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La toxicomanie en miileu scolaire en Algérie

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  • La toxicomanie en miileu scolaire en Algérie

    Aucune couche sociale n’est épargnée par la drogue en Algérie. Les chiffres avancés donnent froid dans le dos. Et pour cause. Selon une étude de l’Office national de lutte contre la toxicomanie, pas moins de 45% des lycéens à l’échelle nationale ont consommé de la drogue durant la seule année de 2008.

    Présentée, jeudi dernier à Tizi Ouzou, par le docteur A.Messaoudi de l’hôpital psychiatrique de Oued Aïssi, l’étude révèle également que 8% de ces adolescents ayant consommé de la drogue sont des filles.

    L’hydre de la drogue ne cesse d’étendre ses tentacules pour piéger de plus en plus de jeunes en Algérie. La tentation et le plaisir restent derrière un nombre important de cas de consommation de la drogue sous ses différentes formes. Ainsi, 35% ne sont pas considérés comme dépendants puisqu’ils ont déclaré aux enquêteurs n’avoir consommé ces substances nocives qu’«occasionnellement, juste par curiosité et pour le plaisir». Dans une communication ayant pour thème «La toxicomanie chez les adolescents», le Dr A.Messaoudi a indiqué que 12,5% sont considérés comme des «accros», et dépendants de la drogue.

    A l’occasion de la 3e édition du colloque sur «Le rôle de la société civile dans la lutte contre la toxicomanie», organisée à l’initiative de l’Amicale algérienne de lutte contre les fléaux sociaux, le praticien s’est également appuyé sur les résultats d’une autre étude non moins révélatrice. Cette dernière, ayant ciblé en 2007 la même population scolaire, a été réalisée par l’Organisation nationale des associations de sauvegarde de la jeunesse. Elle démontre que 35% des lycéens ont pris de la drogue, dont 20% à titre occasionnel, alors que 15% sont dépendants. La comparaison entre ces deux études, démontrerait que le fléau de la drogue gagne plus de terrain, d’année en année.

    La substance la plus utilisée chez ces lycéens est le cannabis avec un taux de consommation de 71%, puis vient la colle qu’ils inhalent avec un taux de 10%. 6% de cette catégorie consomment des psychotropes alors que 6% des solvants différents tels que les colles à séchage rapide, les carburants comme la gazoline, les diluants de peinture ou les dissolvants à vernis à ongles, les liquides servant au nettoyage, l’essence à briquet, les hydrocarbures en aérosol comme les fixatifs à cheveux, les désodorisants et les insecticides, mais aussi la peinture ainsi que certains médicaments ou aérosols utilisés comme anesthésiques. Le modeste coût de ces produits les rend particulièrement attrayants pour plusieurs adolescents. Leur usage régulier crée, malheureusement, une addiction qui nécessite une augmentation de la dose pour obtenir l’effet désiré. Un «inhaleur» de colle peut, par exemple, en venir à avoir besoin de huit à dix tubes de colle, plutôt que d’un, et ce pour obtenir les mêmes effets.

    D’autre part, se référant à l’étude de l’Office de lutte contre la drogue, le conférencier a tiré la sonnette d’alarme en signalant que «72% des consommateurs de drogue sont des jeunes âgés de moins de 35 ans, selon un recensement de l’office en question», estimant que pour la période considérée, «ce sont quelque 25.000 jeunes consommateurs de drogue qui ont recouru à des centres de prise en charge pour des cures de désintoxication», a-t-il ajouté, cherchant à mieux mettre en évidence l’ampleur du phénomène. En termes de lutte contre la vente et la commercialisation des stupéfiants, le Dr A.Messaoudi a relevé que les services de sécurité ont saisi, en 2009, plus de 60 tonnes de drogue, contre 38 en 2008 et quatre tonnes en 2007.

    Considérant la prévention comme l’axe fondamental de toute stratégie de lutte contre les fléaux sociaux, le conférencier a mis l’accent sur la nécessité de «multiplier les actions de sensibilisation, tant au niveau de la famille que celui de l’école, sur les dangers de la toxicomanie, et ce, en orientant, au besoin, les jeunes usagers de la drogue vers une prise en charge pluridisciplinaire, afin d’aider à la réinsertion de ces adolescents».

    Dans son réquisitoire contre les dealers, le Dr A.Messaoudi a recommandé également de «sévir par des mesures coercitives à l’égard des marchands des produits toxiques et illicites». La société civile, pour sa part, doit mettre la main à la pâte pour pister les dealers et dénoncer la passivité de certains enseignants et le silence des autorités. Il a prôné aussi la nécessité de créer «des exutoires aux jeunes pour évacuer leurs problèmes et éviter de se réfugier dans la drogue, à la quête d’un monde imaginaire». D’où l’importance, selon lui, de «guérir le mal par une offre d’alternatives aux difficultés quotidiennes, telles que l’emploi, la formation et des loisirs sains».

    Il a conclu, par ailleurs, que «la consommation de la drogue chez l’adolescent représente un problème complexe. Il est important de traiter ce dernier à partir de la réalité et des besoins de l’adolescent, qui a plus besoin d’écoute et de compréhension que de jugement et de condamnation, car traversant une période critique correspondant à la fin de phase de construction de sa personnalité et d’identification». Juste pour freiner la descente aux enfers de nos adolescents.

    Par l'Expression
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