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jeu politique :la france n'a rien a envier a l'ukraine

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  • jeu politique :la france n'a rien a envier a l'ukraine

    Il est vraiment dommage que nous accordions une si grande attention aux phénomènes paranormaux en Ukraine après la présidentielle (l’élection, l’«ajournement de l’investiture du président», les procès judiciaires, etc.) sans remarquer les événements non moins intéressants et dramatiques qui se déroulent dans la politique française.

    C’est regrettable du point de vue de l’information car la deuxième étape d’une opposition extraordinaire a commencé déjà en France. Elle pourrait aboutir à l’apparition d’un nouveau président en 2012. D’une part, il y a le président français Nicolas Sarkozy, protégé de l’ancien président Jacques Chirac, ex-ministre de l’Intérieur et ministre d’État, juriste, gaulliste et aristocrate. De l’autre, il y a Dominique de Villepin, protégé de Jacques Chirac, ancien premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Intérieur, écrivain, poète, historien, philosophe, gaulliste et aristocrate.

    Les deux "camarades" du parti au pouvoir «Union pour le Mouvement populaire» (UMP) qui avaient commencé à se haïr secrètement l’un l’autre il y a 15 ans en sont venus à une guerre ouverte qui va jusque dans les tribunaux. Or il jouit actuellement d’une telle popularité qu’on pourrait le comparer à une ancienne monnaie remise en circulation. Selon un récent sondage de Paris Match, 57% des Français préfèrent Villepin à Sarko qui n’a été crédité que de 37%. C’est Sarkozy qu’il faut remercier pour ce résultat.

    En deux mots, voici le fond de l’affaire.

    Aussitôt après l’arrivée au pouvoir en mai 2007, Sarkozy intenta un procès à l’ancien premier ministre. L’« affaire de Villepin », ou « affaire Clearstream », dure depuis 2004. Clearstream est un organisme bancaire luxembourgeois par lequel de nombreux membres de l’establishment français avaient blanchi, comme d’aucuns l’affirmaient, de l’argent provenant de la vente de frégates françaises à Taïwan. Le nom de Nicolas Sarkozy, entre autres, figurait sur les listes des bénéficiaires. Comme il s’est avéré plus tard, ces listes avaient été contrefaites. Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur, était, semble-t-il, au courant, mais n’avait rien fait pour empêcher la diffusion de faux, encourageant par conséquent indirectement la baisse de réputation de Sarkozy. Tout ceci dans le but de faire barrage à ses ambitions présidentielles de 2007.

    Le procureur avait exigé la condamnation de Dominique de Villepin à un an et demi de réclusion et à une amende de 45000 euros. Le 28 janvier 2010 il a été relaxé. Mais le procureur de Paris a fait appel du jugement relaxant de Villepin (nul doute qu’il l’a fait sur ordre de Sarkozy). Dans le système français, cela équivaut à une reprise du procès. Celui-ci se tiendra à la fin de cette année. Les conseillers de Sarkozy l’avaient pourtant prévenu que tout cela serait interprété comme une « obsession malsaine » et une vengeance personnelle. Dire une telle chose à un homme d’une taille inférieure à celle de Napoléon mais aux ambitions comparables à la tour Eiffel, quelle imprudence ! Le procès aura lieu.

    Comme on pouvait s’y attendre, les chances de Dominique de Villepin s’en sont trouvées encore accrues. Et, évidemment, voici un nouveau martyr, un nouveau héros, maintenant la coqueluche de la radio, des chaînes de télévision et de la presse. Sorti victorieux du premier procès, le voici comparé dans les journaux français au «comte de Monte-Cristo luttant contre…». Dumas-père serait heureux de savoir à quel point son roman est actuel aujourd’hui.

    Dominique de Villepin a créé un Club de Villepin qu’il entend transformer en parti. L’appartenance au club coûte environ 10 euros pour les étudiants, les chômeurs et 300 euros pour ceux qui désirent se débarrasser de Sarko. Ce club, âgé d’à peine un mois, compte déjà 15000 membres. Villepin a l’intention de porter le nombre de cotisants à 100 000.

    Dominique de Villepin est tellement sûr de lui qu’il se permet des choses extraordinaires. Du temps des rois, un aristocrate serait depuis longtemps enfermé dans la Bastille, d’un autre côté, il n’y eût pas été transféré vivant. Par exemple, il y a deux jours, il s’est rendu dans une ferme d’élevage de porcs en Bretagne. Prenant dans ses bras un porcelet, il a demandé : «Ne vous rappelle-t-il pas quelqu’un ? A moi non plus…». A présent, de nombreux comiques de la télévision française paraissent à l’écran avec des porcelets Nicolas, «petits, mais très bruyants».

    Un peu plus tôt, Villepin avait déclaré qu’il était venu pour sauver la France. Il a comparé sa mission libératrice aux actions de la Résistance française après l’occupation de la France par les nazis en 1940. En privé, il appelle Nicolas le « nabot », et jamais autrement, on prétend que le président français mesurerait moins de 1,60 m.

    Bien entendu, tout cela n’est pas bien beau et pas bien éthique. Mais ce genre de déviations politiques plaisent manifestement aux Français las de la «République monarchique de Sarko». Quant à Nicolas Sarkozy, il ne se gêne pas non plus et, si l’on croit aux journaux, il affirme que Villepin «c’est un fou authentique, schizophrène pathologique, une partie de son moi ne sait pas ce que fait l’autre».

    On peut envier la France où les politiques aiment faire la peau avec un tel enthousiasme sans jamais aller jusqu’au «contact physique». Chez nous les Slaves, ça se passe autrement.

    L’aversion slave s’implante probablement bien plus profondément dans la conscience, c’est pourquoi l’exorcisme prend chez nous parfois la forme de guerres civiles et de secousses politiques dont ne peuvent se rétablir jusqu’à présent ni les habitants, ni l’histoire, ni les États voisins.

    Marie Antoinette fut d’ailleurs condamnée par le même tribunal que celui où Dominique de Villepin a si bien évité la «guillotine» en janvier. La mort de Marie Antoinette fut rapide et facile, ce que Villepin ne promet nullement à Sarkozy. Les socialistes suivent tout cela avec un vif intérêt, certains que Dominique de Villepin ne sera pas président, mais qu’il troublera tellement l’eau chez la droite que l’Élysée tombera de lui-même entre les mains du Parti socialiste.

    Ce texte n’engage que la responsabilité de l’auteur. par Andrei fediachine RIA NOVOSTI
    Dernière modification par aurassien, 24 février 2010, 08h59.
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