A la fin de la Seconde Guerre mondiale,, la conférence de Bretton Woods instaura la convertibilité en or des monnaies. Les banques centrales se devaient de posséder les réserves d’or suffisantes pour assurer la conversion de leurs devises. Mais, en 1971, l’administration Nixon décida de sortir du système, remplaçant de facto l’étalon or par le dollar qui devenait une monnaie fiduciaire, la monnaie fiduciaire par excellence. Actuellement, deux tiers des réserves mondiales des banques centrales sont constituées de dollars, plus de la moitié des échanges commerciaux sont libellés en dollars - et le seul pays autorisé à émettre des dollars est les États-Unis d’Amérique. Depuis 1971, le commerce mondial est devenu un jeu dans lequel les États-Unis produisent des billets verts tandis que le reste du monde produit des biens que le dollar peut acheter.
La Bourse Pétrolière iranienne peut-elle devenir le catalyseur d’un coup porté à l’hégémonie dont jouit le dollar US ? De nombreuses craintes ont conduit le prix du brut vers des records historiques en termes de dollar constant. Avec un monde faisant face à une facture quotidienne d’environ 5.5 milliards de dollars pour le pétrole brut aux niveaux des prix actuels, on se rend compte que les vendeurs et les acheteurs de l’or noir examinent toutes les possibilités qui pourraient les mener respectivement à une augmentation des profits.
Pendant que se forme un goulot d’étranglement mondial du à des équipements de raffinage inadéquats et à des déclins dramatiques pour certaines production - par exemple en Mer du Nord -, deux facteurs ne pouvant être éliminés à court terme, il reste un domaine faisant sourire les producteurs pétroliers et (la plupart) des acheteurs. Ceux qui ne contrôlent pas la politique du dollar US sont les victimes des transactions financières, effectuées en dollar dans le domaine du commerce pétrolier. On peut considérer que la conversion nécessaire en dollar effectuée par les banques locales est comme un impôt caché, qu’affectionne particulièrement le secteur bancaire.
Jusqu’à présent le pétrole est uniquement évalué, négocié et payé en dollar sur les marchés Londoniens et New-yorkais. Les données du Treasury Inflow Capital au milieu de l’année 2005 montrent que les membres de l’OPEP ont mis de coté seulement 120 milliards de dollar directs, qui sont presque également réparties entre des actions et des créances irrécouvrables. Ceci est une indication claire que des producteurs pétroliers investissent leurs profits ailleurs. Le rapport entre les dettes des Etats-Unis et de l’UE, qui est en faveur de l’UE, est clairement une autre indication de la chute du pétrodollar après la conversion en Euro.
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