont habillé et accompagné ces longues litanies qui ont tenu en haleine des milliers de fidèles à travers le pays. Un comportement contraire aux dispositions du ministère des Affaires religieuses réglementant la mosquée dans sa mission, son fonctionnement, sa gestion, son rôle, son entretien… qui fait encore des émules, en contradiction totale aujourd’hui encore avec le décret 91/81, qui interdit toute forme de prêches appelant à la violence et dans son article 27 qui verse plutôt pour la stabilité dans la mosquée et qui, en plus, met en garde contre l’atteinte à l’un des fondements de la mosquée qui est d’assurer l’unité de la communauté. Et dans cet ordre d’idées, un imam qui a semé la critique et la médisance devant un parterre de fidèles dans la plus importante mosquée de la région de Constantine en a eu pour sa déviation et a écopé d’une amende de 5 000 dinars dressée par le tribunal compétent de cette ville.

    Et le détournement du prêche est encore une pratique qui n’est pas près d’être révolue malgré la mainmise des affaires religieuses qui ont repris les rênes de la direction des mosquées qui lui avaient été enlevés durant les années de violence. Et vu la réalité du terrain qui est loin de refléter l’image que les textes en vigueur, s’ils venaient à être appliqués véritablement, donneraient de la mosquée avec une autre teneur, c’est-à-dire son véritable rôle initial de lieu de culte engagé pour la religion, la spiritualité, la société, la culture… c’est ce que la voix officielle des waqfs tente de faire entendre. La sonorité en est tout autre. Puisqu’il demeure encore une gestion laxiste de ces lieux de culte. Un tour dans ces espaces parmi les fidèles rend compte de la situation de laisser-aller et de négligence, rattrapée par des actions de volontariat, de bienfaisance, prises en charge par la communauté, voire par des individus qui ne répondent pas toujours aux normes et au profil exigé pour un imam ou un directeur de mosquée comme cela est annoncé par le ministère et comme se voulant la réalité.

    Alors qu’en fait, dans la plupart des mosquées, il y a des imams dont la présence est facultative, parce qu’ils ne sont pas de la région, comme à Alger où les mosquées sont encadrées par des jeunes sans formation qui font les appels à la prière, donnent des cours coraniques aux enfants, entretiennent les lieux, reçoivent les doléances des pratiquants et se font les porte-parole de la population locale pour réclamer une restauration, une attention, une prise en charge par les affaires religieuses ou la commune qui demeurent aux abonnés absents.

    Un laxisme qui risque de dériver vers une autre absence, celle du contrôle de la mosquée vulnérable à tous les vents et ce ne sont pas les quelques vigiles aux portes de ces lieux de culte qui vont arrêter «les courants d’air» et on aura beau se vanter de la formation de femmes appelées «mourchidate» que l’Algérie est seule à former pour suppléer des imams qui ne sont pas ! et de donner des chiffres pour en placer d’autres comme en Kabylie où il y aurait un grand manque !

    Par La Tribune

  • #2
    je ne suis pas d'accord avec le texte!
    citation
    " sacralité de cet espace longtemps dévoyé de sa mission exclusivement religieuse"
    faux.......ce n'est pas uniquement ça le role de la mosquée
    la mainmise du ministere des affaires religieuses sur les sujet des preches est une anomalie et devrait etre abolie

    citation
    "Puisqu’il demeure encore une gestion laxiste de ces lieux de culte. Un tour dans ces espaces parmi les fidèles rend compte de la situation de laisser-aller et de négligence, rattrapée par des actions de volontariat, de bienfaisance, prises en charge par la communauté, voire par des individus qui ne répondent pas toujours aux normes et au profil exigé pour un imam ou un directeur de mosquée "
    pour faire du volontoriat il faut un profil particulier?? POURQUOI PAS UN CV???

    EST ce que l'auteur de l'article connait nos mosquées??
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

    Commentaire


    • #3
      Envoyé par tamerlan
      EST ce que l'auteur de l'article connait nos mosquées??
      Un autre article qui décrit plus en détail les carences et les incongruités qui se posent là par exemple le vol de chaussures, le manque d'entretien total de la mosquée, le manque de disponibilité de l'iman quand ce n'est pas un abandon , etc... Les mosquée ne méritent t'elle pas mieux que celà? Au passage, il faut reconnaitre et apprécier l'action et la participation des bénévolles et des bienfaiteurs.

      ====

      Les sept muezzins de Bab El Oued appellent en chœur à la seconde prière de la journée «El Dohr». Les fidèles pressent le pas. Dans la mosquée «Ennasr», la plus importante du quartier, deux vigiles en gilet bleu, employés de l’Assemblée populaire communale (APC) surveillent le mouvement des passants. Un homme les aborde : «Puis-je laisser mes bagages ici ?» demande-t-il. La réponse est immédiate : «Bien évidemment.» La prière ne dure pas plus de dix minutes. On est dimanche, pas encore vendredi. Les fidèles sont pourtant nombreux : «C’est comme ça pendant les cinq prières. Le nombre est encore plus important le soir, quand les hommes rentrent de leur travail», explique l’un des vigiles. La bâtisse est impressionnante. Grande, jolie et très propre. Elle est ceinturée d’une clôture métallique. «La mosquée n’était pas ainsi, il y a trois ans. Elle était touchée et par les inondations du 10 novembre 2001 et par le séisme du 21 mai 2003. Elle a subi de grands dégâts. C’est l’APC de Bab El Oued qui a tout refait. Elle a mis le paquet pour sa réhabilitation», explique encore l’un des vigiles, un ancien fonctionnaire de l’hydraulique qui s’est retrouvé au chômage après la fermeture de l’entreprise employeur. «On ne se plaint pas ici. C’est mieux que rien», dit-il. Et son copain d’ajouter : «C’est mieux que rien, mais subvenir aux besoins de toute une famille avec un salaire de 7 000 ou 8 000 DA, ce n’est pas évident.» Plus inquiétant, beaucoup parlent d’une éventuelle compression du personnel : «On dit que le budget de l’APC est très limité.»

      Manque de moyens matériels

      Une femme demande à voir l’imam pour un problème avec son mari. «C’est comme tous les jours. Des hommes, des femmes, des vieux et parfois même des jeunes viennent solliciter l’aide de l’imam pour régler des problèmes familiaux, personnels, demandent des explications […] parfois, sollicitent une aide matérielle et les fidèles se chargent de faire des quêtes […] la mosquée n’est pas faite uniquement pour les prières», explique encore l’un des vigiles. La présence d’une mendiante en djilbab, juste à la sortie de la mosquée, intrigue l’homme mais ce dernier fait semblant de ne pas la voir : «On les [les mendiants] chasse tout le temps mais ils reviennent. Ils étaient beaucoup plus nombreux par le passé […].» Quant au vol des chaussures maintes fois soulevé par les fidèles, «on n’arrive pas à maîtriser le phénomène», reconnaît le vigile. Pas loin d’ici, se trouve la mosquée «El Feth». Rien à voir avec la première. «Notre mosquée est délaissée et, par les services de l’APC et, par le ministère des Affaires religieuses. Chaque fois qu’un problème matériel se pose, les fidèles s’en chargent. Cela fait 15 ans que la mosquée n’a pas été repeinte. Un bienfaiteur a fait quelques décorations, il y a deux ans mais cela ne suffit pas. De même, pour un problème de sonorisation, c’est un fidèle qui a fait don d’un nouveau matériel. Même pour le nettoyage, ce sont les fidèles qui s’en occupent. Ce sont eux-mêmes qui achètent les détergents. Si nous attendions l’intervention de l’APC ou du ministère, nous ne ferions absolument rien», s’indigne un fidèle.

      Les compétences marginalisées


      Un autre problème est posé dans cette mosquée. «Ils ont ramené un imam d’Adrar qui ne connaît rien des habitudes des enfants de Bab El Oued. Ce changement perturbe sérieusement les fidèles, dont certains préfèrent aller ailleurs. L’imam n’a même pas bénéficié d’un logement de fonction, il habite seul dans la maksoura [une petite chambre dans la mosquée]. Lui-même est instable, comment voulez-vous qu’il soit disponible pour les autres ? Ils ramènent des imams du bout du monde alors qu’il y a plein de compétences ici à Alger, dans le quartier même. Pourquoi marginaliser ces compétences ?» s’interroge-t-il. Des fidèles de la mosquée «Souna», toujours dans le quartier populaire de Bab El Oued, s’inquiètent de la présence de fissures dans les murs de la bâtisse : «Les agents du contrôle technique des constructions [CTC] sont passés partout sauf ici. Il y a un grand danger pour les fidèles. Et si la bâtisse nous tombait dessus ?» Et de poursuivre : «On est allé voir l’APC pour ce problème, ils nous ont conseillé de chercher une connaissance à la wilaya. Nous avons demandé le réaménagement de la terrasse, ils nous ont répondu de même […] chaque fois que nous demandons quelque chose, ils nous disent de voir une connaissance à la wilaya. Ce n’est pas sérieux !» Contrairement à «El Ferth», l’imam de la mosquée «Souna» est de Bab El Oued. «Est-il possible de le voir maintenant ?» avons-nous demandé. «Pas pour le moment. Je pense qu’il est parti donner des cours ailleurs. Son salaire de 14 000 DA ne suffit guère. C’est la fonction publique !» répond un fidèle. Dans la commune de Dély Brahim, la mosquée «Ennasr» ne dispose même pas d’agents de sécurité et encore moins d’agents d’entretien. C’est un jeune de moins de trente ans qui prend sur lui tous les problèmes de la mosquée, affirment les fidèles. C’est aussi lui qui fait l’appel aux cinq prières et donne aux enfants des cours de lecture des versets coraniques, ajoutent-ils. L’imam ne vient que pour la prière du vendredi, confient-ils encore : «Il n’est pas d’ici. Il est de Bouira. Il ne peut pas se déplacer tout le temps à Alger.» Là aussi, les fidèles posent le même problème concernant la nomination des
      imams : «Ils les ramènent de loin alors que des milliers de licenciés sont ici en chômage. Qu’ils leur donnent au moins des logements !»

      Dégâts et abandon

      Indigné par l’indifférence des responsables de l’APC de Dély Brahim et ceux du ministère des Affaires religieuses, un vieil homme du quartier évoque l’abandon du mur du soutènement qui sépare la mosquée des habitations à côté : «Toute une partie du mur a été détruite après le séisme. Les fidèles y ont placé de l’éternit en attendant sa reconstruction. Rien n’est fait depuis. Toutes nos demandes auprès de l’APC sont restées sans suite. Même problème pour les douches cassées, les toilettes, la peinture, l’électricité.» Autre problème évoqué par les fidèles : «Les marches d’escalier sont étroites. Nous avons demandé leur élargissement et l’aménagement de nouvelles issues de sortie puisqu’il n’y en a pas suffisamment. En vain. Si un incendie se déclare, on périrait tous ici.» Pour les autres problèmes, là encore, «ce sont les bienfaiteurs qui s’en occupent. Pourtant, les douches font entrer suffisamment d’argent. 50 DA la personne. On n’en profite pas. Tout est envoyé au ministère», s’insurge un fidèle qui signale des actes de vol. «Il y a eu vol d’argent, de livres de Coran […] il faut que nos responsables prennent au sérieux les problèmes des mosquées. Une seule personne ou deux ne peuvent pas s’occuper de tous les problèmes. Qu’ils cessent aussi de compter sur les bienfaiteurs !». Presque les mêmes problèmes sont posés à la mosquée «Othmane Ibnou Affane» dans la commune de Bouzaréah. Là aussi, il n’y a ni agents de sécurité ni ceux d’entretien.

      Tout est laissé aux volontaires et aux bienfaiteurs. Là aussi, l’imam n’est pas disponible à toute heure. Il travaille ailleurs, disent certains. Mêmes problèmes à Belcourt, un autre quartier populaire de la ville d’Alger. La gestion de la mosquée «Larbi Tebessi», pour ne citer que ce cas, est laissée aux volontaires. «Les vrais responsables ne font pas leur travail. Ils sont payés pour ne rien faire» affirment des volontaires. Pour preuve, «la salle d’eau et les toilettes sont délabrées, une partie du sol est craquelée, les portes ne se ferment pas bien […] Celui qui appelle à la prière est un volontaire, un jeune étudiant […] et plus grave encore, la mosquée a subi des dégâts suite au séisme du 21 mai 2003 mais rien n’a été fait pour sa réhabilitation. Plusieurs fois, nous avons interpellé les services de l’APC de Belouizdad sur ces problèmes mais sans résultat», dénoncent des volontaires.

      Par La Tribune

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