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En France, le suicide fait encore plus de 10.000 morts par an. Seulement il n'est plus un sujet tabou et on en parle plus facilement ce qui explique aussi que malgré ce chiffre encore trop élevé il soit en baisse.
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Le suicide continue de faire plus de 10.000 morts par an en France, même si le nombre de décès par suicide a baissé en dix ans, a relevé mardi le président de l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS), Michel Debout, alors que ce fléau semble devenir moins tabou.
Les Français seraient plus enclins à admettre avoir déjà pensé "sérieusement" au suicide, selon une enquête réalisée à la demande de l'UNPS.
Aborder la question lors d'ateliers dans des établissements scolaires n'est plus tabou, selon des intervenants de terrain.
A l'occasion de la journée nationale de prévention du suicide, le 5 février, l'UNPS, qui fédère plus de trente associations, veut continuer de mettre l'accent sur la prévention et réclame la création d'un "observatoire du suicide" pour mieux connaître "les populations à risques".
Le nombre de décès par suicide est passé de plus de 12.000 en 1993 à environ 10.600 en 2002, dont plus de 7.700 hommes et près de 3.000 femmes, selon l'Inserm (recherche médicale) qui n'inclut pas cependant les suicides "déguisés" en accident ou les décès restant de causes indéterminées.
Les femmes font quatre à cinq fois plus de tentatives que les hommes, mais ces derniers représentent trois morts par suicide sur quatre.
En dix ans, le nombre de décès par suicide a fortement baissé parmi les jeunes de 15 à 24 ans (966 décès en 1993, 589 en 2002). Mais il est resté stable parmi les adultes de 30 à 59 ans, avec près de 6.000 suicides, dont plus de 4.300 décès masculins, souligne l'UNPS, s'inquiétant de la "quasi-indifférence de la société" face à ce phénomène.
D'où l'idée, avancée par le Pr Debout lors d'une conférence de presse, de mettre en place des "mesures ciblées à destination des adultes", car la "tentation suicidaire intervient souvent lorsque la personne est dans une situation de rupture: licenciement, divorce, surendettement ou deuil".
Des actions communes avec les maisons pour l'emploi, l'ordre des avocats, les commissions de surendettement et les mutuelles pourraient, espère-t-il, "être engagées afin d'aller à la rencontre de ces populations à risques".
Construction de barrières anti-saut sur certains ponts, réduction de l'accessibilité aux armes à feux, contrôle de la diffusion des médicaments psychotropes sont également préconisés.
Les réseaux d'écoutants bénévoles (SOS amitié 0820 066 066, suicide écoute 01 45 39 40 00, SOS dépression 01 40 47 95 95...) se sont développés depuis cinquante ans, mais "la prévention du suicide reste cependant un parent pauvre de la santé publique", regrette-t-il.
Il voit toutefois dans la baisse de la mortalité par suicide depuis 1993 le signe que "la mobilisation des professionnels et des bénévoles pour la prévention et l'émergence de la question du suicide au sein du débat public commencent à porter leurs fruits".
Mais on continue d'enregistrer quelque 150.000 cas d'hospitalisation par an liés à une tentative de suicide, un chiffre stable voire en augmentation.
Sur un échantillon de 551 adultes interrogés entre le 26 décembre et le 7 janvier, 17% ont déclaré avoir "sérieusement envisagé de se suicider" contre 13% lors d'une précédente enquête réalisée par la Sofres en 2000. Il se peut que davantage de gens pensent au suicide ou qu'ils reconnaissent plus facilement l'avoir pensé, analyse la société Anacom, auteur de cette étude faite pour l'UNPS.
Aborder la question du suicide n'est plus tabou non plus dans certains lycées, selon Nadia Cherkasky de l'association Courbevoie écoute jeunes (numéro vert 0800 835 790), qui a animé des ateliers de prévention dans des dizaines d'établissements.
Par AFP
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Le suicide continue de faire plus de 10.000 morts par an en France, même si le nombre de décès par suicide a baissé en dix ans, a relevé mardi le président de l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS), Michel Debout, alors que ce fléau semble devenir moins tabou.
Les Français seraient plus enclins à admettre avoir déjà pensé "sérieusement" au suicide, selon une enquête réalisée à la demande de l'UNPS.
Aborder la question lors d'ateliers dans des établissements scolaires n'est plus tabou, selon des intervenants de terrain.
A l'occasion de la journée nationale de prévention du suicide, le 5 février, l'UNPS, qui fédère plus de trente associations, veut continuer de mettre l'accent sur la prévention et réclame la création d'un "observatoire du suicide" pour mieux connaître "les populations à risques".
Le nombre de décès par suicide est passé de plus de 12.000 en 1993 à environ 10.600 en 2002, dont plus de 7.700 hommes et près de 3.000 femmes, selon l'Inserm (recherche médicale) qui n'inclut pas cependant les suicides "déguisés" en accident ou les décès restant de causes indéterminées.
Les femmes font quatre à cinq fois plus de tentatives que les hommes, mais ces derniers représentent trois morts par suicide sur quatre.
En dix ans, le nombre de décès par suicide a fortement baissé parmi les jeunes de 15 à 24 ans (966 décès en 1993, 589 en 2002). Mais il est resté stable parmi les adultes de 30 à 59 ans, avec près de 6.000 suicides, dont plus de 4.300 décès masculins, souligne l'UNPS, s'inquiétant de la "quasi-indifférence de la société" face à ce phénomène.
D'où l'idée, avancée par le Pr Debout lors d'une conférence de presse, de mettre en place des "mesures ciblées à destination des adultes", car la "tentation suicidaire intervient souvent lorsque la personne est dans une situation de rupture: licenciement, divorce, surendettement ou deuil".
Des actions communes avec les maisons pour l'emploi, l'ordre des avocats, les commissions de surendettement et les mutuelles pourraient, espère-t-il, "être engagées afin d'aller à la rencontre de ces populations à risques".
Construction de barrières anti-saut sur certains ponts, réduction de l'accessibilité aux armes à feux, contrôle de la diffusion des médicaments psychotropes sont également préconisés.
Les réseaux d'écoutants bénévoles (SOS amitié 0820 066 066, suicide écoute 01 45 39 40 00, SOS dépression 01 40 47 95 95...) se sont développés depuis cinquante ans, mais "la prévention du suicide reste cependant un parent pauvre de la santé publique", regrette-t-il.
Il voit toutefois dans la baisse de la mortalité par suicide depuis 1993 le signe que "la mobilisation des professionnels et des bénévoles pour la prévention et l'émergence de la question du suicide au sein du débat public commencent à porter leurs fruits".
Mais on continue d'enregistrer quelque 150.000 cas d'hospitalisation par an liés à une tentative de suicide, un chiffre stable voire en augmentation.
Sur un échantillon de 551 adultes interrogés entre le 26 décembre et le 7 janvier, 17% ont déclaré avoir "sérieusement envisagé de se suicider" contre 13% lors d'une précédente enquête réalisée par la Sofres en 2000. Il se peut que davantage de gens pensent au suicide ou qu'ils reconnaissent plus facilement l'avoir pensé, analyse la société Anacom, auteur de cette étude faite pour l'UNPS.
Aborder la question du suicide n'est plus tabou non plus dans certains lycées, selon Nadia Cherkasky de l'association Courbevoie écoute jeunes (numéro vert 0800 835 790), qui a animé des ateliers de prévention dans des dizaines d'établissements.
Par AFP