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Le service radiothérapie du CHU Ben Badis saturé

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  • Le service radiothérapie du CHU Ben Badis saturé

    La souffrance des cancéreux se poursuit au sein du CHU Ben Badis de Constantine. Le service voué à la prise en charge de cette pathologie est loin d’endiguer le rush des patients en provenance des wilayas limitrophes de l’Est et du Sud-Est, estimées à pas moins de dix-sept.

    Plus de deux cents malades au quotidien défilent pour des soins en radiothérapie et/ou en chimiothérapie. Et ce, en plus des consultations assurées par le service oncologie. Ce nombre donne le tournis aux médecins et autres agents paramédicaux.

    La structure est loin de répondre aux normes d’un service hospitalier en raison de l’absence d’hygiène, des espaces exigus, dégradés souillés… qui assaillent assurément le mental des patients en examen périodique. De plus, le CHU a également connu une pénurie de deux médicaments, selon des sources hospitalières, qui a duré pendant plus de deux semaines avant d’observer un retour à la normale le week-end dernier. Conséquence : les malades ont vu leur traitement perturbé. En parallèle, le CHU attend le centre anticancéreux en construction depuis plus de deux ans.

    Conçue pour alléger du nombre incessant de patients, l’unité de soins tarde à être livrée et équipée. Ainsi, le début 2010, délai dans lequel les responsables avaient promis son parachèvement, n’est pas respecté et les motifs de ce retard étant consommés sans grande inspection, au grand dam des malades qui peinent à décrocher une séance de radiothérapie. Cela fait bientôt une année (avril 2009) que la Tribune avait relaté le vécu du service implanté au CHU, en ayant pris attache avec les médecins qui y exercent. C’est le statu quo qui caractérise cette enceinte.

    Les malades butent toujours sur la problématique d’une prise en charge sans peine sous les yeux «passifs» des responsables qui n’ont pas secoué le cocotier pour conforter le service. Lorsque l’appareillage enregistre des pannes, tous les rendez-vous sont décalés et le pavillon est débordé. Cela entraîne bien évidemment des «perturbations» dans le suivi de la thérapie du malade. «Ma mère suit des séances de radiothérapie. Nous venons d’Annaba où il n’existe que la chimiothérapie. Cela fait deux mois que nous attendions ce rendez-vous. J’espère que ce sera la dernière séance. C’est ce que disent les médecins et tant mieux pour ma mère qui a souffert non seulement de sa maladie mais aussi de son déplacement», relate un jeune homme accosté dans la salle d’attente. Il faut savoir que la radiothérapie aura enregistré une panne de près de 6 mois au mois de juin dernier. Les malades ne savaient plus à quel saint se vouer.

    «Cette anomalie s’est répercutée sur l’agenda du corps médical qui était dans l’obligation de réviser minutieusement son programme afin de relancer la radiothérapie au profit des cas jugés alarmants, particulièrement ceux ayant raté des séances», devait dire un membre actif de l’association Oncologica qui défend les cancéreux avec les moyens de bord. En ces temps, il est difficile de fixer un rendez-vous tout en respectant une suite logique. «Le patient laissera son numéro de téléphone et devra patienter pour être appelé», mentionne la même source. En plus, le CHU de Constantine est passé par une pénurie en médicaments qui aura duré deux semaines. L’oxaliplatine et le Zometa étaient indisponibles. Cependant, ces deux molécules sont à nouveau apparues ces derniers jours et tant mieux pour les malades qui ont recouvré leur traitement.

    Par ailleurs, certaines sources attribuent ces manques à la disproportion entre les malades enregistrés et les stocks. Ce qui fausse quelque peu les prévisions. Autrement dit, le CHU pourrait seulement assurer les médicaments à la circonscription et, avec quelques wilayas de plus, les quantités sont absorbées. A Constantine, les types de cancer prédominants sont notamment ceux du sein et du poumon, soignés par oncologie médicale. Sur un autre plan, les spécialistes locaux appellent à des campagnes de sensibilisation en vue de prendre en charge la maladie prématurément. Dans le cas contraire, c’est des centaines de nouveaux malades qui s’ajoutent annuellement, ce qui complique, entre autres, le processus de prise en charge.

    Même si le CAC ouvrira ses portes, il ne prendra en compte que la section de la radiothérapie. L’année 2010 aura été sanctionnée par 150 nouveaux malades atteints de cancer du sein. Il semblerait que l’on soit légèrement au-dessous de la moyenne puisqu’elle est de l’ordre de 220 cas/an, selon des études épidémiologiques et le secteur de la médecine préventive. Au final, la tutelle devrait sans attendre visiter les services d’oncologie à Constantine pour se rendre compte de la souffrance des patients.

    Cela l’amènera peut-être à sommer les décideurs d’accélérer le mouvement pour la réalisation du CAC et d’opérer, en attendant, un lifting dans les salles pour permettre aux malades de prendre leur mal en patience dans des conditions un peu plus acceptables.

    Par La Tribune
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