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Libye et Algérie sous surveillance

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  • Libye et Algérie sous surveillance

    Si les multinationales poursuivent leurs investissements dans la région, elles s’inquiètent de l’instabilité de l’environnement des affaires.

    La récente mise en examen du PDG de la Sonatrach algérienne, Mohamed Meziane, et de plusieurs des principaux responsables de cette entreprise pour des malversations présumées inquiète les milieux pétroliers et gaziers internationaux, qui redoutent que d’importants projets ne soient retardés.

    En Libye, les incertitudes au cours de l’automne 2009 sur le sort du PDG de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), Chokri Ghanem, et son apparent remplacement avaient suscité un grand nombre d’interrogations dans ces mêmes cercles dirigeants. Chokri Ghanem a été depuis confirmé à la tête de la NOC. En revanche, concernant la Sonatrach, l’affaire ne fait que commencer…

    Au-delà de ces événements et de leur impact réel ou supposé sur le secteur des hydrocarbures, divers responsables pétroliers étrangers font état depuis quelque temps de doutes sur l’attractivité de ces deux grands producteurs et exportateurs de l’Afrique du Nord. La question est fort importante, car les pays consommateurs comptent sur l’Algérie et la Libye pour accroître dans les années qui viennent leurs capacités de production et d’exportation de pétrole et de gaz.

    Pour l’Algérie, un indice concret de cette perception a été fourni en décembre 2009 avec les résultats d’un appel d’offres international pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Sur les dix permis offerts, seuls trois ont trouvé preneur, ce qui est l’un des plus mauvais résultats enregistrés depuis une dizaine d’années dans ce pays. Pis encore, seules six offres pour trois permis ont été présentées alors que trente-six compagnies avaient eu accès aux données sur les zones proposées lors de cet appel d’offres.

    Il n’est par ailleurs pas possible d’expliquer cet échec par une aberration passagère car, un an auparavant, en décembre 2008, un autre appel d’offres avait débouché sur l’attribution de seulement quatre permis sur les seize qui étaient disponibles. Des scores bien en deçà de ceux auxquels l’Algérie nous avait habitués auparavant.

    En Libye, le dernier appel d’offres international est plus ancien puisqu’il remonte à la fin 2007. La même tendance était à l’œuvre, car six permis avaient été attribués à des firmes étrangères sur les douze proposés. Sur ces six zones, deux d’entre elles n’avaient suscité qu’une seule offre. On était, là aussi, loin de l’intense compétition qui avait caractérisé les appels d’offres lancés par la NOC entre 2004 et 2006.

    Pour ces deux pays, le problème de fond est en gros le même : les conditions contractuelles proposées aux entreprises étrangères ont été significativement durcies au profit d’Alger et de Tripoli entre 2004 et 2008. Dans cette période, marquée par la flambée des prix internationaux du pétrole et la forte croissance de la demande pétrolière mondiale tirée à la hausse par la Chine et d’autres pays émergents, ce durcissement n’a pas fait fuir les investisseurs internationaux.

    En revanche, les compagnies pétrolières ne sont plus forcément disposées à accepter de telles conditions avec l’effondrement des prix du brut au second semestre 2008, la crise économique et financière mondiale et la baisse de la demande pétrolière et gazière. De plus, pour ces deux pays, des différends avec certaines entreprises dans les dernières années (Anadarko, BP et Repsol-Gas Natural pour l’Algérie et Verenex Energy pour la Libye) ont renforcé l’impression d’un climat difficile pour les investissements même si les torts n’étaient pas toujours du côté des pays producteurs.

    Durcissement algérien

    En 2005, l’Algérie avait adopté une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui était considérée comme assez incitative pour les investisseurs étrangers. Avant qu’elle ait commencé à être appliquée, des amendements très importants ont été proposés puis incorporés à cette législation et en ont largement changé l’esprit.

    Du point de vue des intérêts étrangers, les deux pommes de discorde dans ces amendements adoptés en 2006 sont l’instauration d’une taxe sur les profits exceptionnels et l’exigence que la Sonatrach ait une participation majoritaire dans tous les nouveaux projets d’exploration-production, de raffinage et de transport, ce qui changeait significativement l’économie des projets proposés. Le retournement de l’économie mondiale et du marché pétrolier à partir de 2008 a changé la donne, et il est difficile de nier que le peu d’enthousiasme suscité par les deux derniers appels d’offres internationaux en Algérie soit largement la conséquence de ce durcissement dans un contexte mondial pour lequel ces conditions contractuelles n’avaient pas du tout été conçues.

    Quant à la Libye, elle a fortement poussé les sociétés étrangères à renégocier des contrats existants pour que la part de l’État dans le partage de la rente pétrolière soit plus importante. Cette volonté est tout à fait légitime, mais le pays a sans doute franchi un point d’équilibre au-delà duquel les firmes pétrolières estiment que la rentabilité attendue n’est plus suffisante.
    L’attractivité de l’Algérie et de la Libye est-elle pour autant durablement et gravement compromise ? Sans doute pas. Ces deux pays conservent pas mal d’atouts pour attirer les investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures : leurs réserves sont importantes (le pétrole pour la Libye, le gaz pour l’Algérie) ; de nombreux gisements ont été mis au jour, notamment en Algérie (*soixante-douze entre 2006 et 2009) ; les deux États ont l’avantage de la proximité du marché européen, dont les besoins en gaz devraient croître fortement dans les prochaines années ; ces pays restent désireux de mieux valoriser leur potentiel pétrolier et gazier, et offrent des opportunités aux firmes étrangères ; de nouveaux projets gaziers sont lancés en Algérie, tels ceux de Timimoun et de Touat en 2009 et d’Ahnet à partir de 2010 ; le potentiel gazier libyen reste sous-exploité ; la reprise économique est là même si de nombreuses questions se posent sur son ampleur et sa durabilité ; la demande pétrolière mondiale devrait repartir à la hausse en 2010 après deux années de baisse, en 2008 et en 2009 ; et, last but not least, les prix du pétrole se sont nettement redressés en 2009 malgré un contexte économique très déprimé et avoisinent un niveau de 80 dollars par baril depuis plusieurs semaines, ce qui est assez encourageant pour l’investissement dans ce secteur.

    L’Algérie et la Libye n’ont donc clairement pas perdu la course dans laquelle se sont lancés divers grands pays producteurs pour attirer les investisseurs étrangers sur leur territoire. Mais une chose est certaine : dans le nouveau contexte économique international, Alger et Tripoli ne peuvent plus considérer leur attractivité comme garantie.

    18/02/2010 10h16 | Jeune Afrique | Par : Francis Perrin

  • #2
    crise economique normal qu'on trouve moins d'investisseurs, avec la baisse du petrole depuis 1 an.meme si le brent est reparti depuis qq mois.

    mais ona pas le choix,on pas les outils et entreprises pour faire face.

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