Depuis la révolution qui a amené les mollahs au pouvoir à Téhéran en 1979, ces derniers ont toujours été confrontés à un problème logistique d'importance : comment obtenir les matériels nécessaires à la bonne marche des forces armées, sachant que la majorité d'entre eux hérités du Shah sont d'origine américaine et russe ? En particulier, la question des pièces de rechange pour l'aviation s'est révélée cruciale, particulièrement lors du conflit qui a opposé l'Iran à l'Irak à partir de 1980.
L'industrie locale
Pour ce faire, plusieurs options ont été développées parallèlement. Tout d'abord, Téhéran s'est efforcé de créer une industrie d'armement autochtone indépendante. Cette activité est dirigée, d'une part, par l'Organisation des industries de Défense (OID), d'autre part, par le Corps des gardiens de la révolution islamique (Pasdaran). Ce sont ces derniers qui sont chargés de développer les programmes d'armes de destruction massive : missiles [1], armes NRBC, etc.
En ce qui concerne l'armement classique, afin de parer au plus pressé, l'Iran s'est contenté dans la majeure partie des cas de recourir à la contrefaçon pour remettre à niveau ses matériels. Téhéran s'est largement appuyé sur des techniciens recrutés à l'étranger, la majorité d'entre eux étaient des spécialistes des anciens pays de l'Est ayant perdu leur emploi suite à l'effondrement du Pacte de Varsovie. D'autres étaient uniquement attirés par l'appât du gain. C'est ainsi que des ingénieurs géorgiens auraient participé à la remise à niveau de Mig 25 et des Indiens à celle de Mig 29 et de chars T-72, etc.
Des matériels indigènes ont également été conçus, toutefois, leur fiabilité reste à démontrer. L'Iran a notamment construit des chasseurs ( Azarakhsh et Owaz ), un avion d'appui sol (le Shafagh) , des hélicoptères ( Shhbaviz 275 et la série des Shahed , etc.), deux chars de bataille ( Zulfikar et Towsan ), un véhicule de transport de troupes ( Boragh ), des destroyers, des navires de patrouille maritime, des sous-marins de poche ( Sabehat et Ghadir ) et différentes munitions et armements comme des missiles anti-navires.
En fait, les mollahs ont surtout fait un effort dans la réalisation de missiles sol-sol dérivés de modèles nord-coréens, dont les plus connus sont la série des Shahab . En effet, ces derniers font partie de l'arsenal stratégique considéré par Téhéran comme le seul réel garant de la pérennité du régime théocratique iranien.
Des achats à l'étranger plus ou moins officiels
Certains pays ont accepté de vendre directement des armes à l'Iran. Dans la majorité des cas [2], il s'agit de pays qui partageaient l'anti-américanisme de Téhéran, exception faite d'Israël qui, lors du conflit Iran-Irak, a apporté une aide directe au régime des mollahs alors considéré comme moins dangereux pour la sécurité de l'Etat hébreu que celui de Saddam Hussein.
Même les Etats-Unis se sont livrés à ce commerce clandestin dans le cadre de l'Irangate qui avait surtout pour but la libération d'otages. Ces opérations clandestines ont abouti à un échec car seuls deux otages ont pu être libérés et Téhéran a volontairement rendu public ce deal , de manière à déconsidérer la politique étrangère de Washington.
Aujourd'hui, il y a fort à craindre que des pays comme le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et l'Equateur - dont les dirigeants ont fait alliance avec le président Ahmadinejad - ne fournissent directement ou indirectement de l'armement à Téhéran. Actuellement, le Venezuela achète de l'armement russe en quantité [3]. Une partie de ces livraisons, en particulier les pièces de rechange plus discrètes à transférer, pourrait bien aboutir en Iran.
Déjà, certains pays sud-américains accordent des facilités financières au régime des mollahs qui parvient ainsi à contourner les sanctions décrétées par le département du Trésor américain. Par exemple, depuis 2007, l'Export Development Bank of Iran (EDBI), qui participe directement au financement des achats militaires possède la Banco Internacional de Desarrolo vénézuélienne. A l'été 2009, cet organisme financier iranien a conclu un accord avec la banque centrale d'Equateur. Il est à noter que l'EDBI est également présente au Kazakhstan, en Biélorussie, en Syrie, en Afrique (particulièrement en Ouganda) et en Asie.
Les Américains ont également désigné la Future Bank BSC - une joint venture constituée des banques iraniennes Saderat et Melli et de l'Ahli United Bank du Bahreïn - comme une entité douteuse. Pour sa part, la banque iranienne Melli a une succursale dans les îles Caïman, ce qui est bien pratique pour les transferts discrets de fonds.
La suite...
L'industrie locale
Pour ce faire, plusieurs options ont été développées parallèlement. Tout d'abord, Téhéran s'est efforcé de créer une industrie d'armement autochtone indépendante. Cette activité est dirigée, d'une part, par l'Organisation des industries de Défense (OID), d'autre part, par le Corps des gardiens de la révolution islamique (Pasdaran). Ce sont ces derniers qui sont chargés de développer les programmes d'armes de destruction massive : missiles [1], armes NRBC, etc.
En ce qui concerne l'armement classique, afin de parer au plus pressé, l'Iran s'est contenté dans la majeure partie des cas de recourir à la contrefaçon pour remettre à niveau ses matériels. Téhéran s'est largement appuyé sur des techniciens recrutés à l'étranger, la majorité d'entre eux étaient des spécialistes des anciens pays de l'Est ayant perdu leur emploi suite à l'effondrement du Pacte de Varsovie. D'autres étaient uniquement attirés par l'appât du gain. C'est ainsi que des ingénieurs géorgiens auraient participé à la remise à niveau de Mig 25 et des Indiens à celle de Mig 29 et de chars T-72, etc.
Des matériels indigènes ont également été conçus, toutefois, leur fiabilité reste à démontrer. L'Iran a notamment construit des chasseurs ( Azarakhsh et Owaz ), un avion d'appui sol (le Shafagh) , des hélicoptères ( Shhbaviz 275 et la série des Shahed , etc.), deux chars de bataille ( Zulfikar et Towsan ), un véhicule de transport de troupes ( Boragh ), des destroyers, des navires de patrouille maritime, des sous-marins de poche ( Sabehat et Ghadir ) et différentes munitions et armements comme des missiles anti-navires.
En fait, les mollahs ont surtout fait un effort dans la réalisation de missiles sol-sol dérivés de modèles nord-coréens, dont les plus connus sont la série des Shahab . En effet, ces derniers font partie de l'arsenal stratégique considéré par Téhéran comme le seul réel garant de la pérennité du régime théocratique iranien.
Des achats à l'étranger plus ou moins officiels
Certains pays ont accepté de vendre directement des armes à l'Iran. Dans la majorité des cas [2], il s'agit de pays qui partageaient l'anti-américanisme de Téhéran, exception faite d'Israël qui, lors du conflit Iran-Irak, a apporté une aide directe au régime des mollahs alors considéré comme moins dangereux pour la sécurité de l'Etat hébreu que celui de Saddam Hussein.
Même les Etats-Unis se sont livrés à ce commerce clandestin dans le cadre de l'Irangate qui avait surtout pour but la libération d'otages. Ces opérations clandestines ont abouti à un échec car seuls deux otages ont pu être libérés et Téhéran a volontairement rendu public ce deal , de manière à déconsidérer la politique étrangère de Washington.
Aujourd'hui, il y a fort à craindre que des pays comme le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et l'Equateur - dont les dirigeants ont fait alliance avec le président Ahmadinejad - ne fournissent directement ou indirectement de l'armement à Téhéran. Actuellement, le Venezuela achète de l'armement russe en quantité [3]. Une partie de ces livraisons, en particulier les pièces de rechange plus discrètes à transférer, pourrait bien aboutir en Iran.
Déjà, certains pays sud-américains accordent des facilités financières au régime des mollahs qui parvient ainsi à contourner les sanctions décrétées par le département du Trésor américain. Par exemple, depuis 2007, l'Export Development Bank of Iran (EDBI), qui participe directement au financement des achats militaires possède la Banco Internacional de Desarrolo vénézuélienne. A l'été 2009, cet organisme financier iranien a conclu un accord avec la banque centrale d'Equateur. Il est à noter que l'EDBI est également présente au Kazakhstan, en Biélorussie, en Syrie, en Afrique (particulièrement en Ouganda) et en Asie.
Les Américains ont également désigné la Future Bank BSC - une joint venture constituée des banques iraniennes Saderat et Melli et de l'Ahli United Bank du Bahreïn - comme une entité douteuse. Pour sa part, la banque iranienne Melli a une succursale dans les îles Caïman, ce qui est bien pratique pour les transferts discrets de fonds.
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