No comment…
La vidéo choc qui accable la police iranienne.
23 février 2010
C’est une vidéo exclusive que vient de se procurer le service en langue persane de la chaîne de télévision britannique BBC. Exclusive, parce qu’il s’agit de la première et seule vidéo à ce jour de l’attaque des dortoirs de l’université de Téhéran par les autorités iraniennes, le dimanche 14 juin dernier, soit deux jours après l’élection ô combien contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence.
Dimanche 14 juin 2009, à 21 heures, les étudiants de l’Université de Téhéran, la plus prestigieuse et la plus politisée du pays, décident de se réunir pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad qu’ils estiment entachée de vastes fraudes. Or à peine deux heures et demie plus tard, soit vers 23h30, les forces de l’ordre, qui encerclaient l’enceinte de l’université, décident d’en attaquer les dortoirs. Elles se composent de forces spéciales de la police, en tenue de “Robocop”, ainsi que de miliciens bassidjis en civil. Ironie du sort, ce n’est pas un étudiant avec son téléphone portable, mais un des assaillants, à l’aide d’une caméra, qui va filmer la scène. Âmes sensibles…s’abstenir.
23 février 2010
C’est une vidéo exclusive que vient de se procurer le service en langue persane de la chaîne de télévision britannique BBC. Exclusive, parce qu’il s’agit de la première et seule vidéo à ce jour de l’attaque des dortoirs de l’université de Téhéran par les autorités iraniennes, le dimanche 14 juin dernier, soit deux jours après l’élection ô combien contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence.
Dimanche 14 juin 2009, à 21 heures, les étudiants de l’Université de Téhéran, la plus prestigieuse et la plus politisée du pays, décident de se réunir pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad qu’ils estiment entachée de vastes fraudes. Or à peine deux heures et demie plus tard, soit vers 23h30, les forces de l’ordre, qui encerclaient l’enceinte de l’université, décident d’en attaquer les dortoirs. Elles se composent de forces spéciales de la police, en tenue de “Robocop”, ainsi que de miliciens bassidjis en civil. Ironie du sort, ce n’est pas un étudiant avec son téléphone portable, mais un des assaillants, à l’aide d’une caméra, qui va filmer la scène. Âmes sensibles…s’abstenir.
Pour ceux qui souhaitent avoir l’intégralité de la vidéo en meilleure qualité, en deux parties, sans le commentaire persan de la BBC:
Selon la loi iranienne, les forces de l’ordre sont interdites de pénétrer à l’intérieur de la résidence universitaire de la faculté de Téhéran, à moins que le directeur de l’université ne leur en donne l’autorisation. Or quelques jours plus tard, Farhad Rahbar, le directeur de l’université de Téhéran, niera toute implication dans cette attaque. Selon les propos du cameraman de la vidéo, dont on peut entendre la voix(3:29), c’est le chef de la police de Téhéran, Rasool Azizolah Rajabzadeh, qui aurait donné l’ordre. Ce dernier vient d’ailleurs de prendre sa retraite, après seulement six mois de service à ce poste.
Des heurts éclatent entre les deux camps et des brasiers sont allumés. Postés sur les toits de la résidence, les étudiants jettent des pierres en direction des forces spéciales situées en bas (1:15), en criant “Démission! Démission!” (ils désignent le gouvernement Ahmadinejad). Celles-ci leur jettent aussi des pierres et tirent des gaz lacrymogènes dans leur direction(1:24).
Les miliciens bassidjis essaient alors de s’introduire à l’intérieur de la résidence, dans une rare atmosphère de guerre urbaine, sans succès (1:44).
Sur les coups de 2h30 du matin, ils sont rejoints par les forces spéciales de la police(2:08), sans plus de résultats. On remarque alors un homme en chemise large et claire demander du renfort en hélant les “enfants bassidjis“(2:18).
L’un des assaillants se plaint d’avoir reçu de l’essence sur son visage (2:34): “Mon visage brûle!“, s’exclame-t-il, alors que son collègue s’écrie: “tu n’as rien du tout!“(2:39).
Après une énième tentative, les forces de l’ordre parviennent enfin à s’introduire à l’intérieur de l’enceinte de la résidence universitaire de la Faculté de Téhéran, notamment armées de bâtons(3:17).
Les groupes qui ont réussi à s’introduire dans les dortoirs, en ressortent avec leurs locataires qu’ils traînent à même le sol(3:44). L’un d’eux est victime de nombreux coups de pied de la part d’un milicien bassidj en civil lui ordonnant de se lever(3:48). Il ne semble pourtant plus représenter une réelle menace. C’est alors que face à cet afflux de violence inouï, le cameraman lui-même exhorte le milicien à renoncer, en criant “Ne frappe pas“(3:51). On peut entendre également plusieurs étudiants supplier leurs agresseurs en criant “Ne frappez pas Monsieur“(3:56).
Les assaillants atteignent ensuite le bâtiment renfermant la bibliothèque de la résidence universitaire(4:05), dont plusieurs étudiants sont sauvagement traînées à terre(4:09), frappés et insultés par les forces spéciales de police. “Prends-le en photo et tue-le!“, s’exclame l’un d’entre eux en désignant un jeune écroulé par terre (4:30).
Ils sont désormais une demi-douzaine de corps entassés par terre(4:50), tels des animaux au milieu des forces spéciales, qui en profitent pour continuer à les tabasser et à les insulter:
“Bande d’enfoirés, c’est nous que vous frappiez?” ou encore “Bande de taffioles, cela vous ressemble-t-il de faire ça?”(5:01)
Symbole de cette attaque, la violence des forces spéciales est telle que ce sont les miliciens bassidjis qui vont les supplier de cesser le massacre (5:06):
“Ne le frappe pas, cela lui suffit ! Ne frappez pas ! Que personne ne frappe plus maintenant ! Messieurs, sur la vie de l’Imam Hossein…“. Jusqu’ici, les bassidjis, milice paramilitaire (environ 4 millions d’homme ayant plein pouvoir, qui n’obéissent et n’ont de compte à rendre qu’au seul guide) composée de jeunes volontaires rémunérés des quartiers populaires, notamment ceux en civil, étaient considérés comme les forces de sécurité les plus violentes et désignés comme les principaux responsables de la mort des manifestants de l’opposition, ce qui n’était pas le cas de la police. Celle-ci est désormais présentée sous un tout autre visage.
Chaque nouvel étudiant arrêté est jeté dans le charnier(5:34), tandis que le cameraman tente une nouvelle fois de s’interposer en hurlant “Ne le frappe pas!”(6:13)
Quatre policiers se ruent alors sur un étudiant en chemise blanche(6:17), qui va vite s’écrouler sous l’effet des coups de batte, avant de continuer à le tabasser à terre(6:20).
Ils sont maintenant une dizaine de corps amassés telles de vulgaires bêtes(6:40), alors que du sang s’échappe du crâne de l’un d’entre eux (6:45). Les étudiants essaient tant bien que mal de se protéger la tête des violents coups qui leur sont portés, quand soudain un des assaillants se porte à leur hauteur:
“Retire tes mains et que ça saute! J’te cause!” ou encore « Lève ta tête ! Regarde-moi. Regarde-moi bor*el! »(7:29).
L’homme, dont on entend que la voix grave, va matraquer leur visage désemparé avec son appareil photo(7:35), afin de mieux les identifier par la suite.
L’organisation politique étudiante Tahkim vahdat annoncera la mort de 5 étudiants lors de cette soirée, ce que confirmera le quotidien britannique The Guardian. Selon le quotidien, ils s’appelleraient Fatemeh Barati (une femme), Kasra Sharafi, Mobina Ehterami (une autre femme), Kambiz Shoaee et Mohsen Imani et auraient été enterrés le lendemain dans un cimetière de Téhéran, sans même que leur famille en soit avertie. Selon le site internet étudiant Autnews, les étudiants auraient trouvé refuge dans les toilettes après que la police a envahi leurs dortoirs, dont les chambres auraient été saccagées et les lits brûlés.
Le gouvernement iranien démentira ces information, parlant uniquement de 100 à 120 blessés. Le Guide suprême, l’Ayatollah Khamenei, et le président Mahmoud Ahmadinejad, blâmeront comme d’habitude les “ennemis” de la République islamique, c’est à dire l’Etranger. Avant de prendre sa retraite, le chef de la police de Téhéran, Rassool Azizolah Rajab Zadeh, défendra corps et âme le travail de ses unités lors de cette funeste nuit.
Pourtant, huit mois après ces événements, et alors qu’une commission parlementaire a été créée pour enquêter sur les faits, aucune conclusion n’a été rendue jusqu’ici.
Le lendemain, alors que les autorités iraniennes pensaient créer un climat de terreur au sein de l’université de Téhéran, bastion de la contestation en Iran, afin de les dissuader de manifester, des millions d’Iraniens de tout bord, de tout âge et de toute condition, descendront dans la rue en silence pour réclamer un nouveau vote.
Des heurts éclatent entre les deux camps et des brasiers sont allumés. Postés sur les toits de la résidence, les étudiants jettent des pierres en direction des forces spéciales situées en bas (1:15), en criant “Démission! Démission!” (ils désignent le gouvernement Ahmadinejad). Celles-ci leur jettent aussi des pierres et tirent des gaz lacrymogènes dans leur direction(1:24).
Les miliciens bassidjis essaient alors de s’introduire à l’intérieur de la résidence, dans une rare atmosphère de guerre urbaine, sans succès (1:44).
Sur les coups de 2h30 du matin, ils sont rejoints par les forces spéciales de la police(2:08), sans plus de résultats. On remarque alors un homme en chemise large et claire demander du renfort en hélant les “enfants bassidjis“(2:18).
L’un des assaillants se plaint d’avoir reçu de l’essence sur son visage (2:34): “Mon visage brûle!“, s’exclame-t-il, alors que son collègue s’écrie: “tu n’as rien du tout!“(2:39).
Après une énième tentative, les forces de l’ordre parviennent enfin à s’introduire à l’intérieur de l’enceinte de la résidence universitaire de la Faculté de Téhéran, notamment armées de bâtons(3:17).
Les groupes qui ont réussi à s’introduire dans les dortoirs, en ressortent avec leurs locataires qu’ils traînent à même le sol(3:44). L’un d’eux est victime de nombreux coups de pied de la part d’un milicien bassidj en civil lui ordonnant de se lever(3:48). Il ne semble pourtant plus représenter une réelle menace. C’est alors que face à cet afflux de violence inouï, le cameraman lui-même exhorte le milicien à renoncer, en criant “Ne frappe pas“(3:51). On peut entendre également plusieurs étudiants supplier leurs agresseurs en criant “Ne frappez pas Monsieur“(3:56).
Les assaillants atteignent ensuite le bâtiment renfermant la bibliothèque de la résidence universitaire(4:05), dont plusieurs étudiants sont sauvagement traînées à terre(4:09), frappés et insultés par les forces spéciales de police. “Prends-le en photo et tue-le!“, s’exclame l’un d’entre eux en désignant un jeune écroulé par terre (4:30).
Ils sont désormais une demi-douzaine de corps entassés par terre(4:50), tels des animaux au milieu des forces spéciales, qui en profitent pour continuer à les tabasser et à les insulter:
“Bande d’enfoirés, c’est nous que vous frappiez?” ou encore “Bande de taffioles, cela vous ressemble-t-il de faire ça?”(5:01)
Symbole de cette attaque, la violence des forces spéciales est telle que ce sont les miliciens bassidjis qui vont les supplier de cesser le massacre (5:06):
“Ne le frappe pas, cela lui suffit ! Ne frappez pas ! Que personne ne frappe plus maintenant ! Messieurs, sur la vie de l’Imam Hossein…“. Jusqu’ici, les bassidjis, milice paramilitaire (environ 4 millions d’homme ayant plein pouvoir, qui n’obéissent et n’ont de compte à rendre qu’au seul guide) composée de jeunes volontaires rémunérés des quartiers populaires, notamment ceux en civil, étaient considérés comme les forces de sécurité les plus violentes et désignés comme les principaux responsables de la mort des manifestants de l’opposition, ce qui n’était pas le cas de la police. Celle-ci est désormais présentée sous un tout autre visage.
Chaque nouvel étudiant arrêté est jeté dans le charnier(5:34), tandis que le cameraman tente une nouvelle fois de s’interposer en hurlant “Ne le frappe pas!”(6:13)
Quatre policiers se ruent alors sur un étudiant en chemise blanche(6:17), qui va vite s’écrouler sous l’effet des coups de batte, avant de continuer à le tabasser à terre(6:20).
Ils sont maintenant une dizaine de corps amassés telles de vulgaires bêtes(6:40), alors que du sang s’échappe du crâne de l’un d’entre eux (6:45). Les étudiants essaient tant bien que mal de se protéger la tête des violents coups qui leur sont portés, quand soudain un des assaillants se porte à leur hauteur:
“Retire tes mains et que ça saute! J’te cause!” ou encore « Lève ta tête ! Regarde-moi. Regarde-moi bor*el! »(7:29).
L’homme, dont on entend que la voix grave, va matraquer leur visage désemparé avec son appareil photo(7:35), afin de mieux les identifier par la suite.
L’organisation politique étudiante Tahkim vahdat annoncera la mort de 5 étudiants lors de cette soirée, ce que confirmera le quotidien britannique The Guardian. Selon le quotidien, ils s’appelleraient Fatemeh Barati (une femme), Kasra Sharafi, Mobina Ehterami (une autre femme), Kambiz Shoaee et Mohsen Imani et auraient été enterrés le lendemain dans un cimetière de Téhéran, sans même que leur famille en soit avertie. Selon le site internet étudiant Autnews, les étudiants auraient trouvé refuge dans les toilettes après que la police a envahi leurs dortoirs, dont les chambres auraient été saccagées et les lits brûlés.
Le gouvernement iranien démentira ces information, parlant uniquement de 100 à 120 blessés. Le Guide suprême, l’Ayatollah Khamenei, et le président Mahmoud Ahmadinejad, blâmeront comme d’habitude les “ennemis” de la République islamique, c’est à dire l’Etranger. Avant de prendre sa retraite, le chef de la police de Téhéran, Rassool Azizolah Rajab Zadeh, défendra corps et âme le travail de ses unités lors de cette funeste nuit.
Pourtant, huit mois après ces événements, et alors qu’une commission parlementaire a été créée pour enquêter sur les faits, aucune conclusion n’a été rendue jusqu’ici.
Le lendemain, alors que les autorités iraniennes pensaient créer un climat de terreur au sein de l’université de Téhéran, bastion de la contestation en Iran, afin de les dissuader de manifester, des millions d’Iraniens de tout bord, de tout âge et de toute condition, descendront dans la rue en silence pour réclamer un nouveau vote.
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