Les tons officiels, jadis souvent empreints de certitudes et de solennité, muent en murmures inintelligibles à mesure que les scandales, nombreux, apparaissent dans leurs épaisseurs effrayantes. Le président Bouteflika se tait, le Premier ministre Ahmed Ouyahia ne dispose plus de la latitude qu’il avait en tant que chef du gouvernement à nourrir l’expression officielle en Algérie.
Les jours passent et, chez le président de la République, la même attitude à se faire avare de commentaires concernant les scandales qui agitent la sphère économique. Et on ne le sent pas combler d’aise à se murer dans ce lourd mutisme, lui, qui, ses premier et second mandats durant, était hyperloquace, toujours prompt à dégainer un discours. La corruption, à l’étendue révélée effarante, devrait forcément le préoccuper, tant elle pose la problématique de la gouvernance en Algérie.
La rapine qu’il est donnée de découvrir ne renvoie pas, il va sans dire, à l’image d’un pays bien gouverné. Bien au contraire. Le président Bouteflika ne pourrait qu’être, pour le moins que l’on puisse dire, gêné par cette noire réalité qui contredit toutes ses promesses faites et menace de ternir son règne long maintenant de près de onze ans. Il le serait davantage face aux imprudences de quelques ministres se recrutant dans le proche cercle de ses amis.
Face surtout à celle commise par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil qui a attesté, de la façon la plus nette, de l’existence d’un clan présidentiel. Pour une première fois, un ministre avoue que le président de la République s’est constitué un clan.
L’affirmation de Chakib Khelil, jamais démentie, situe tout l’éloignement du pays des rivages démocratiques. Car, non seulement le président de la République a révisé la Constitution dans le sens de s’arroger les pleins pouvoirs et s’offrir une présidence à vie, mais il gouverne aussi en se constituant un clan. Cette appropriation du pouvoir intégral couplée à une pratique politique se reposant sur l’esprit du clan n’est, évidemment, pas synonyme d’épanouissement démocratique.
En substituant le Premier ministère à la chefferie du gouvernement, à l’occasion de la révision en 2008 de la Constitution, le président Bouteflika a réduit le gouvernement au rôle d’intendance. Et cette restriction de la prérogative gouvernementale a généré, entre autres, des situations de non-communication officielle.
Un postulat au demeurant aisément vérifiable aujourd’hui avec le silence officiel qui entoure notamment l’affaire Sonatrach. Le président Bouteflika se tait et personne ne parle. Jouissant de prérogatives, un chef de gouvernement aurait, certainement, été en ce moment le vecteur de communication officielle à même d’alléger du poids du mutisme présidentiel.
Par Sofiane Aït-Iflis , Le Soir
Les jours passent et, chez le président de la République, la même attitude à se faire avare de commentaires concernant les scandales qui agitent la sphère économique. Et on ne le sent pas combler d’aise à se murer dans ce lourd mutisme, lui, qui, ses premier et second mandats durant, était hyperloquace, toujours prompt à dégainer un discours. La corruption, à l’étendue révélée effarante, devrait forcément le préoccuper, tant elle pose la problématique de la gouvernance en Algérie.
La rapine qu’il est donnée de découvrir ne renvoie pas, il va sans dire, à l’image d’un pays bien gouverné. Bien au contraire. Le président Bouteflika ne pourrait qu’être, pour le moins que l’on puisse dire, gêné par cette noire réalité qui contredit toutes ses promesses faites et menace de ternir son règne long maintenant de près de onze ans. Il le serait davantage face aux imprudences de quelques ministres se recrutant dans le proche cercle de ses amis.
Face surtout à celle commise par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil qui a attesté, de la façon la plus nette, de l’existence d’un clan présidentiel. Pour une première fois, un ministre avoue que le président de la République s’est constitué un clan.
L’affirmation de Chakib Khelil, jamais démentie, situe tout l’éloignement du pays des rivages démocratiques. Car, non seulement le président de la République a révisé la Constitution dans le sens de s’arroger les pleins pouvoirs et s’offrir une présidence à vie, mais il gouverne aussi en se constituant un clan. Cette appropriation du pouvoir intégral couplée à une pratique politique se reposant sur l’esprit du clan n’est, évidemment, pas synonyme d’épanouissement démocratique.
En substituant le Premier ministère à la chefferie du gouvernement, à l’occasion de la révision en 2008 de la Constitution, le président Bouteflika a réduit le gouvernement au rôle d’intendance. Et cette restriction de la prérogative gouvernementale a généré, entre autres, des situations de non-communication officielle.
Un postulat au demeurant aisément vérifiable aujourd’hui avec le silence officiel qui entoure notamment l’affaire Sonatrach. Le président Bouteflika se tait et personne ne parle. Jouissant de prérogatives, un chef de gouvernement aurait, certainement, été en ce moment le vecteur de communication officielle à même d’alléger du poids du mutisme présidentiel.
Par Sofiane Aït-Iflis , Le Soir
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