Quarante-neuf ans après son explosion, la quatrième et dernière bombe atomique française - nom de code «Gerboise verte» - tirée le 25 avril 1961 dans l'atmosphère du Sahara, alimente toujours la polémique. Cette explosion a servi de «support» à l'armée pour des manœuvres nucléaires grandeur nature.
En clair, l'utilisation des appelés comme «cobayes.» Jusqu'à aujourd'hui, très peu d'élément avaient filtré sur les expérimentations réalisées par l'armée française. Seul «le Nouvel Observateur» avait publié en 1998 un article sur «Gerboise verte».
Or, «Gerboise verte», dont l'histoire avait été communiquée par le ministère de la défense en 2007, comme l'a assuré mardi le ministre de la Défense, Hervé Morin, qui nous confiait la veille ne pas connaître l'existence de ce document, n'est qu'un sinistre épisode évoqué dans le rapport classé «confidentiel défense» qui en relate bien d'autres. C'est ce que l'on pourra constater à la lecture de ces 260 pages que nous publions intégralement, ce qui n'avait jamais été fait jusqu'alors. «C'est la seule synthèse existante sur ces tirs au Sahara connue à l'heure actuelle», nous explique Patrice Bouveret, président et co-fondateur de «l'observatoire des armements», qui évoque ce même document dans le dernier numéro de sa lettre d'information, «Damoclès».
Intitulé de manière neutre «la genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara», ce texte à l'auteur anonyme daterait de 1998. Il y évoque avec emphase «une grande aventure scientifique», tout en jugeant «inopportun d'en extraire une synthèse «grand public.» A sa lecture, on comprend aisément pourquoi.
On analysera à leur juste valeur les discussions étonnantes entre scientifiques et militaires sur le niveau des doses radioactives admissibles par «la troupe». On constate à la lecture de ces paragraphes que la ligne «souple» l'emporte aisément. Autre enseignement : l'amateurisme avec lequel les autorités autorisent des explosions dont on connait la nocivité, et la teneur en radioactivité élevée contenue dans ces sols algériens rendus dans un état déplorable. Après les vétérans victimes des essais, les Algériens, d'ailleurs, demandent aujourd'hui réparation. Ces pages ne devraient pas manquer de les intéresser.
Pour lire le rapport, cliquez /
http://www.leparisien.fr/event/pdf/e...nucleaires.pdf
Rapport sur les essais nucléaires français (1960-1996)
Nicolas Jacquard |
© Copyright Le Parisien
En clair, l'utilisation des appelés comme «cobayes.» Jusqu'à aujourd'hui, très peu d'élément avaient filtré sur les expérimentations réalisées par l'armée française. Seul «le Nouvel Observateur» avait publié en 1998 un article sur «Gerboise verte».
Or, «Gerboise verte», dont l'histoire avait été communiquée par le ministère de la défense en 2007, comme l'a assuré mardi le ministre de la Défense, Hervé Morin, qui nous confiait la veille ne pas connaître l'existence de ce document, n'est qu'un sinistre épisode évoqué dans le rapport classé «confidentiel défense» qui en relate bien d'autres. C'est ce que l'on pourra constater à la lecture de ces 260 pages que nous publions intégralement, ce qui n'avait jamais été fait jusqu'alors. «C'est la seule synthèse existante sur ces tirs au Sahara connue à l'heure actuelle», nous explique Patrice Bouveret, président et co-fondateur de «l'observatoire des armements», qui évoque ce même document dans le dernier numéro de sa lettre d'information, «Damoclès».
Intitulé de manière neutre «la genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara», ce texte à l'auteur anonyme daterait de 1998. Il y évoque avec emphase «une grande aventure scientifique», tout en jugeant «inopportun d'en extraire une synthèse «grand public.» A sa lecture, on comprend aisément pourquoi.
On analysera à leur juste valeur les discussions étonnantes entre scientifiques et militaires sur le niveau des doses radioactives admissibles par «la troupe». On constate à la lecture de ces paragraphes que la ligne «souple» l'emporte aisément. Autre enseignement : l'amateurisme avec lequel les autorités autorisent des explosions dont on connait la nocivité, et la teneur en radioactivité élevée contenue dans ces sols algériens rendus dans un état déplorable. Après les vétérans victimes des essais, les Algériens, d'ailleurs, demandent aujourd'hui réparation. Ces pages ne devraient pas manquer de les intéresser.
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Rapport sur les essais nucléaires français (1960-1996)
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