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ressources naturelles :Y'en Aura-t-il Assez ?

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  • ressources naturelles :Y'en Aura-t-il Assez ?

    L’agriculture face à ses ressources : et si les engrais indispensables à la vie des plantes venaient à se tarir ? Azote, potassium et phosphates sont des ressources finies : sont-elles en danger de pénurie ? Comment faire face pour préserver l’avenir des cultures ?


    Le sujet est sur toutes les lèvres : l’inquiétude face à l’épuisement des ressources. Au premier abord, on pense pétrole. Mais au yeux d’un agriculteur l’azote, le potassium, ou le phosphate, sont tout aussi importants. Sans alarmisme ni angélisme, de quoi l’avenir sera- t-il fait ? Il faut se souvenir du conseil de Gabriel Garcia Marquez dans son chef d’oeuvre Cent ans de solitude : « Si tu ne crains pas Dieu, crains les minerais », éléments à la base de la vie des plantes. Or certains d’entre eux, comme le phosphate, sont en train de s’épuiser à la vitesse grand V ; d’ici à 50 ans pour les plus pessimistes ; d’ici à cent ans pour les plus optimistes. Sans compter que la demande générale des engrais des pays émergents augmentera plus que proportionnellement aux surfaces cultivées pour accroître la productivité des sols encore faible. En plus, il faut toujours avoir en tête l’idée selon laquelle en 2050, neuf milliards d’êtres humains seront à nourrir…


    Des pénuries


    Bien que l’on ne soit pas (encore) en période de pénurie, les phosphates sont en voie de disparition, souligne la prestigieuse revue scientifique britannique Nature. « Je commence à penser que les phosphates deviennent un enjeu stratégique pour de nombreux pays et qu’à l’avenir, ils deviendront de plus en plus précieux », évoque Steven Van Kauwenbergh, du Centre international pour la fertilisation des sols et pour le développement de l’agriculture, basé aux Etats- Unis en Alabama.
    Les trois premiers producteurs mondiaux (Chine, Etats-Unis et Maroc) ne seront pas en capacité d’approvisionner le monde à l’avenir. D’autant que la réalité des volumes de production reste très aléatoire, notamment pour l’ex-empire du Milieu. D’après les chiffres fournis par les autorités pékinoises, on passe de 40 à 50 millions de tonnes à 60 à 70 millions de tonnes ; c’est selon le bon vouloir des politiques et la température diplomatique. Une chose reste néanmoins certaine : la Chine exporte peu de phosphates et les utilise surtout pour sa consommation interne (voir encadré). Aux Etats-Unis avec une production de 35 millions de tonnes, la moitié des volumes est exportée sous forme de DAP (diammonium de phosphate) Quant au Maroc, s’il produit moins que les deux autres pays, il reste avec les USA le deuxième exportateur de phosphates naturels à destination de l’Europe et de l’Inde où les phosphates seront transformés, sur place, en engrais. Toutefois, « depuis 20 à 30 ans, le Maroc a augmenté ses capacités de transformation dans le but de créer de la valeur ajoutée », témoigne Abdelatif Belmehdi chargé de la communication et de l’information institutionnelle à l’Institut mondial des phosphates. Les solutions ? Pour l’instant, rien à signaler. « C’est regrettable. Personne ne s’empare de la question », déplore- t-il. « Toutefois, il y aurait bien la possibilité d’extraire des phosphates de l’océan, mais à ma connaissance, il n’y a aucune expérience à l’heure actuelle. L’eau de mer est plutôt utilisée dans les usines de phosphates pour la transformation en engrais », poursuit-il. Si au Maroc, cette alternative ne semble pas (encore) suivie, des compagnies ont toutefois commencé à investir dans de nouvelles technologies pour exploiter le phosphate en pleine mer. D’autres gisements de phosphates (terriens) sont exploitables mais les Etats les détenant attendent une augmentation des prix afin d’embrayer sur la production. C’est le cas le cas de la Russie et de la Finlande. Dans la presqu’île de Kola, il existe des gisements de phosphates, très pauvres en métaux lourds , a priori de qualité supérieure à ceux utilisés maintenant. Ces deux pays en font un argument commercial pour booster les prix même si, à l’heure actuelle, les normes sont rigoureuses sur la teneur en métaux lourds. En clair, de la surenchère, histoire d’emmagasiner le plus d’argent possible au détriment des agriculteurs.


    À palier


    Quant à la potasse, vu de loin, rien à déclarer. Pas de problème d’approvisionnement en perspective. Sauf qu’à la loupe, la situation paraît plus nuancée. Le Bureau géologique des Etats-Unis évalue les réserves mondiales de potasse commercialement exploitables à 8,3 milliards de tonnes. Ces réserves, certes importantes, restent néanmoins concentrées au Canada (4,4 milliards de tonnes) ; en Russie (1,8 milliard de tonnes) ; en Biélorussie (750 millions de tonnes), en Allemagne, en Israël, en Jordanie, sachant que 70 % de la production mondiale est entre les mains des trois premiers pays cités. Alors y’a-t-il de quoi s’inquiéter ? « Les capacités de production de potasse devraient progresser de 3,5 % par an d’ici à 2012 alors que la demande devrait progresser de 4 %, tirée par la Chine qui importe 70 % de la potasse disponible sur le marché », explique Roland Duss, analyste à la banque privée suisse Gonet et Cie, cité dans la publication Internet Agora. Et jeu de dominos oblige, la Chine pour satisfaire sa demande alimentaire importe du soja brésilien, amenant ce pays d’Amérique latine à utiliser davantage d’engrais, notamment du potassium, pour transformer ses terres arables en terres cultivées afin de répondre à la demande de ses clients. Et l’on peut décliner cet exemple à l’ensemble des matières premières agricoles (blé, maïs, riz). Pour Michel Marchand, conseiller à l’Institut international de la potasse, « des gisements pourraient être mis en activité, notamment en Australie, en Ethiopie, en Thaïlande et au Congo si le prix de la potasse s’avérait intéressant puisque que le coût des infrastructures d’extraction reste très onéreux ». « À l’heure actuelle, les acheteurs européens se positionnent une fois que les achats de potasse ont été effectués par les deux plus gros consommateurs mondiaux, à savoir la Chine et l’Inde. Les opérateurs occidentaux connaissent ainsi le prix d’achat de la potasse », poursuit-il. Concrètement, un agri doit-il s’attendre à une augmentation du prix de ce minéral ? « Si les prix constatés au cours de l’été 2008 étaient excessifs, on se rend compte que la potasse a été sérieusement sous-évaluée par rapport à l’azote dans le passé », explique Nicolas White, directeur commercial et marketing engrais à Tessenderlo Group. (Tessenderlo est un fabricant de produits chimiques, un groupe international, basé dans 20 pays. En France, Tessenderlo est situé dans les anciennes mines de potasse d’Alsace, et se consacre à la transformation.) Et d’ajouter : « Après la crise des 18 derniers mois, plusieurs économistes et analystes parlent d’une nouvelle normalité. La question demeure de ce que sera la nouvelle normalité pour l’industrie de la potasse. De nombreux utilisateurs continuent d’espérer et de souhaiter que la nouvelle normalité soit identique à l’ancienne. Mais je ne crois pas que cela se produira si l’offre de potasse doit suivre la demande à venir ; il doit y avoir des investissements pour augmenter les capacités de production ». Donc attendons-nous à l’avenir à des prix plus chers pour la potasse !


    Si investissements


    Pour l’azote, fabriqué à partir du gaz naturel, pas de souci : « Les ressources en gaz naturel sont relativement abondantes », témoigne Anne-Sophie Corbeau, spécialiste du gaz à l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Et de fait : « La consommation actuelle mondiale est de trois milliards de m3 et les réserves mondiales prouvées sont actuellement évaluées à 182 milliards de m3 soit environ 60 fois notre consommation actuelle », ajoute la spécialiste. Mais de préciser aussitôt : « Si l’on regarde les réserves prouvées, probables et possibles de gaz conventionnel ainsi que les ressources de gaz non conventionnel que l’on estime extractibles, celles-ci représentent un total de 785 milliards de m3. Cela fait donc 250 années de production annuelle. » Une analyse confirmée par Philippe Chalmin professeur d’économie, spécialiste des marchés des matières premières à l’université Paris Dauphine dans le quotidien Le Monde daté du 30 novembre. « Le gaz a franchi, bien avant le pétrole, l’équivalent de 100 dollars le baril durant l’hiver 2006 quand les températures un peu rudes avaient mis en évidence les difficultés à satisfaire la demande (…) tout ceci a changé ces derniers mois avec le développement initié en 2007 de nouvelles sources de gaz naturel non conventionnel pour l’essentiel le shale gas (gaz de schiste, le gaz captif à l’intérieur des roches schisteuses). En utilisant les techniques de fractionnement hydraulique à l’horizontale, ces gaz commencent à être exploités. Le premier gisement, celui de Barnett, se trouve en dessous de l’aéroport de Fort Worth au Texas ». Cet essor n’est pas prêt de s’arrêter. Selon les analystes, en 2030, le gaz non conventionnel devrait représenter 60 % de la production de gaz américaine.
    En Europe aussi, on commence à expertiser cette nouvelle manière d’extraire du gaz mais de façon plus prudente et timorée. Car ce savoir-faire a un fort impact environnemental (voir avis d’expert). Cela n’empêche pas certaines entreprises d’explorer cette méthode. GDF Suez et ExxonMobil exploitent ce genre de gisements en Allemagne, en Hongrie… Si le gaz non conventionnel connaissait en Europe un développement similaire à celui des USA, les relations vieux continent/ Russie s’en trouveraient changées (et la face du monde, aussi ?) D’autres procédés ont été imaginés pour fabriquer de l’azote grâce à l’utilisation de l’hydrogène contenu dans l’eau. « Mais pour l’instant, il n’y a pas eu de suite concluante », souligne Philippe Eveillard de l’Unifa. Et pourquoi ne pas penser local pour la fabrication d’engrais ? Les déchets de la région parisienne sont des éléments idoines.D’ailleurs une entreprise à Limay (Yvelines), filiale de la Lyonnaise des eaux, a senti le (bon ?) filon et traite les déchets humains comme animaliers en les transformant en engrais. Une bonne idée, certes, mais qui n’a pas encore trouvé sa place. Si nous n’assistons pas à une pénurie future en matière de minerais, ce sera grâce aux investissements, certes, de plus en plus coûteux, notamment en raison des contraintes environnementales. Encore faut-il qu’ils soient encouragés, soutenus et autorisés. C’est toute la question de la gouvernance. Ces investissements qui ont un prix devront se payer, d’où des matières premières minérales plus chères à l’avenir. Sans surprise donc ! Mais, les agris d’aujourd’hui sont rodés à la volatilité et seront dans la capacité de s’adapter.


    LAURE BOURDONCLE
    le-mag.fr

  • #2
    Pour moi, le principal problème ecologique est la surpopulation globale et non le réchauffement climatique.

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    • #3
      on tout cas la machine est en marche ,et il y'aura toujours des alternatives;on va chercher les minéraux sur Mars s'il faut ,

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      • #4
        Et pour l'agriculture? Et pour le déboisement? Et pour la réduction de la biodiversité?

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        • #5
          Pour le réchauffement climatique c'est quand ils veulent !!

          Cette vague de froid en belgique ma rendu tout bleu

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          • #6
            AAnis

            tout a fait d'accord

            la decision la plu courageuse pour sauver la planète nous devons la prendre chaque soir sur notre lit conjugale

            sinon tout le reste c du blabla
            .
            .
            ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
            Napoléon III

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            • #7
              Je rêve d'une politique de régulation démographique globale. Mais nos dirigeants ne sont même pas foutu de se mettre d'accord sur les gaz a effet de serre alors mon rêve restera un rêve.

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