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    Les pillards.


    Le tremblement de terre qui a frappé Haïti est, indiscutablement, une catastrophe naturelle. Mais sont-elles tout aussi « naturelles », les conséquences de la catastrophe ?
    Avant le séisme, il n’y avait déjà plus d’Etat en Haïti. Et aussi : plus d’hôpitaux, de services publics, de services de secours… Depuis des années, méthodiquement, les « grandes puissances » et le Fonds monétaire international avaient imposé à Haïti de démanteler ses infrastructures publiques pour rembourser une dette externe illégitime. Les mêmes « grandes puissances », au premier rang desquelles les Etats-Unis, avaient, jusqu’en 1981, soutenu la dictature des Duvalier, père et fils ; puis, en 1994, envoyé 20 000 soldats rétablir le président Aristide ; puis, en 2004, fomenté un coup d’Etat qui chassa le même Aristide et imposa l’occupation militaire par la Minustah (1).
    Six ans d’occupation militaire : écoles et hôpitaux sont en ruine et 72 % de la population disposent de moins de deux dollars par jour. Mais, chaque semaine d’occupation militaire, un million de dollars est extorqué au peuple haïtien pour payer les intérêts de la dette (qui n’est pas celle du peuple) aux banques étrangères et aux institutions internationales !
    En quelques jours, l’administration Obama a pris en main le contrôle militaire du pays. Et ce contrôle, elle ne s’en cache pas, est appelé à durer… Ce qui ne saurait surprendre si l’on considère la nomination de George W. Bush, l’homme de la guerre en Irak et en Afghanistan, comme coprésident de la mission de sauvetage d’Haïti.
    En quelques jours, alors que des centaines de milliers restent disparus et que des millions sont en proie à des souffrances et un dénuement atroces, la priorité est devenue… la lutte contre le pillage. Jamais en retard d’une vilenie, Kouchner proclame : « Il faut préserver l’ordre, arrêter les pillages, garantir les propriétés. »
    Quels pillages ? Sont-ils des pillards, ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces mères de famille qui, pour échapper à une mort certaine, tentent par tous les moyens d’obtenir quelque pitance, un peu d’eau, un peu de ravitaillement ? Non, le peuple haïtien n’est pas un peuple pillard. C’est un peuple pillé qui lutte pour survivre. Les pillards sont ceux qui imposent le remboursement de la prétendue dette externe.
    Ces pillards-là portent, et eux seuls, la responsabilité de la catastrophe sociale, politique et économique qui transforme un tremblement de terre en un drame humain sans précédent dans la région.
    Avec l’Entente internationale, nous nous mobilisons pour exiger l’annulation immédiate de la dette externe, la restitution au peuple haïtien de sa pleine souveraineté, l’arrêt de l’occupation militaire, l’envoi de médecins, d’infirmières, d’ingénieurs et l’ouverture des frontières aux citoyens haïtiens qui le souhaitent .
    Au-delà d’Haïti, on notera qu’il n’y a pas que dans ce pays que la liquidation des services publics et des conquêtes sociales est « justifiée » par l’ampleur de l’endettement. Seulement voilà : le « moins d’Etat » conduit au « plus d’Etat du tout ». Et de là à la barbarie, il n’y a qu’un pas. Pour que vive le peuple haïtien — et avec lui tous les peuples du monde —, il n’est qu’un moyen : s’organiser pour barrer la route à la barbarie capitaliste et au gouvernement à son service.
    Daniel Gluckstein
    Secrétaire national du POI
    (1) Mission des Nations unies pour Haïti, comprenant des forces armées d’un grand nombre de pays, en particulier du Brésil, de la France, des Etats- Unis, etc.
    Dernière modification par aurassien, 24 février 2010, 09h14.

  • #2
    le gras et le rouge est de moi

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