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La Corse, chrétienne grâce à l'Afrique du Nord!
Deux Eglises emboitées ajoutée à une nécropole découverte par les équipes françaises de l'Inrap à Ajaccio prouve que la Corse a été christianisé au Vème et VIème siècle par des évêques d'Afrique du Nord chassés par les Vandales.
Source magasine l'Histoire.
La Corse soigne son patrimoine chrétien
A Corte, une importante exposition "Corsica christiana", met en lumière deux mille ans de chrétienté sur l'île. L'occasion pour les Corses, de prendre davantage consience de la richesse de leur patrimoine religieux et de l'urgence de sa préservation.
La Corse ne serait pas la Corse sans ses petits villages de pierre haut perchés, regroupés autour de leur église baroque. Sans ses couvents, ses oratoires, ses croix et ses fêtes religieuses. Mais si l'île de Beauté, très tôt christianisée, possède un patrimoine religieux éloquent, elle fut la plus lente des terres européennes à assimiler cette croyance qui venait... d'Afrique !
L'exposition " Corsica christiana " présente ainsi une mosaïque funéraire provenant de Tabarka en Tunisie et des représentations de saints d'origine africaine. Sur l'île, la première tentative d'évangélisation commence au Ve siècle, avec l'arrivée des évêques d'Afrique du Nord, jugés trop turbulents et exilés en Corse par les rois vandales. Ces évêques, à l'origine du culte des martyrs, telle sainte Julie (la seule à être représentée crucifiée et devenue patronne de la Corse), commencent par baptiser les païens et font édifier des églises. Le chemin vers la chrétienté paraît alors tout tracé pour l'île qui, à l'époque, dépendait du diocèse romain d'Afrique... Mais deux siècles plus tard, on s'aperçoit que le pape Grégoire le Grand s'efforce de ramener les Corses, décidément peu disciplinés, à la foi ! Il faudra attendre le début du Moyen Age pour que l'île, sous l'influence de Pise puis de Gênes, devienne, enfin, une terre chrétienne et se couvre d'églises romanes, de monastères bénédictins et d'édifices baroques.
Aujourd'hui, le patrimoine architectural et décoratif a subi l'usure du temps et nécessite parfois une restauration urgente, voire un sauvetage. De nombreux couvents sont en ruines et certains objets irrémédiablement perdus, notamment dans le domaine de la statuaire en bois ou des chasubles anciennes. Les Corses se désintéressent-ils de leur patrimoine religieux ? " Pas plus que sur le continent ", répond Philippe Pergola, recteur de l'Institut pontifical d'archéologie chrétienne au Vatican, membre du Conseil national supérieur de la recherche archéologique en France et commissaire de l'exposition. " Le problème est qu'il faut tout sauver à la fois : églises, sculptures, vêtements, décors, peintures... et les édifices sont extrêmement nombreux.
" La Corse compte quelque 2 000 monuments religieux et ne possède pas les moyens financiers nécessaires à leur entretien. Ainsi, une petite commune souhaitant rénover un couvent " devrait débourser dix fois son budget annuel ", souligne Philippe Pergola, qui rappelle aussi les devoirs de l'Etat dans ce domaine. Mais pour le spécialiste, l'éveil des Corses à leurs trésors religieux va de pair avec le réveil de la foi. Il espère ainsi que l'actuel regain des confréries va participer à la préservation du patrimoine en le faisant vivre. Mais plus encore, Philippe Pergola croit au renouveau du clergé. Ainsi, la paroisse de son village (près de Corte), qui se mourait lentement, revit depuis six mois grâce au dynamisme d'un jeune prêtre qui entraîne dans son élan de nouveaux fidèles, parmi lesquels des jeunes gens. Tous les espoirs sont donc permis...
Corsica christiana, jusqu'au 31 décembre, au musée de la Corse, citadelle de Corte (20). Rens. : 04 95 45 25 45. Deux cents pièces remarquables, dont la plupart proviennent des églises de l'île (les autres, de musées du continent et de l'étranger) composent un parcours chronologique, du IIIe siècle à nos jours.
Claire Dugast
Source magasine l'Histoire.
La Corse soigne son patrimoine chrétien
A Corte, une importante exposition "Corsica christiana", met en lumière deux mille ans de chrétienté sur l'île. L'occasion pour les Corses, de prendre davantage consience de la richesse de leur patrimoine religieux et de l'urgence de sa préservation.
La Corse ne serait pas la Corse sans ses petits villages de pierre haut perchés, regroupés autour de leur église baroque. Sans ses couvents, ses oratoires, ses croix et ses fêtes religieuses. Mais si l'île de Beauté, très tôt christianisée, possède un patrimoine religieux éloquent, elle fut la plus lente des terres européennes à assimiler cette croyance qui venait... d'Afrique !
L'exposition " Corsica christiana " présente ainsi une mosaïque funéraire provenant de Tabarka en Tunisie et des représentations de saints d'origine africaine. Sur l'île, la première tentative d'évangélisation commence au Ve siècle, avec l'arrivée des évêques d'Afrique du Nord, jugés trop turbulents et exilés en Corse par les rois vandales. Ces évêques, à l'origine du culte des martyrs, telle sainte Julie (la seule à être représentée crucifiée et devenue patronne de la Corse), commencent par baptiser les païens et font édifier des églises. Le chemin vers la chrétienté paraît alors tout tracé pour l'île qui, à l'époque, dépendait du diocèse romain d'Afrique... Mais deux siècles plus tard, on s'aperçoit que le pape Grégoire le Grand s'efforce de ramener les Corses, décidément peu disciplinés, à la foi ! Il faudra attendre le début du Moyen Age pour que l'île, sous l'influence de Pise puis de Gênes, devienne, enfin, une terre chrétienne et se couvre d'églises romanes, de monastères bénédictins et d'édifices baroques.
Aujourd'hui, le patrimoine architectural et décoratif a subi l'usure du temps et nécessite parfois une restauration urgente, voire un sauvetage. De nombreux couvents sont en ruines et certains objets irrémédiablement perdus, notamment dans le domaine de la statuaire en bois ou des chasubles anciennes. Les Corses se désintéressent-ils de leur patrimoine religieux ? " Pas plus que sur le continent ", répond Philippe Pergola, recteur de l'Institut pontifical d'archéologie chrétienne au Vatican, membre du Conseil national supérieur de la recherche archéologique en France et commissaire de l'exposition. " Le problème est qu'il faut tout sauver à la fois : églises, sculptures, vêtements, décors, peintures... et les édifices sont extrêmement nombreux.
" La Corse compte quelque 2 000 monuments religieux et ne possède pas les moyens financiers nécessaires à leur entretien. Ainsi, une petite commune souhaitant rénover un couvent " devrait débourser dix fois son budget annuel ", souligne Philippe Pergola, qui rappelle aussi les devoirs de l'Etat dans ce domaine. Mais pour le spécialiste, l'éveil des Corses à leurs trésors religieux va de pair avec le réveil de la foi. Il espère ainsi que l'actuel regain des confréries va participer à la préservation du patrimoine en le faisant vivre. Mais plus encore, Philippe Pergola croit au renouveau du clergé. Ainsi, la paroisse de son village (près de Corte), qui se mourait lentement, revit depuis six mois grâce au dynamisme d'un jeune prêtre qui entraîne dans son élan de nouveaux fidèles, parmi lesquels des jeunes gens. Tous les espoirs sont donc permis...
Corsica christiana, jusqu'au 31 décembre, au musée de la Corse, citadelle de Corte (20). Rens. : 04 95 45 25 45. Deux cents pièces remarquables, dont la plupart proviennent des églises de l'île (les autres, de musées du continent et de l'étranger) composent un parcours chronologique, du IIIe siècle à nos jours.
Claire Dugast