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mine de zinc d’Amizour: ’inquiétude des populations et assurance des Australiens

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  • mine de zinc d’Amizour: ’inquiétude des populations et assurance des Australiens

    Début d’exploitation de la mine de zinc d’Amizour prévu en 2013
    Entre l’inquiétude des populations et l’assurance des Australiens


    Durant les années 1980, des travaux d’exploration menés par la Sonarem (Société nationale des recherches minières) dans la région d’Amizour ont mis au jour un important gisement minier, contenant essentiellement du zinc et du plomb, à une profondeur estimée à 500 mètres S’étendant sur un bassin de 125 km2 enserré entre les communes de Boukhelifa, Tala Hamza et le faubourg Merdj Ouamane à Amizour, à seulement une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, ce réservoir minier est aujourd’hui crédité d’un potentiel de 68 millions de tonnes de minerai avec une teneur moyenne en zinc de 4,6% et 1,1% de plomb.
    A la faveur de l’ouverture du secteur minier à l’investissement étranger en 1999, des sociétés canadiennes se sont intéressées au début des années 2000 à ce gisement d’Amizour, mais les négociations engagées avec les autorités algériennes n’avaient pas abouti. En 2006, une entreprise australienne, appelée «Terramin Australia Limited», a conclu un contrat avec le ministère de l’Energie et des Mines pour effectuer davantage de travaux d’exploration et d’études sur place.
    Une société mixte, dénommée WMZ (Western Mediterranean Zinc), a été alors créée en Algérie avec une majorité de 65% des actions pour les Australiens et 35% pour les partenaires algériens, l’ORGM (Office national de recherches minières) et l’ENOF (Entreprise nationale des produits miniers non ferreux). L’importance du projet place la mine d’Amizour parmi les cinq plus grands gisements de zinc au monde.
    Les études de faisabilité, dévoilées récemment par les détenteurs du projet, prévoient la mise en place in situ d’une usine de traitement du minerai.
    En matière de création d’emplois, les premières estimations tablent sur une offre de 1 400 postes qui profiteraient essentiellement aux compétences locales. Au cours d’une récente conférence de presse, le patron de WMZ a longuement insisté sur la capacité de son entité à exploiter le projet dans le strict respect des normes environnementales et sans courir le moindre risque pour la santé et le bien-être des populations locales. Ces dernières ne cessent, pour rappel, d’exprimer leurs craintes à ce propos justement. De nombreuses correspondances ont été envoyées dans ce sens aux différentes autorités et des élus locaux se sont dernièrement joints à ce mouvement. Afin de calmer les inquiétudes exprimées par les habitants de la région et les élus quant aux risques sanitaires et environnementaux que la mine pourrait faire courir, le P-DG de Terramin, Gregory Cochran, et le nouveau patron de WMZ, Jean-Pierre Wilhem, ont récemment animé une conférence de presse conjointe pour faire part des précautions déjà prises dans ce volet et de celles qui le seront dans un proche avenir.

    WMZ rassure les populations de la région d’Amizour
    D’emblée, les premiers responsables du projet soulignent la disponibilité des moyens financiers et l’existence de l’expertise requise pour ce genre d’entreprise. «Le développement d’une mine de cette ampleur demande beaucoup de ressources et de temps», soutient Cochran, qui pronostique que Tala Hamza a toutes les chances d’être «un modèle de succès».
    Il dira à ce propos que son entreprise compte mettre 300 millions de dollars sur ce projet.
    On apprendra à cette même occasion que Terramin a déjà levé 200 millions de dollars sur les marchés internationaux, alors que son partenaire japonais -Mitsubishi, en l’occurrence- s’apprête à y mettre les 100 millions restants. Au sujet de l’assurance du risque environnemental, les Australiens n’y voient aucun facteur dissuasif pour les assureurs. «Nous avons levé cette assurance sans difficulté pour notre mine d’Angas en Australie du Sud», insiste toujours Cochran en soulignant la «sensibilité» du site en question. «Les standards environnementaux les plus stricts seront respectés», ajoute le patron de WMZ. Une étude d’impact sur l’environnement serait, selon ses dires, en voie d’achèvement et serait, sous peu, remise aux autorités concernées. Le document en question sera également mis à la disposition des citoyens et des élus de la région.

    Attention particulière sur les risques environnementaux
    Malgré toutes les garanties promises, les citoyens de la région d’Amizour insistent toujours sur la sensibilité du site. Dans leurs différents courriers aux autorités compétentes, ils soulignent que la mine est située dans une région accidentée et très peuplée, mais également riche en ressources hydriques. «Cette richesse hydrologique et hydrogéologique constitue aussi l’unique source de vie des populations locales depuis des siècles», tient-on à préciser en soulignant le risque de pollution de la nappe phréatique.
    «Le projet, qui durerait environ une quinzaine d’années, consiste à faire des trous souterrains, extraire la roche, la remonter en surface, la broyer, la mélanger avec des produits chimiques toxiques comme l’acide et pour enlever ce qui est valeureux.
    BMZ va récupérer environ 4 millions de tonnes de concentré de zinc et de plomb qui vont être transportés au port de Béjaïa par camions ou pipelines en vue de leur exportation. Elle [BMZ] va laisser derrière plus de 52 millions de tonnes de boue et de roches contaminées à vie qui, tôt ou tard, feront des dégâts irréparables à l’environnement et la population», explique-t-on dans l’un de ces courriers.
    Pour le risques à court terme, les représentants des citoyens évoquent la détérioration de la qualité de l’air, la possibilité d’une contamination des eaux et son impact catastrophique sur les habitants et les cultures, et la pression sur les infrastructures de base existantes (transport, santé, qualité de vie…). A plus long terme, on appréhende une atteinte à la vocation agricole et touristique de la région, le péril qui pèse sur la nappe phréatique, les risques encourus par la faune et la flore ainsi que la santé des populations.
    A travers leurs investigations sur Terramin, les associations locales doutent fortement de la capacité financière de cette entreprise et de son expertise dans le domaine.
    «La mine d’Angas qui constitue la référence de BMZ vient juste de démarrer et elle est 25 fois plus petite que celle d’Amizour. Le site en question s’est, par ailleurs, déjà dégradé car c’était une ancienne carrière, ce qui justifie l’obtention de la licence.» A travers le site Terramin sur Internet, les associations concernées remarquent que «les bilans financiers de Terramin montrent des pertes et des dettes relativement importantes et un très faible chiffre pour cash flow [argent en espèce disponible, ndlr]», pour conclure que «Terramin vit de la spéculation boursière au quotidien et compte à 100% sur ce marché très volatil et instable qui est inconnu des Algériens». Beaucoup d’inquiétudes que les détenteurs du projet sont appelés à dissiper dans les jours et les mois qui viennent.
    La Tribune
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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