Pour échapper aux sanctions qui les épuisent à petit feu, les mollahs ont choisi une stratégie d’amplification de la crise pour provoquer un état de guerre susceptible de faire reculer Washington. Face à cette logique jusqu’au-boutiste, Washington a opté pour un faux apaisement pour éviter toute escalade afin de maintenir ses sanctions à petit feu pour les affaiblir afin de les contraindre à devenir ses alliés pour agiter ensemble les musulmans de l’Asie centrale et soustraire cette région à l’influence de la Chine.
Alors que l’on parle beaucoup de cette dernière, la Russie, l’autre victime désignée de la même politique américaine, vient de donner la parole à Ahmadinejad dans le magazine économique destiné aux patrons russes pour évoquer longuement les projets inavouables de Washington pour cette région. L’affaire est peu banale car Moscou s’affiche comme un allié de Washington. Serions-nous à l’aube d’un renversement des alliances ?
Depuis les années 70, sous l’influence du grand théoricien de la diplomatie américaine Brezinski, Washington redoute l’éveil de la Chine désignée sous le nom de l’EST . Pour miner cet éveil, Washington a adopté la doctrine Arc de la Crise de Brzezinski qui consistait à faire mouvement vers l’Est avec des révolutions islamiques en Asie Centrale pour exploser la Russie Soviétique et provoquer un soulèvement séparatiste chez les musulmans chinois de la région pétrolière de Xinjiang.
Selon Brzezinski, La Chine alors privée de ses ressources pétrolières de Xinjiang et de l’Asie Centrale n’aurait d’autres solutions que d’attaquer les gisements sibériens… Washington aurait alors détruit ses deux adversaires dans une même opération. C’est cette théorie grotesque et très aléatoire qui a conduit les Etats-Unis à renverser le progressiste et laïque Bhutto au Pakistan au profit d’un général islamiste pour faire de ce pays une base pour les Moudjahiddines afghans, avant de donner le feu vert à une révolution islamique en Iran contre le Chah coupable par ailleurs d’avoir créé l’OPEP.
La révolution islamique en Iran devait être la pièce maîtresse du projet pour trois raisons : elle devait donner naissance à une armée d’exportation de la révolution islamique (les Gardiens de la révolution) dont la tâche était facilitée par le fait que le persan est l’une des langues dominantes de l’Asie Centrale, parlé en Afghanistan, partiellement au Pakistan et dans toute l’Asie Centrale même par les turcophones. Les maîtres d’œuvres iraniens de ce projet n’étaient pas les mollahs car ils sont depuis 130 ans les alliés locaux des Britanniques, adversaires des Américains dans le domaine pétrolier depuis 1930.
Pour réaliser son projet d’une révolution islamique et la création d’une milice de Gardiens de la révolution, Washington comptait sur le parti islamo-fédéraliste Nehzat Azadi créé par Mehdi Bazargan et l’Ayatollah Taleghani avec des financements américains au lendemain de la création de l’OPEP, et la branche armée de ce parti, les Moudjahiddines du Peuple. Le projet avait un seul défaut. Lancées dans les années 60 et 70 pour recruter des partisans, les deux formations avaient joué la carte de sympathie pro soviétique au point que l’on surnommait « Taléghani, le mollah rouge » ! De fait, les deux formations inspiraient des craintes et manquaient de bases dans le peuple et surtout au bazar, domaines décisifs pour le succès du projet, domaines où prévalait le pouvoir clergé. Il a fallu intégrer les mollahs et le choix a été porté sur Khomeiny, le chef de file des mollahs agitateurs proches des Frères Musulmans (confrérie créée avec le soutien des Britanniques sur le modèle franc-maçon pour miner tout progressisme dans les pays arabes nouvellement créés).
En fait Washington a passé une alliance avec le modèle inspirateur de son projet de balkanisation par une agitation islamique sans se douter de la force de son adversaire. Washington était sans doute rassuré par le fait qu’il avait placé Khomeiny à la tête de la révolution dans un groupe uniquement composé de membres de Nehzat Azadi, un groupe qui a soutiré au vieux mollah son accord pour une constitution dans laquelle le clergé aurait un rôle de superviseur spirituel et rien d’autre. Cet accord a d’ailleurs conduit Khomeiny à nommer Taleghani à la tête du Conseil de Révolution et Mehdi Bazargan à la tête du 1er gouvernement provisoire de la révolution dans un cabinet formé uniquement des membres de ce parti.
Le 11 février 1979, sa mission était finie comme sa carrière ! Mais aujourd’hui on ne connaît que lui car il a changé le cours de l’histoire en faisant éliminer les deux chefs de la principale formation au pouvoir avec d’une part la prise de l’ambassade américaine et la révélation des financements accordés à Bazargan, mais aussi avec l’élimination de son 1er rival, Taléghani, mort d’un arrêt cardiaque suite à la visite chez lui de l’ambassadeur de l’Union soviétique !
le contexte actuel
9 mois après la victoire de la révolution islamique américaine, Khomeiny a pris le pouvoir grâce aux Soviétiques ! Ces derniers ont ainsi viré les Américains et leurs pions de leur projet pour mettre à feu et à sang l’Asie Centrale. Depuis cette date, Washington cherche à reprendre le contrôle de son bien en sanctionnant le régime déviant pour l’affaiblir et le forcer à accepter une normalisation des relations et le respect des droits de l’homme, prétextes à un retour sécurisé en Iran de ses pions pour une prise du pouvoir dans des élections organisées par les mollahs eux-mêmes, c’est-à-dire une transition incontestable.
Les mollahs et les pasdaran passeront alors sous la direction de Washington, ce qu’ils refusent car ils perdront leur mainmise totale sur les richesses inépuisables de l’Iran.
La suite...
Alors que l’on parle beaucoup de cette dernière, la Russie, l’autre victime désignée de la même politique américaine, vient de donner la parole à Ahmadinejad dans le magazine économique destiné aux patrons russes pour évoquer longuement les projets inavouables de Washington pour cette région. L’affaire est peu banale car Moscou s’affiche comme un allié de Washington. Serions-nous à l’aube d’un renversement des alliances ?
Depuis les années 70, sous l’influence du grand théoricien de la diplomatie américaine Brezinski, Washington redoute l’éveil de la Chine désignée sous le nom de l’EST . Pour miner cet éveil, Washington a adopté la doctrine Arc de la Crise de Brzezinski qui consistait à faire mouvement vers l’Est avec des révolutions islamiques en Asie Centrale pour exploser la Russie Soviétique et provoquer un soulèvement séparatiste chez les musulmans chinois de la région pétrolière de Xinjiang.
Selon Brzezinski, La Chine alors privée de ses ressources pétrolières de Xinjiang et de l’Asie Centrale n’aurait d’autres solutions que d’attaquer les gisements sibériens… Washington aurait alors détruit ses deux adversaires dans une même opération. C’est cette théorie grotesque et très aléatoire qui a conduit les Etats-Unis à renverser le progressiste et laïque Bhutto au Pakistan au profit d’un général islamiste pour faire de ce pays une base pour les Moudjahiddines afghans, avant de donner le feu vert à une révolution islamique en Iran contre le Chah coupable par ailleurs d’avoir créé l’OPEP.
La révolution islamique en Iran devait être la pièce maîtresse du projet pour trois raisons : elle devait donner naissance à une armée d’exportation de la révolution islamique (les Gardiens de la révolution) dont la tâche était facilitée par le fait que le persan est l’une des langues dominantes de l’Asie Centrale, parlé en Afghanistan, partiellement au Pakistan et dans toute l’Asie Centrale même par les turcophones. Les maîtres d’œuvres iraniens de ce projet n’étaient pas les mollahs car ils sont depuis 130 ans les alliés locaux des Britanniques, adversaires des Américains dans le domaine pétrolier depuis 1930.
Pour réaliser son projet d’une révolution islamique et la création d’une milice de Gardiens de la révolution, Washington comptait sur le parti islamo-fédéraliste Nehzat Azadi créé par Mehdi Bazargan et l’Ayatollah Taleghani avec des financements américains au lendemain de la création de l’OPEP, et la branche armée de ce parti, les Moudjahiddines du Peuple. Le projet avait un seul défaut. Lancées dans les années 60 et 70 pour recruter des partisans, les deux formations avaient joué la carte de sympathie pro soviétique au point que l’on surnommait « Taléghani, le mollah rouge » ! De fait, les deux formations inspiraient des craintes et manquaient de bases dans le peuple et surtout au bazar, domaines décisifs pour le succès du projet, domaines où prévalait le pouvoir clergé. Il a fallu intégrer les mollahs et le choix a été porté sur Khomeiny, le chef de file des mollahs agitateurs proches des Frères Musulmans (confrérie créée avec le soutien des Britanniques sur le modèle franc-maçon pour miner tout progressisme dans les pays arabes nouvellement créés).
En fait Washington a passé une alliance avec le modèle inspirateur de son projet de balkanisation par une agitation islamique sans se douter de la force de son adversaire. Washington était sans doute rassuré par le fait qu’il avait placé Khomeiny à la tête de la révolution dans un groupe uniquement composé de membres de Nehzat Azadi, un groupe qui a soutiré au vieux mollah son accord pour une constitution dans laquelle le clergé aurait un rôle de superviseur spirituel et rien d’autre. Cet accord a d’ailleurs conduit Khomeiny à nommer Taleghani à la tête du Conseil de Révolution et Mehdi Bazargan à la tête du 1er gouvernement provisoire de la révolution dans un cabinet formé uniquement des membres de ce parti.
Le 11 février 1979, sa mission était finie comme sa carrière ! Mais aujourd’hui on ne connaît que lui car il a changé le cours de l’histoire en faisant éliminer les deux chefs de la principale formation au pouvoir avec d’une part la prise de l’ambassade américaine et la révélation des financements accordés à Bazargan, mais aussi avec l’élimination de son 1er rival, Taléghani, mort d’un arrêt cardiaque suite à la visite chez lui de l’ambassadeur de l’Union soviétique !
le contexte actuel
9 mois après la victoire de la révolution islamique américaine, Khomeiny a pris le pouvoir grâce aux Soviétiques ! Ces derniers ont ainsi viré les Américains et leurs pions de leur projet pour mettre à feu et à sang l’Asie Centrale. Depuis cette date, Washington cherche à reprendre le contrôle de son bien en sanctionnant le régime déviant pour l’affaiblir et le forcer à accepter une normalisation des relations et le respect des droits de l’homme, prétextes à un retour sécurisé en Iran de ses pions pour une prise du pouvoir dans des élections organisées par les mollahs eux-mêmes, c’est-à-dire une transition incontestable.
Les mollahs et les pasdaran passeront alors sous la direction de Washington, ce qu’ils refusent car ils perdront leur mainmise totale sur les richesses inépuisables de l’Iran.
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