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Au Qatar, la Turquie confirme son statut de puissance intercontinentale

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  • Au Qatar, la Turquie confirme son statut de puissance intercontinentale

    Turquie - Moyen-Orient :
    Jean Marcou mardi 16 février 2010 - 00:05


    Au Qatar, où il se trouvait au cours du week-end dernier, pour rencontrer son homologue, Hamad bin Jasim bin Jabir al-Thani, Recep Tayyip Erdoğan, qui a également eu l’occasion de s’entretenir avec Hillary Clinton, s’est exprimé sur plusieurs dossiers importants, prouvant une nouvelle fois le statut de puissance régionale acquis par son pays.

    Lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec le chef du gouvernement qatari, c’est d’abord la situation de Gaza que le premier ministre turc a évoquée. Répondant à une question sur la position restrictive qu’a adoptée l’Egypte à l’égard de l’aide à destination de l’enclave palestinienne, Recep Tayyip Erdoğan a rappelé les engagements qui avaient été pris, en mars dernier, quant à la reconstruction de Gaza, lors de la conférence de Charm-el-Cheikh. Il a ainsi déploré que seule une aide humanitaire de première urgence (vivres ou médicaments) puisse entrer (et encore de façon incertaine) à Gaza, tandis que le matériel de reconstruction est systématiquement bloqué. Il a enfin estimé qu’Israël devait être rappelé à l’ordre, à cet égard, par l’ONU, et que l’Égypte devait changer radicalement d’attitude pour permettre à l’aide de reconstruction de parvenir à bon port.

    Cette déclaration risque de détériorer un peu plus les relations turco-égyptiennes, déjà fortement secouées par l’épisode de la caravane « Viva Palestina », le mois dernier (cf. notre édition du 17 janvier 2010). On se souvient que le gouvernement égyptien avait obligé cette caravane internationale d’assistance et de solidarité à Gaza, à effectuer un périple extrêmement compliqué pour pouvoir finalement rallier l’enclave palestinienne, via le port d’el-Arich sur la Méditerranée (et non via le port de Nouweiba, comme cela était initialement prévu). La diplomatie turque avait dû intervenir pour qu’une solution soit trouvée, mais les véhicules transportant du matériel de reconstruction s’étaient vus bloqués par les autorités égyptiennes, ce qui avait provoqué des affrontements entre la police et les organisateurs de la caravane, parmi lesquels se trouvaient de nombreux Turcs (notamment 17 députés).

    L’Iran a été l’autre dossier moyen-oriental important à l’ordre du jour de ce séjour qatari du premier ministre turc. Recep Tayyip Erdoğan a rencontré la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, venue au Qatar afin d’obtenir le soutien des pays de la région, pour prendre d’éventuelles sanctions contre l’Iran. Ce dernier, en effet, a annoncé, le 8 février 2010, à l’AIEA, sa décision de commencer à produire de l’uranium hautement enrichi, alors même qu’après la visite de son ministre des affaires étrangères à Ankara, il avait paru accepter la proposition des Six (Etats-Unis, France, RU, Allemagne, Russie, Chine) d’échanger 70% de l’uranium iranien faiblement enrichi contre de l’uranium un peu plus enrichi, la Turquie servant de pays d’accueil pour l’échange en question. Les Six, notamment Washington et Paris, ont vivement réagi à la décision de Téhéran, en annonçant des sanctions lourdes. Mais Ahmet Davutoğlu, le ministre turc des affaires étrangères, qui doit se rendre en Iran cette semaine, a déclaré que la proposition des Six restait valable, et qu’il était encore possible de trouver une solution diplomatique. Lors de son entretien avec Hillary Clinton, Recep Tayyip Erdoğan a confirmé la disponibilité de son pays pour aider à un règlement pacifique du dossier nucléaire iranien et pour l’organisation d’un éventuel échange d’uranium, non sans avoir néanmoins rappelé, la veille, lors d’un forum de discussion, qu’aucun accord précis n’avait encore été conclu à ce sujet.

    Cet épisode qatari est donc révélateur du nouveau positionnement de la Turquie au Moyen-Orient qui voit Ankara devenir un interlocuteur incontournable dans la recherche de solutions aux conflits qui menacent la région. Après avoir supervisé les pourparlers indirects entre la Syrie et Israël en 2008, on se souvient que les Turcs sont intervenus de façon décisive lors des négociations qui sont parvenues à mettre un terme à l’intervention israélienne à Gaza, au début de l’année 2009. Convaincu que le conflit nucléaire iranien peut encore être résolu pacifiquement, Ahmet Davutoğlu, qui va avoir, dans la semaine qui vient, la lourde tâche de réussir les négociations de la dernière chance avec la République islamique, va avoir, une fois de plus, l’occasion de montrer qu’Ankara est devenue un pôle d’équilibre, qui supplante désormais Riad ou Le Caire, pour ce qui est du traitement des dossiers majeurs de la région.

    JM

    http://www.*********************/article3924.html
    Article original de l’Ovipot

  • #2
    honnetement ankara merite amplement ce role de puissance dans la region.
    c'est la premiere puissance du moyen orient et du monde musulman ,le pays musulman le plus democratique.
    je prefere que ca soit ankara qui s'occupe de gerer les dossiers chaud que de voir ryad ou le caire qui ont montré leur incapacité depuis longtemps.
    les turcs sont pragmatiques.et leur voix est ecouté tant aux usa qu'en europe,au contraire des ryad et le caire.

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