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Envoi de troupes néerlandaises en Afghanistan

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  • Envoi de troupes néerlandaises en Afghanistan

    Après six mois de discussions et de nombreuses hésitations, le parlement néerlandais a voté a une vaste majorité l'envoi de soldats en Afghanistan sous la bannière de l'Otan.

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    Avec 126 voix sur 150, les députés néerlandais ont clairement approuvé un déploiement militaire en Afghanistan, sous la bannière de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan). Seuls trois partis s’y sont opposés : les Verts, le Parti socialiste (SP) et les démocrates du D66, la plus petite formation de l’actuelle coalition de centre-droit au pouvoir. Après six mois de débats et de tergiversations, les travaillistes du PVDA (opposition) se sont finalement ralliés à cette contribution militaire, à condition qu’elle ne dépasse pas une période de deux ans.

    Entre mars et août, 1 200 à 1 400 soldats néerlandais, les Dutchbats, partiront pour l’Uruzgan, au sud de l’Afghanistan. Au total, l’Otan prévoit d’envoyer 6 000 hommes pour aider à la reconstruction de cette région, où la résistance des talibans à la présence militaire étrangère se fait la plus violente. Les Etats-Unis, l’Australie, la Grande-Bretagne, le Danemark, la Roumanie et l’Estonie participeront au déploiement. « C’est une mission dangereuse, la plus dangereuse depuis Srebrenica », reconnaît Henk Kamp, le ministre néerlandais de la Défense.

    Garanties en matière de sécurité et des droits de l'Homme

    En ex-Yougoslavie, un contingent néerlandais de Casques bleus avait été impuissant, en 1995, face à l’offensive serbe. A Srebrenica, quelque 450 Dutchbats avaient demandé des renforts, en vain. En laissant les milices serbes s’emparer des hommes et des adolescents, parmi les milliers de civils bosniaques qui s’étaient réfugiés sur leur base, ils avaient voulu éviter le bain de sang. Leur responsabilité dans le massacre de 7 500 musulmans avait ensuite provoqué une grave controverse aux Pays-Bas, qui s’était soldée par la chute du gouvernement travailliste de Wim Kok, le 16 avril 2002. Depuis, La Haye rechigne à tout engagement militaire.

    Les troupes néerlandaises ont été retirées d’Irak en mars 2005. Dans le Darfour, au Soudan, elles ne participeront pas à une force onusienne de maintien de la paix. Dans un sondage publié début décembre par la radio Standpunt, 75% des Néerlandais s’étaient déclarés contre le déploiement en Afghanistan. Ben Bot, le ministre des Affaires étrangères, n’en a pas moins demandé à l’Otan des « garanties suffisantes dans les domaines de la protection des troupes néerlandaises et du traitement réservé aux prisonniers afghans ».

    L’un des principaux obstacles au déploiement néerlandais provenait d’un rapport négatif de l’Agence du renseignement militaire (MIVD), selon lequel les risques seraient très élevés en Uruzgan. D’autre part, le principal syndicat militaire, l’AFMP, avait jugé « trop mince » la distinction entre l’opération de l’Otan et Enduring Freedom, la campagne anti-terroriste menée par les Etats-Unis. Pendant les débats, les parlementaires néerlandais ont d’ailleurs demandé une approche militaire de terrain différente de celle des Américains.

    Les pressions exercées par Washington ont-elles été déterminantes ? Paul Bremmer, proche conseiller du président américain George Bush et ex-administrateur de l’Irak après la chute de Saddam Hussein, a clairement évoqué le 10 janvier la possibilité de sanctions américaines contre les Pays-Bas, en cas de refus d’un déploiement. « Je comprends la signification spéciale de Srebrenica aux Pays-Bas, mais il n’y a pas de comparaison », a insisté de façon plus diplomatique, le 31 janvier, le général américain James Jones, chef militaire de l’Otan. « Si le commandement néerlandais en Afghanistan demande des renforts, je les lui fournirai aussitôt – c’est mon boulot », a garanti le général James Jones.

    Depuis le vote de jeudi, ce sont des considérations de politique intérieure qui dominent. En prenant leurs responsabilités, les travaillistes « tapent à la porte du pouvoir », commente le quotidien De Volkskrant. En se ralliant au déploiement en Afghanistan, Wouter Bos, le leader du PVDA, se serait surtout ménagé la possibilité d’une alliance, après les législatives de 2007, avec les chrétiens-démocrates du CDA, actuellement au pouvoir.

    Par RFI
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