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Après son concert à la salle Atlas de Bab El-Oued

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  • Après son concert à la salle Atlas de Bab El-Oued

    Lounis Aït Menguellet : “Cela fait chaud au cœur”

    Heureuses retrouvailles, samedi après-midi, entre le chanteur Lounis Aït Menguellet et ses admirateurs, anciens et nouveaux. Son concert a drainé un public nombreux.
    Ses fans se sont déplacés en masse pour voir le barde sur scène, écouter et apprécier ses œuvres, dans une ambiance parfois survoltée mais conviviale, marquée par des youyous et des applaudissements nourris.
    La salle Atlas était pleine à craquer. Beaucoup de spectateurs sont retournés bredouilles. Ils n’ont pas pu assister au concert faute de places. Les plus chanceux, ceux qui ont réussi à dénicher une place, ont été comblés.
    Voulu ou pas, le choix des chansons interprétées, entamé avec Tajra ilili, a permis de retracer à grands traits l’itinéraire de l’artiste depuis ses premiers pas dans la chanson kabyle, au milieu des années 1960. Kamel Hamadi, son compositeur au début de sa carrière artistique, et le poète Ben Mohamed, tous deux vivant en France, étaient présents au concert, à l’invitation du chanteur.
    Lounis Aït Menguellet a réuni, pendant deux heures et demie, trois générations d’admirateurs, du grand-père ou de la grand-mère aux petits-enfants. Une belle image ! “C’est véritablement un régal de retrouver le public habituel et une nouvelle génération de spectateurs”, dira le chanteur à la fin du concert.
    Les jeunes nés en 1991, année de ses spectacles mouvements dans cette même salle Atlas, ont aujourd’hui 19 ans. Il a été ravi de voir des jeunes de cette tranche d’âge dans la salle. “Vraiment, cela fait très chaud au cœur. Cela m’a aidé à avoir plus d’énergie et m’encourage à faire plus et mieux. Pour moi, c’est la véritable récompense. Même la fatigue disparaît. J’ai l’impression qu’ils me communiquent leur jeunesse. C’est fantastique ! C’est véritablement une fontaine de Jouvence”, nous a-t-il confié.
    Il estime qu’il y a une transmission de l’amour, de l’affection que portent les parents à leurs enfants. Les parents ont su transmettre, communiquer à leur progéniture ce qu’ils ressentent, ce qu’ils ont ressenti eux-mêmes en écoutant les chansons de Lounis Aït Menguellat.

    Admirateurs de père en fils
    Le chanteur ne pense pas que ce soit les chansons elles-mêmes qui se sont imposées aux jeunes, comme ça, par hasard. Les parents ont joué un grand rôle en mettant l’accent sur l’importance du texte, en incitant, directement ou indirectement, leur progéniture à écouter attentivement les œuvres de leur idole. Et les enfants découvrent, par la suite, qu’il y a des paroles à écouter, à comprendre et aussi à méditer. “Ce qui prouve qu’il y a une communication extraordinaire entre les générations”, note Aït Menguellat.
    Un groupe de jeunes adolescents, justement, ont brandi dans la salle, à quelques mètres du chanteur, une banderole sur laquelle on pouvait apercevoir les photos, côté à côte, de Lounis Aït Menguellet et de Matoub Lounès. Un beau symbole. Un bel hommage pour les deux artistes qui ont marqué, chacun à sa manière, la chanson kabyle.
    Le prochain album ? “Il sortira dans le meilleur des cas, si tout se passe bien, d’ici le début de l’été. Je ferai tout mon possible pour qu’il sorte au maximum au mois de juin”, confesse le chanteur. Le contenu ? Motus et bouche cousue. L’une des chansons de l’album renferme une “anecdote savoureuse et significative”, tirée d’une blague que Ben Mohamed lui avait envoyée via internet. “Une blague qui avait déclenché en moi quelque chose qui a épaté Ben. Et pour épater Ben, ce n’est pas facile”, dira-t-il en souriant.
    Les spectateurs présents au concert ont exprimé le souhait de voir la salle Atlas renouer avec les spectacles d’antan. “Une belle salle comme celle-ci, agréablement retapée, offrant toutes les commodités, ne doit pas rester fermée. Bien au contraire, elle doit offrir régulièrement des spectacles. Surtout qu’elle est située dans un quartier populaire, le quartier le plus animé d’Alger”, relèvent-ils.


    Liberté, 22 février 2010

    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

  • #2
    C’était il y a 19 ans, une soirée ramadanesque. Ait Menguellet est programmé dans la mythique salle du mythique quartier ; la salle Atlas de Bab El Oued.

    -Il parait que les barbus veulent empêcher la tenue du spectacle. -Donc il ne faut pas y aller -Pourquoi ne pas y aller ? -Mais c’est dangereux -On va se cloitrer ici à la maison et les laisser faire !?…C’est ce que tu veux dire ?
    -Non, mais…
    -Mais quoi papa ?
    -Ya weddi, tu comptes y aller en famille, et c’est dangereux.
    -Je n’oblige personne à venir, mais moi je vais y aller

    La maman qui sirotait son café en suivant la discussion entre le père et le fils, et qui paraissait jusqu’ici partagée entre les deux avis, vient finalement de trancher : -je viens avec toi. Accorde-moi cinq minutes pour me préparer.
    Les deux sœurs qui guettaient cette prise de décision sont déjà en train de se changer. Ce n’est pas tous les jours qu’elles ont l’occasion de sortir la nuit et encore moins d’aller assister à un récital de leur chanteur préféré. Quant au petit frère, il est tout excité ; c’est la première fois qu’il verra son idole sur scène, lui qui connait par cœur les chansons d’Ait Menguellet.

    Tout le monde en voiture…

    Quinze minutes plus tard ils ne sont qu’à quelques encablures du lieu de destination de tous ces fans. Un brouhaha les a déjà atteints. Dans un premier temps ce qui se scandait était indiscernable, puis, en avançant, ils ont réussi à distinguer l’un des slogans : "Allah’ou Akbar"… Si les regards échangés entre les membres de la petite famille étaient interprétés en mots on aurait entendu "C’est donc eux !…apparemment c’est sérieux ! "… Il ne reste qu’un dernier tournant pour arriver au lieu d’où provient le vacarme…
    Devant l’entrée de la salle la scène est spectaculaire ; la police encercle un groupe de déchaînés dont la plupart d’entre eux portent des barbes et une tenue vestimentaire qui faisait rappeler les Talibans. "ya toghat…ya koffar… ya a3da’e Allah" "alayha nahya wa 3alayna namout, wa fi sabiliha noudjahid wa min adjliha nalqa Allah…". C’était en ces termes qu’ils menaçaient ceux qui sont venus voir Ait Menguellet. Ce qui se disait c'est qu'il font partie des groupes d' "El hidjra w'ttakfir"...
    Pour accéder à la salle, les spectateurs devaient se mettre en une seule file, baisser la tête, -par crainte de projectiles- et passer entre deux cordons de sécurité dressés par la police.

    Le spectacle a bel et bien eu lieu, ce fut même un triomphe. La salle était pleine comme un œuf. Ce soir là, Ait Menguellet avait interprété, en compagnie d’une chorale, une chanson inédite "Tagmatt" "la fraternité". Puis, soudain, la salle plonge dans un noir totale… Non ce n’était pas un acte de sabotage ! La lumière a aussitôt rejailli quand l’artiste lance sa fameuse chanson "Ch3elth-agh thafath" "Allumez-nous la lumière" Comme pour dire à ces obscurantistes "Non ! C’est de la lumière qu’on veut, pas de vos ténèbres."
    Initialement il y avait un seul spectacle de prévu, mais devant tout cet engouement, le sage a prolongé sa production. Il est remonté sur scène pendant six soirées consécutives.

    Il était impossible de rater un tel rendez-vous et capituler devant les intégristes, nous n’avions pas le droit. Bab El Oued des martyres ne nous l’aurait pas pardonné.
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

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    • #3
      Concert d'Ait Menguellet à la salle Atlas le 20/02/2010

      Spécialement dédié à ceux qui habitent à un jet de pierre de la salle Atlas et qui ont osé ne pas assister...

      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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      • #4
        Hommage au public de LAM

        Hommage au public de LAM qui en 1991 avait investi la salle Atlas afin que son concert ait lieu au cœur même de l'intégrisme et de l'obscurantisme.
        A l'heure ou tous les artistes annulaient leur passage dans cette salle en raison de la pression des islamistes et de l'abandon des autorités, des Hommes et des Femmes sont demeurés debout.
        Ils ont défendu cette salle, pour que Le chant de la VIe devait coûte que coûte se faire entendre depuis cette salle.

        sardine33



        fellawen a3ziz am erroh
        ma3ni thew3ar el djarrass
        ...
        limer ad-sslem i ssoth-iss
        ahaqel ur thegganem-ara
        "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
        Socrate.

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        • #5
          Ch3elt-agh tafat

          soudain, la salle plonge dans un noir totale… Non ce n’était pas un acte de sabotage ! La lumière a aussitôt rejailli quand l’artiste lance sa fameuse chanson "Ch3elth-agh thafath" "Allumez-nous la lumière"
          18 ans plus tard, cette chanson a encore retenti à la salle Atlas, dans une atmosphère beaucoup plus sereine. Une sérénité arrachée au prix d'un combat.

          assa dayen-i yesta3fa u mchum
          ...
          at nadin ajdid yes agh tfen

          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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          • #6
            Miciiiiiiiiiiiiii Lfamilya pour ce beau partage

            la chanson où il rend Hommage au public de LAM est très émouvante !!!
            رحم الله امرأة اعتصرت عمرها في كأس لتسقي وليدها شهدا

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            • #7
              ya3tik essaha el familia, un vrai régal
              La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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