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Maroc des régions : De moins en moins de disparités

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  • Maroc des régions : De moins en moins de disparités

    La distinction entre le Maroc utile et le Maroc inutile a-t-elle toujours lieu d’être ? La réponse à la lumière des derniers comptes régionaux fournis par le Haut commissariat au Plan (HCP) ne peut être que contrastée.


    Pour accompagner l’effort de régionalisation, le Haut commissariat au Plan (HCP) et la Banque centrale populaire (BCP) ont publié il y a deux semaines le « Maroc des régions 2008 ». Pour la première dans l’histoire statistique du royaume, le HCP opère une régionalisation des comptes nationaux qui doit permettre (…) de mieux adapter leurs plans (Ndlr : les décideurs) de développement économique et social aux besoins spécifiques de leurs populations », indique Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au Plan dans sa note de présentation.
    La BCP, partie prenante au projet, a souligné à travers la voix de son PDG, Mohamed Benchaaboun, que l’institution veut s’ériger en « banque au service de l’économie régionale ». A cet égard, Mohamed Benchaaboun compte encourager l’utilisation de l’épargne au lieu même de sa collecte en rendant les banques régionales plus autonomes.

    Des conclusions édifiantes
    Les constats dressés par le rapport sont des plus intéressants. Avant d’y arriver, mieux vaut commencer par la régionalisation des comptes nationaux. Les données sont diversifiées et permettent de faire une sorte de round up de la situation de chaque région. Les données collectées à partir de plusieurs sources abordent le chômage, l’enseignement, la santé, la justice, l’énergie, l’industrie, le taux d’urbanisation, le tourisme, les transports, le foncier et les permis de construire et la bancarisation.
    Le Maroc des régions 2008 laisse apparaître de criants écarts entre les régions. Seul point positif, la prédominance économique de certaines régions est en train de s’estomper au profit de nouveaux îlots de développement, ce qui laisse présager des effets d’entraînement futurs à l’échelle locale et régionale. Au niveau de l’urbanisation, sur les 16 régions que compte le Maroc, celle de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra compte le plus fort taux d’urbanisation avec 93,7%, suivie du Grand Casablanca avec 91,9% et de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër avec 82,5%. Parmi les régions les plus peuplées, la régionde Tanger-Tétouan vient en seconde position avec 2,586 millions d’habitants après bien évidemment le Grand Casablanca (3,718 millions d’âmes). La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër avec 2,5 millions de personnes arrive en 3ème position.


    Plus de proximité
    Le découpage provincial montre une faible proximité des entités de décision centrales, ce qui devrait induire une faible réactivité, vu la lenteur de remontée des informations en raison de la bureaucratie. Ainsi, si au niveau de l’Oriental il existe 5 provinces pour près de 2 millions de citoyens, le même nombre de provinces se retrouve dans une région comme Souss-Masssa Draa qui concentre 3,244 millions d’habitants. A contrario, dans la région Guelmim-Smara, il existe 5 provinces pour 485.000 habitants. Marrakech-Tensift-Al Haouaz a quatre provinces pour… 3,187 millions d’habitants. En d’autres termes, le découpage territorial doit être revu dans le sens d’une plus grande proximité et d’une meilleure réactivité.
    Sur le plan humain, le rapport met en exergue plusieurs traits dominants. Contrairement à ce que d’aucuns seraient tentés de croire, c’est la région du Gharb-Cherarda-Béni hassen qui emploie le plus avec un taux d’activité des 15 ans et plus de 60,9%, suivie de celle de la Chaouia-Ouardigha (59,9%), de Doukkala-Abda (57,7%) et de Marrakech-Tensift-Al Haouz (54,8%). Le Grand Casablanca censé être le poumon économique du Maroc affiche une valeur relative de 48,5%.
    Cette tendance est dans une certaine mesure réconfortante. Néanmoins, étant donné que les chiffres datent de 2007 en majorité, leur maniement devra se faire avec des pincettes en raison de la saisonnalité des bonnes récoltes qui font appel à plus de main-d’œuvre. A contrario, le chômage affiche son taux le plus élevé dans les provinces sahariennes (19,1%), l’Oriental (17,7%) le… Grand Casablanca (14,2%), à Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (13,2%) et dans la région de Meknès-Tafilalet (12,4%).
    Sur le plan économique, il est à relever l’émergence de la région de Tanger-Tétouan comme second poumon économique du Maroc. La région, avec 716 unités industrielles, vient après Casablanca (2.617 unités). La région de Fès-Boulemane (613 unités industrielles) et celle de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer viennent respectivement en 3ème et 4ème position. Le rapport aurait gagné en pertinence s’il avait inclus le secteur des services qui a le vent en poupe.
    En termes de chiffre d’affaires, Casablanca demeure indétrônable avec 126.06 Mds DH, suivie de Doukkala-Abda avec 24,96 Mds DH et de Tanger-Tétouan (20,63 Mds DH).
    Au moment où la régionalisation a été érigée en projet national, des données statistiques de qualité seront à même de permettre une prise de décision éclairée, sinon tout le processus risque d’être biaisé.


    le reporter
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