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Turquie : Inculpation de hauts gradés pour complot ( affaire Ergenekon suite)

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  • Turquie : Inculpation de hauts gradés pour complot ( affaire Ergenekon suite)

    Turquie: le coup de filet dans les rangs de l'armée se poursuit
    AP | 26.02.2010 | 23:57

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que toutes les personnes impliquées dans le complot présumé visant à renverser son gouvernement en 2003 seraient poursuivies. Dix-huit nouveaux militaires ont été arrêtés dans la journée, alors que le nombre de hauts gradés inculpés et incarcérés dans le cadre de l'enquête est passé à 33.

    S'exprimant devant des parlementaires lors d'une réunion télévisée, Recep Tayyip Erdogan s'est engagé à mener jusqu'au bout l'enquête, qui alimente les tensions entre son gouvernement, issu de la mouvance islamiste, et l'armée, garante auto-proclamée de la laïcité en Turquie.

    "Avoir une démocratie affaiblie n'est pas le destin de ce pays", a-t-il déclaré. "Personne n'est aussi de la loi, personne n'est intouchable, personne n'est privilégié".

    "Le processus en cours est méticuleux, mais il est mené pour le bénéfice de la population. Les développements actuels libèrent la conscience du peuple", a ajouté M. Erdogan. "Ceux qui complotent à huis clos pour piétiner la volonté du pays feront désormais face à la justice". "Ils doivent tous savoir qu'ils ne s'en tireront pas", a-t-il ajouté.

    L'enquête est basée sur des conversations enregistrées qui montreraient l'intention d'un groupe de militaires de renverser le gouvernement Erdogan en 2003, un an après son arrivée au pouvoir. Une cinquantaine de militaires sont notamment soupçonnés d'avoir préparé des attentats contre des mosquées pour déclencher le chaos dans le pays et faire tomber le gouvernement.

    L'enquête a conduit au plus vaste coup de filet ayant jamais visé l'armée. Depuis lundi, 67 militaires ont été arrêtés, et 31 mis en examen et incarcérés, dont sept amiraux et six généraux. Pour la seule journée de vendredi, 18 militaires, dont 17 sont encore en activité, ont été arrêtés dans 13 villes et transférés à Istanbul, ont rapporté des chaînes de télévision turques.

    Deux amiraux encore en service et un général à la retraite figurent parmi les 11 derniers officiers en date à avoir été mis en examen et incarcérés. Vendredi matin, de nouveaux militaires ont été conduits au tribunal pour y être entendus, parmi lesquels le général Cetlin Dogan, ancien commandant de la 1ère Armée basée à Istanbul, et le général Engin Alan, ancien commandant des Forces spéciales.

    L'opinion publique s'inquiète des frictions entre les deux pouvoirs du pays, alors que l'armée a renversé quatre gouvernements civils depuis 1960. Quant à l'opposition, elle dénonce une enquête politique et a appelé à des élections anticipées. Une idée rejetée dès jeudi par le gouvernement.

    Vendredi, le Premier ministre adjoint Cemil Cicek a en revanche estimé que la Constitution turque, héritée du coup d'Etat militaire de 1980, devait être modifiée pour garantir les critères démocratiques nécessaires à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

    Le président Abdullah Gül a, lui, tenté de rassurer l'opinion et les milieux d'affaires. "N'ayez aucun doute, l'avenir de la Turquie est radieux", a-t-il affirmé. "Ce genre de choses se sont déjà produites dans d'autres pays. Nos lois et législations fonctionnent. Notre Parlement fonctionne". AP

  • #2
    *Ouest France

    Dans l'enquête sur un présumé complot contre le gouvernement islamo-conservateurde Recep Tayyip Erdogan, une dizaine d'autres officiers ont été arrêtés et deux généraux sont inculpés.
    Istanbul.De notre correspondante

    « Ceux qui préparent des plans en secret pour écraser la volonté du peuple doivent se rendre compte qu'à partir de maintenant, ils devront affronter la justice. Personne n'est au-dessus des lois ». Le ton du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est ferme et son message, adressé vendredi lors d'une réunion de son parti, est clair : finie l'époque où les militaires jouissaient d'une quasi-impunité en Turquie, surtout lorsqu'il s'agit des tentatives et menaces de coup d'État.

    Erdogan tenait ce discours au moment où 18 militaires ont été mis en détention préventive. Depuis lundi, 65 militaires en service ou à la retraite ont été mis en garde à vue, dont des hauts gradés comme l'ancien commandant des forces aériennes (remis en liberté depuis). Tous sont soupçonnés d'être liés au réseau Ergenekon, accusé d'avoir planifié une série de coups d'État contre le gouvernement de l'AKP, islamo-conservateur. Vendredi soir, deux généraux en retraite ont été inculpés.

    Normalisation ?

    Le dernier de ces projets de putsch nommé « Balyoz » (marteau de forge) prévoyait de préparer le terrain à un coup d'État en posant des bombes dans des mosquées et en provoquant une crise avec la Grèce par des incidents militaires aériens. Si, pour de nombreux intellectuels, ces arrestations signifient un progrès pour la démocratisation du pays, l'establishment kémaliste et nationaliste crie à « un coup d'État civil » et considère le procès Ergenekon comme un jeu du pouvoir pour affaiblir les défenseurs de la laïcité.

    Dans ce processus de « normalisation de la politique en Turquie», Erdogan doit cependant faire certains compromis. Il doit prendre en compte une nouvelle menace de dissolution de son parti : le procureur de la Cour de cassation a confirmé, mercredi, travailler sur un éventuel nouveau procès de fermeture. « Le soutien dont bénéficient les putchistes au sein des partis d'opposition, des médias et des instances judiciaires ne nous permettent pas d'exclure si facilement cette éventualité », écrivait, vendredi, Cengiz Candar, chroniqueur du journal Radikal.

    Burcin GERCEK.

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