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LIBÉRATION DES TERRORISTES AU MALI: la France ouvre la boîte de Pandore

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  • LIBÉRATION DES TERRORISTES AU MALI: la France ouvre la boîte de Pandore

    L’Algérie devrait interpeller l’Union européenne et d’autres institutions internationales pour ce dangereux précédant.

    Alors que la brèche, encore fumante, ouverte par la France et le Mali, n’a pas livré tous ses non-dits, une autre est déjà mise en branle. Hier, encore, la branche maghrébine d’Al Qaîda a appelé les Italiens à faire pression sur leur gouvernement. A travers un message daté du 24 février dernier et qu’on a fait lire par un otage, Aqmi relance le gouvernement italien sur ses exigences. Dans ce message, mis en ligne, le groupe retenant l’otage italien et sa femme, réclame notamment, la libération de quatre terroristes emprisonnés en Mauritanie. Sergio Cicala et son épouse burkinabée, Philomène Kabouré, ont été enlevés le 18 décembre 2009 en Mauritanie.

    Dans ce message intitulé «Appel de l’otage italien au gouvernement de Berlusconi», Sergio Cicala affirme: «Ma liberté et celle de ma femme dépendent des concessions que le gouvernement est disposé à faire.» Cet appel intervient à la veille de l’expiration d’un ultimatum fixé par Aqmi aux autorités de Rome au début du mois de février dernier. Ainsi, Al Qaîda au Maghreb n’est pas près de s’arrêter, tant c’est vrai, que le procédé du chantage lui rapporte des millions de dollars. Son rebondissement s’apparente plutôt à un scénario occulte.

    La boîte de Pandore a été ouverte par la France.

    Un dangereux antécédent est ainsi créé. Les caisses des terroristes sont en train d’être renflouées. Madrid aurait entamé des démarches pour verser 5 millions de dollars à Aqmi pour la libération des otages espagnols retenus depuis près de trois mois, avait indiqué le 21 février dernier le quotidien El Mundo. Mardi dernier, 4 terroristes d’Aqmi, dont 2 Algériens, ont été remis en liberté et une rançon aurait été également versée par la France en contrepartie de la libération d’un agent de la Dgse(Renseignements extérieurs français). Il est clair, qu’en agissant ainsi, Aqmi tente de susciter la pression de l’opinion publique sur le gouvernement Berlusconi, et par ricochet sur la Mauritanie.

    Cependant, ce pays se pliera-t-il aux éventuelles pressions du gouvernement italien ou se soumettra-t-il au chantage d’Aqmi?
    La Mauritanie, tout en exprimant sa dénonciation et son rejet de la décision de remise en liberté de 4 terroristes par le Mali, avait décidé de rappeler son ambassadeur à Bamako pour consultation. La décision malienne de remettre à une partie terroriste le prisonnier réclamé par la justice mauritanienne fut qualifiée de «surprenante» par les autorités mauritaniennes.

    Cette mesure «porte atteinte aux relations sécuritaires existant entre les deux pays. Elle est de surcroît en contradiction flagrante avec les accords de coopérations judiciaire et de coordination sécuritaire, signés entre les deux pays», ajoutaient-elles. Pour des considérations de politique interne, le gouvernement de Berlusconi pourrait être amené à faire fi des normes internationales en cédant aux exigences d’Al Qaîda. Interrogé par la presse à Rome, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères n’a pas souhaité commenter le contenu du message. Enfin, il est établi qu’Aqmi est le maillon fort dans les finances de l’organisation transnationale de Ben Laden.

    Le Sahel transformé en bunker, lui rapporte des millions de dollars. Qui arrêtera un tel marchandage? Contre la menace d’exécuter Pierre Camatte, Paris et Bamako ont cédé au chantage terroriste.

    Après la libération de l’otage français, les médiateurs ont indiqué qu’ils devaient reprendre les tractations dans le nord du Mali pour obtenir la libération du couple italien et de trois Espagnols. Si l’Algérie a dénoncé la décision du Mali et rappelé son ambassadeur à Bamako, en revanche, elle n’a pas saisi cette occasion pour interpeller l’Union européenne et d’autres instances internationales pour ce dangereux précédant.

    © Copyright Maliweb

  • #2
    ECHANGE D’OTAGES CONTRE DES TERRORISTES D’AQMI: l’embarras mauritanien

    La branche de l’internationale terroriste d’Oussama Ben Laden dans le Nord africain, Al Quaïda au Maghreb islamique (AQMI) ne se contente plus de libérer les otages qu’il détient contre paiement de rançon. Depuis un certain temps, cette branche d’Al Quaïda ne met plus en avant ( en tout cas officiellement) la rançon mais la libération de ses militants arrêtés contre celle d’otages entre ses mains.

    On a encore frais dans la mémoire l’échange, la semaine dernière, de l’otage français Pierre Camatte enlevé en novembre passé contre 4 islamistes jugés et condamnés au Mali pour des actes terroristes. Mais cela ne semble pas satisfaire AQMI qui, maintenant, veut la libération de 4 autres combattants emprisonnés cette fois en Mauritanie contre celle d’un couple italien, Sergio Cicala (65 ans) et sa femme d’origine burkinabè, Philomène Kaboré (39 ans), enlevés en décembre dernier. L’ultimatum fixé pour cet échange a expiré hier.

    Passée la date d’hier, le mouvement terroriste menaçait d’exécuter les otages si sa demande, adressée au gouvernement italien à travers un message audio n’était pas satisfaite. Jusqu’à l’heure du bouclage, on ne savait pas si Rome avait réagi et de quelle manière, à cet ultimatum. N’empêche, on peut dire qu’avec cette demande, c’est chacun à son tour chez ... AQMI.

    En effet, après le Mali, c’est aujourd’hui la Mauritanie. Après Bamako, c’est maintenant sur Nouakchott que la pression est mise ne serait-ce que de façon indirecte. En s’adressant au gouvernement de Berlusconi, le mouvement terroriste attend que Rome mette à son tour la pression sur les autorités mauritaniennes un peu à la manière de ce qu’a fait la France pour obtenir la libération de son ressortissant contre le relâchement de moudjahidines (combattants). Toutefois, les situations malienne et mauritanienne ne sont pas tout à fait identiques. Dans le cas malien, la France n’a pas hésité à faire pression ouvertement sur son ancienne colonie tenant pratiquement cette dernière pour seule responsable de ce qui pourrait arriver de fâcheux à l’otage Pierre Camatte.

    Dans le cas mauritanien, ce n’est pas tout à fait le cas. Officiellement, il n’y a pas de pression venant de Rome à moins que le nouvel ultimatum ne vienne changer la donne. Comparée au Mali, la Mauritanie n’est pas acculée pour le moment. Néanmoins, les autorités de ce pays se trouvent embarrassées. On se demande si elles pourront vraiment résister à une éventuelle pression italienne. Si jamais elles venaient à céder, elles poseraient en ce moment un acte contraire à leur principe : ne jamais ceder à un marchandage de terroriste. En effet, la Mauritanie a rappelé son ambassadeur au Mali pour consultation pour protester contre la libération de combattants islamistes condamnés à Bamako en échange de celle du Français Pierre Camatte.

    Si le pays des Maures cédait, il se serait finalement comporté comme son voisin malien qu’il n’a pas hésité à critiquer sévèrement. Par ailleurs, comment la Mauritanie, pourrait-elle regarder en face l’Algérie, avec qui elle est sur la même longueur d’onde à savoir ni paiement de rançon, ni échanges humanitaires avec les terroristes ? Si au regard de ces considérations, la Mauritanie arrivait à rester de marbre, elle ne serait pas pour autant sortie de l’auberge.

    Les autorités auraient sur la conscience la mort des otages si, de guerre lasse, AQMI exécutait le couple pour montrer qu’elle ne plaisante pas. Nouakchott serait alors accusé d’avoir laissé faire parce que les otages ne sont pas des Mauritaniens. Et que le pays fait peu de cas de la vie humaine de façon générale. Dans cette affaire, AQMI est le seul gagnant lui qui dispose d’un redoutable moyen de pression.

    Et qui sait que les pays occidentaux se soucient constamment du sort de leurs ressortissants quand ils sont dans le pétrin à l’extérieur. Il n’est pas exclu que dans les prochains jours, le gouvernement italien, sous la poussée de son opinion nationale, presse la Mauritanie de trouver une solution mutuellement avantageuse à cette affaire. Mais comment le faire sans se renier, se dédire ? C’est là tout l’embarras de la Mauritanie.

    © Copyright Le Pays

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