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L’Afrique du Sud, 20 ans après la libération de Mandela

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  • L’Afrique du Sud, 20 ans après la libération de Mandela

    Le 11 février, les Sud-Africains ont fêté le 20e anniversaire de la sortie de prison de Nelson Mandela. «Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales (...). C'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir», déclarait-il en 1964 au moment de sa condamnation à la prison à vie par le régime raciste d’Afrique du Sud.

    Depuis, tout a été dit sur l’homme qui, de sa prison, a négocié la transition pacifique vers la démocratie, démantelé les lois ségrégationnistes, doté son pays d'une des Constitutions les plus libérales au monde, réconcilié les Sud-Africains (Noirs et Blancs) entre eux, évitant une tragédie aux terribles conséquences pour le devenir du pays comme en ont connu de nombreux Etats africains après avoir recouvré leur indépendance.

    Prix Nobel de la paix plus que mérité en 1993, Nelson Mandela allait administrer une autre leçon aux dirigeants africains du Nord et du Sud, celle de ne pas se maintenir au pouvoir pour le pouvoir. Elu président de la République en 1994, il n’accomplira qu’un seul mandat. En 1999, il passe le relais alors qu’une majorité de Sud-Africains souhaitaient qu’il se représente. Tabo Mbeki, vice-président sud-africain, dirigeant de l’ANC et membre du Parti communiste sud-africain, lui succède après avoir remporté l’élection présidentielle de 1999. Après deux mandats, Mbeki laisse la place à l’actuel chef de l’Etat, Jacob Zuma, également élu au suffrage universel.

    Agé aujourd’hui de 91 ans, Nelson Mandela reste le père de la nation sud-africaine. Evitant de prendre position en politique, il est sorti une fois de son silence : c’était à propos du sida, sujet alors tabou en Afrique du Sud. C’est alors qu’il révèle publiquement qu’un de ses enfants en est mort et organise en 2003 le premier d'une série de concerts mondiaux avec les plus grandes stars du rock et de la pop.

    Quand Mandela a quitté le pouvoir en 1999, il a laissé un pays réconcilié avec lui-même, mais surtout, une Afrique du Sud devenue première puissance africaine, membre du G 20, courtisée par les grandes puissances, régulièrement consultée sur les grandes questions internationales. Le tout sans faire de bruit.

    Reste que tout n’est pas rose, ni noir, dans le pays de l’arc-en-ciel.

    Seize ans après les premières élections multiraciales, on ne peut pas dire que les successeurs de Mandela aient réussi à résoudre les grands problèmes auxquels était et est confronté le pays. Si l’accès à l’eau et à l’électricité a été amélioré, il reste beaucoup à faire en matière de réduction des inégalités sociales, de chômage, de pauvreté et de criminalité. P

    lus de un million de personnes vivent encore dans des bidonvilles. Plus de 40 % des 48 millions de Sud-Africains vivent avec moins de deux dollars par jour. Le taux de chômage (24,3 %) reste à un niveau élevé. Plus grave, le pays est entré en récession depuis 2008, avec un taux de croissance de moins de 1 % en 2009 contre 3,1 % en 2008 et 5,1 % en 2007 sur fond d’inflation de plus de 6 % en 2009.

    Et entre Blancs et Noirs, on ne peut pas dire que l’égalité économique et financière soit au rendez- vous : le revenu mensuel moyen des Noirs a augmenté de 37,3 % depuis 1994, de 83,5 % pour les Blancs. Enfin, le pays est le théâtre de violences sociales sporadiques dans les townships, et parfois de violences xénophobes à l’endroit des immigrés africains installés en Afrique du Sud.

    En dépit de cette situation, il ne faut pas perdre de vue que l’Afrique du Sud dispose d’infrastructures – autoroutes, ports et aéroports, moyens de transport, télécommunications, technologies de l’information – et d’une couverture sanitaire et socio-éducative sans équivalents dans le continent africain, une situation qui fait que des pays comme l’Algérie ou le Maroc font figure de sous-développés.

    Outre la personnalité de Nelson Mandela, ce sont aussi ces raisons-là qui font que l’Afrique du Sud a été choisie pour abriter La Coupe du monde de football en juin prochain.

    Par Hassane Zerrouky, Le Soir
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