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Le foncier connection à El Tarf

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  • Le foncier connection à El Tarf

    Selon des sources fiables et concordantes, le dernier conseil d’administration de l’agence foncière de la wilaya d’El-Tarf tenu, jeudi dernier, sous la houlette du wali et en présence de l’auditeur chargé de l’analyse et du contrôle de la gestion et de la comptabilité des cinq agences que comptait la wilaya avant leur fusion en une seule administration au début de l’année 2009, a été riche en révélations scabreuses et à la fois scandaleux en termes d’empiétement sur les lois régissant le foncier par lesdites agences de daïra.

    Nos sources ont indiqué que «le rapport-synthèse présenté par l’auditeur a mis en exergue les multiples dépassements des cinq directeurs des agences de daïra. Il s’agit, entre autres, de la dilapidation des deniers publics, de détournement d’équipements et de véhicules dont personne ne connaît la destination, de vente illicite de lots de terrain, de salaires exorbitants, dépassant tout entendement, de factures émanant de boîtes de nuit et autres discothèques, à titre d’exemple, la boîte de nuit de l’hôtel de Chems el-Hamra, située sur la corniche d’Annaba à l’intitulé et aux frais de l’agence de Bouteldja».

    Pis encore, «les cinq directeurs sont des dons en espèces. Ils ont disposé de l’argent des agences comme si c’était le leur». «L’audit initié par le wali, fraîchement nommé, est venu après la mise sur pied de l’agence de wilaya au début de l’année 2009 et l’installation d’un directeur de wilaya. Il est judicieux de savoir que les 5 agences des daïras d’El- Tarf, El-Kala, Bouteldja, Ben M’hidi et Dréan, ont été dissoutes, au mois de mai 2006 dans l’optique de la création d’une agence foncière de wilaya comme stipulé par la loi régissant le secteur. Malheureusement, elles ont continué à fonctionner durant quatre années dans l’illégalité sans qu’aucun responsable daigne dire basta et qu’il fallait se conformer aux nouveaux statuts.

    Tout le monde, élus et responsables, trouvait son compte. C’était en somme un partage en règle d’un butin inespéré au détriment des lois et de la morale. Seule la presse a dénoncé cet état de fait. En vain», affirmera un cadre du secteur. Nos sources ont ajouté que «l’auditeur a présenté au wali une liste comportant 420 noms de personnes ayant bénéficié de lots de terrain, situés à quelques mètres de la mer ou ayant vue sur la grande bleu, dans la commune d’El-Kala et qu’ils ont revendus quelques jours après la finalisation des procédures administratives en engrangeant ainsi des bénéfices faramineux.

    Il s’agit de personnalités politiques de haut rang, de directeurs centraux au niveau de plusieurs ministères, de présidents d’organisations de masse, d’officiers de différents corps de sécurité et des pontes locaux. Mais le plus révoltant et ubuesque est que le directeur de l’agence d’El-Kala est actuellement directeur de l’agence foncière de la wilaya d’Annaba. Il a été récompensé pour services rendus».

    Beaucoup d’observateurs locaux estiment que l’actuel wali vient d’accomplir un travail titanesque et délicat en débusquant une mafia bien organisée qui a fait du foncier son fonds de commerce, alors que ses prédécesseurs, à savoir l’ex-wali limogé par le président ainsi que le secrétaire général, nommé wali par intérim durant deux années, n’ont pas levé le petit doigt pour arrêter l’hémorragie.

    Ce qui nous amène à se poser des questions sur leur probable degré de complicité. «Indéniablement et incontestablement, les cinq directeurs seront poursuivis en justice pour plusieurs chefs d’inculpation. La justice doit faire son travail et rendre son verdict en toute indépendance. Cette affaire, qui va défrayer la chronique, doit être un modèle du genre pour les autres wilayas. Un bien mal acquis ne profite jamais», ont conclu nos sources.


    Par Daoud Allam, Le Soir
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