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Le Mouloud célébré dans la pure tradition à la Casbah

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  • Le Mouloud célébré dans la pure tradition à la Casbah

    Levés de bonne heure, les Algérois étaient nombreux hier dans la matinée à visiter le tombeau du wali Sidi Abderrahmane Ettaalibi, le saint patron de la ville. Une visite rituelle renforcée par la célébration du Mouloud.

    À cette heureuse occasion, le maître de la musique andalouse Ahmed Serri et son orchestre de jeunes se sont rendus à ce sanctuaire afin de déclamer quelques quassaïd et mdih.

    En fait, cela n’était que la revivication d’une tradition ancestrale que Ahmed Serri a ressuscitée avec l’aide de l’association les Amis de la rampe Arezki Louni. A l’entrée du tombeau où repose la dépouille du wali à côté de celles de trois autres walis, les gens peuvent déjà entendre quelques notes de musique transpercer le calme y régnant. L’ambiance est sereine et mystique. Des marches mènent au tombeau. Les femmes de tous âges sont majoritaires. Elles se déchaussent et pénètrent dans le saint lieu recouvert de tapisseries. Faiblement éclairé par la lueur du soleil et des bougies, le lieu grouille de monde. Une légère odeur d’encens emplit l’atmosphère.

    À l’intérieur du mausolée, plusieurs personnes sont assises, l’air rêveur. Certaines écoutent l’ensemble musical qui se produit à l’intérieur du maqam de Sidi Abderrahmane tandis que d’autres prient.

    Quelques-unes jettent des regards curieux sur ces pratiques d’un autre âge. «Je viens à Sidi Abderrahmane depuis déjà des années, c’est ma grand-mère qui m’a initié à cela. Je viens ici pour invoquer Dieu et chercher la paix intérieure», nous déclare une jeune fille. «Sidi Abderrahmane est réputé pour avoir réalisé beaucoup de miracles, les femmes stériles et célibataires viennent beaucoup ici afin de prier pour que leur sort change», conclura-t-elle, l’air convaincue.

    A la fin de la visite, les gens se dirigent vers la fontaine avec des bouteilles vides. Une fois remplies, ils les remettent à un homme pour qu’il lise quelques versets du Coran sur cette eau. Cette pratique qui consiste à bénir l’eau en récitant des sourates est plus connue sous l’appellation de la roqia. Le mouvement est ininterrompu.

    Tel une ruche d’abeilles, les gens vont et viennent.

    Certains visitent les deux autres sanctuaires, en l’occurrence Sidi Mansour et Sidi Fellih. Quant au tombeau du wali Dada, il est fermé. L’histoire rapporte que seuls ses descendants ont le droit de lui rendre visite.
    Concernant la fontaine, les gens disent que, dans le passé, chaque personne qui se convertissait à l’islam construisait la sienne, ce qui explique leur nombre à la Casbah. Vers la fin de la matinée, les visiteurs distribuent de la nourriture aux présents. Du pain fait maison et du thé sont offerts, concluant ainsi le rituel par la baraka.

    Par ailleurs, l’association les Amis de la rampe Arezki Louni a convié plusieurs personnes au qsar el Menzah pour une collation conviviale avec de la tamina (semoule torréfiée mélangée à du miel) et du thé. Après le petit mot de M. Aït Aoudia, un homme a procédé à la lecture du Coran, célébrant ainsi cette fête religieuse. L’association a également lancé un appel à la préservation du patrimoine et des traditions populaires menacés d’oubli. Le président a aussi souligné l’importance de l’implication des jeunes dans la sauvegarde de l’héritage culturel. Les jeunes, malgré leur modeste présence, ont tenu à exprimer, lors d’une conversation amicale, leur souhait de voir les choses changer et celui de se voir un jour réellement impliqués dans cette cause. En somme, un véritable combat contre l’oubli est engagé et cela à travers des actions concrètes menées par des parrains sincères.

    Par la Tribune
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