Belkhadem à Echorouk : « L’Égypte aura le gaz, une fois ses factures payées »
Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président Bouteflika, s’est étalé sur plusieurs questions internationales concernant le pays. En marge du forum américain et du monde musulman, et dans un entretien qu’il a accordé au quotidien « Echourouk », Belkhadem a déclaré que John Kerry n’était pas au courant mesures américaines de la sécurité des aéroports, alors que Hillary Clinton a dit qu’elle œuvre dans l’optique de les réviser.
Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président Bouteflika, s’est étalé sur plusieurs questions internationales concernant le pays. En marge du forum américain et du monde musulman, et dans un entretien qu’il a accordé au quotidien « Echourouk », Belkhadem a déclaré que John Kerry n’était pas au courant mesures américaines de la sécurité des aéroports, alors que Hillary Clinton a dit qu’elle œuvre dans l’optique de les réviser.
- Pour ce qui est du dossier égyptien, Belkhadem a déclaré que l’Algérie exportera le gaz vers l’Égypte, à condition que cette dernière s’acquitte de ses dettes. Belkhadem a indiqué que l’Algérie est fière de son appartenance Arabo - musulmane et de sa construction de la mosquée d’Al Azhar et du Caire. Quant à l’alternance au poste de secrétaire général au sein de la ligue arabe, il a declaré que c'est une question qui s’impose, et en parlant des relations Algéro-françaises, Belkhadem a affirmé qu’elles ne sont pas au top, mais elles ne sont pas non plus détériorées.
- Echorouk : Monsieur Belkhadem avez-vous parlé à John Kerry qui se trouve actuellement avec vous à Doha sur les nouvelles mesures américaines concernant la sécurité aéroportuaire, et qui a inclus l’Algérie parmi les 14 pays concernés par ces mesures ?
- Abdelaziz Belkhadem : Oui, primo nous sommes scandalisés que l’Algérie fasse partie de cette liste, et secundo de cette discrimination dans les relations entre les USA et les autres peuples. Nous considérons que ces mesures sont honteuses pour toutes les personnes, et pas seulement aux algériens. Ce problème a été posé au plus haut niveau. J’ai eu l’occasion de rencontrer John Kerry, président de la commission des relations extérieures au sein du Congress, et il m’a promis de soulever la question aux autorités supérieures. Mais, ce qui m’a surpris c’est lorsqu’il m’a dit qu’ils n’étaient au courant de cette question qu’après sa promulgation.
- Echorouk : Mais hier (entretien réalisé le lundi. NDLR) Hillary Clinton a lors de son allocution durant le forum américain et le monde musulman, exigé des pays concernés de respecter les mesures et qu’ils doivent patienter ?
- A. Belkhadem : Non, mais elle a dit aussi qu’elle se penchera pour revoir cette décision, chose que nous espérons.
- Echorouk : Et si jamais il n’y aura pas de révision. Est-ce que l’Algérie utilisera la réciprocité vis-à-vis des USA ?
- A. Belkhadem : Chaque pays a le droit de protéger ses citoyens des humiliations et de ce qui touche à leurs honneurs. Et chaque pays a aussi le droit de recourir à la réciprocité vis-à-vis de l’autre pays.
- Echorouk : Il y a 120 sénateurs ou plus qui ont proposé la loi de l’incrimination de l’occupant en Algérie, et on n’a pas vu de réaction officielle malgré le refus des français. Alors, est ce un nouveau des relations franco-algériennes ?
- A. Belkhadem : Libre aux français de refuser ce qu’ils veulent. L’Algérie est toujours maîtresse de ses décision. Et quand le parlement décidera d’étudier ce projet et l’adopter, nous sommes maîtres dans notre pays et nous adopterons les lois qui, à notre sens, garantissent nos droits, préservent notre histoire, assurent l’honneur de nos citoyens, les intérêts de notre économie et la sécurité de notre pays.
- Echorouk : Permettez-moi de vous dire qu’en 2005, un projet plus ou moins similaire avait été par des députés du parti Ennahda, mais il a été avorté le jour même. Ennahda avait présenté un projet pour incriminer le colonialisme, et ce pour répondre à la loi de l’association française dite « Loi de février », mais il n’y avait pas cette même volonté qui existe aujourd’hui, ce qui nous mène à se poser des question sur un nouveau changement des relations franco-algériennes. Non ?
- A. Belkhadem : Les relations algero-francaises sont des relations ordinaires, elles ne sont ni exceptionnelles ni détériorées tel qu’on le pense. Nous travaillons dans un cadre bilatéral, assurant nos intérêts chez les français, et assurant les intérêts des français chez nous. Mais, cela n’empêche pas quelques jalons dans lesquelles des mesures ont été prises ou légiférées. Chacun est roi dans son pays, il prend les mesures qu’il veut et promulgue les lois qui l’arrangent. Les français ont adopté une loi qui glorifie le colonialisme, et ils s’en réjouissent, mais par contre ils veulent de nous qu’on cède notre droit parce que les crimes du colonialisme sont clairs, que ce soit pour l’agression sur la terre, ou sur l’homme, ou sur les fondements de la personnalité, ou sur l’identité ou bien sur tout ce qui ostensible. Les crimes de guerre parlent d’eux-mêmes, et c’est ce qui a poussé les parlementaires à travailler pour promulguer une loi sur l’incrimination du colonialisme. Et cette question ne concerne pas seulement les relations entre l’Algérie et la France (Les colons), mais elle concerne tous les peuples colonisés et pays colons.
- Echorouk : Ce qui est étonnant, c’est que Bernard Couchner dit que le gouvernement algérien n’adopte pas le projet et que le peuple le refuse. Est-ce que c’est juste de l’intox ou bien des messages codés ou alors quoi ?
- A. Belkhadem : Non, je ne pense que cela est basé sur quelque chose de vrai. Nous connaissons notre peuple mieux que Couchner. Et puis, il y a un mouvement associatif, composé de l’organisation du 8 mai, l’organisation des enfants de Chouhadas, l’organisation des enfants des moudjahiddines ainsi que l’organisation des moudjahiddines, en plus d’une large frange du peuple algérien, qui demande l’incrimination du colonialisme et demande à la France de s’excuser.
- Echorouk : L’ambassadeur de l’Égypte en Algérie est revenu après une absence de 77 jours, et ce sans que l’Algérie ne réponde aux conditions posée par le Caire en contre partie du retour de son ambassadeur, à savoir la présentation des excuses par la partie algérienne et l’indemnisation des sociétés égyptiennes en Algérie. Alors, quelle est votre lecture à ce retour ?
- A. Belkhadem : A mon avis, le retour de l’ambassadeur égyptien en Algérie a été surmédiatisé. Chaque pays ayant des relations diplomatiques avec d’autres pays a le droit de convoquer son ambassadeur et le consulter. En ce qui nous concerne, nous n’en accordons pas cette importance au vue de l’ampleur des relations entre les deux pays..
- Echorouk : Mais l’Égypte a posé des conditions en contre partie du retour de son ambassadeur, et nous les avions découvertes à travers leurs medias, et l’Algérie n’a pas répondu à ces conditions ?
- A. Belkhadem : On n’en a pas été informé, et puis permettez-moi de vous dire : s’excuser de quoi ? Qu’avons-nous fait pour s’excuser ? Nos joueurs et quelques uns des supporters de la sélection nationale ont été agressés au Caire…
- Echorouk : Puisque c’est ainsi, alors pourquoi ce silence officiel algérien vis-à-vis de tout cela ?
- A. Belkhadem : Nous ne voulons pas envenimer les relations, parce que nous savons que le fond de la relation entre les deux pays et peuples est plus vaste que les « Bla Bla » de quelques journalistes dans la société égyptienne, qui ont insulté nos symboles et nos martyrs. Et quelques juristes ont dénigré l’Algérie en brûlant l’emblème national, et quelques pseudo politiques se sont immiscés dans une affaire qui, normalement, ne les concernait pas…
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