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80 millions d'offres d'emploi seront disponibles en Europe dans les dix prochaines an

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  • 80 millions d'offres d'emploi seront disponibles en Europe dans les dix prochaines an

    Source Le Monde Propos recueillis par Sébastien Dumoulin le 2/03/2010

    Selon le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop), malgré les effets de la crise, 80 millions d'offres d'emploi seront disponibles en Europe dans les dix prochaines années. Quels sont ces emplois ?

    Aviana Bulgarelli: Ils seront essentiellement des emplois à forte intensité de connaissances et de compétences. Cadres d'entreprise et d'administration, professions intellectuelles ou scientifiques et techniciens de haut niveau représenteront 42 % de l'emploi total en 2020. Ce processus est déjà enclenché.
    La structure de l'emploi en Europe est très liée à ce que nous appelons l'économie de la connaissance. L'économie européenne évolue vers une économie de services. Les industries traditionnelles ainsi que le secteur primaire - agriculture et pêche - sont en déclin, principalement à cause de la mondialisation et du changement technologique, qui condamnent également les emplois routiniers dans les services.
    Il faut s'intéresser au contenu des nouveaux emplois. Ce n'est pas seulement de connaissances - c'est-à-dire de plus de formation - dont nous avons besoin, mais aussi de compétences transversales qui ne sont pas directement liées au poste occupé : la capacité de bouger entre différentes activités, de travailler dans un environnement où la technologie et le travail changent en permanence.

    Est-ce que cette évolution vers plus de qualification n'est pas biaisée par le fait qu'en temps de crise, les emplois, même les plus basiques, sont occupés par des personnes qualifiées ?

    Il y a deux phénomènes qui se croisent. L'exigence de plus de qualification est une évolution sur le long terme. Les emplois nécessitent désormais plus de connaissances et de compétences. Parallèlement, la crise a mis en lumière que la pénurie d'emplois pousse les entreprises, tous secteurs confondus, à recruter des travailleurs plus qualifiés. Parce que ces derniers acceptent des postes de niveau inférieur, mais aussi parce que le contenu des emplois change. L'importance des compétences transversales - que l'on acquiert généralement dans les formations de niveau supérieur - est cruciale pour s'adapter et pour être innovant dans son travail.

    L'Europe est-elle très en retard sur ses concurrents ?

    Dans le domaine de la formation, les Etats-Unis ou le Japon, mais aussi la Chine, la Corée ou l'Inde, investissent beaucoup plus. Il existe de grandes différences entre les Etats membres, mais d'une manière générale, la participation du secteur privé au financement et à l'organisation de la formation est insuffisante. Il ne s'agit pas que de la formation initiale, comme les universités, mais surtout de la formation professionnelle, du fait du contenu changeant des emplois, du vieillissement démographique et de la flexibilité croissante du marché du travail. La durée moyenne d'un emploi pour une personne donnée est de huit ans en Europe, mais elle est de moins de quatre ans au Danemark.

    Le problème de l'insuffisance de formation a été identifié il y a bien longtemps. Ne doit-on pas s'interroger sur l'efficacité des politiques européennes ?

    C'est vrai, les objectifs de la stratégie de Lisbonne pour la période 2000-2010 en termes d'éducation n'ont pas été atteints, à l'exception d'un seul, la proportion de diplômés d'universités - en particulier de femmes - en mathématiques, sciences et technologies. Il y a eu des progrès, mais nous devons faire encore beaucoup d'efforts. Les objectifs sont les bons, il faut que nous arrivions à les atteindre.

    Les emplois non qualifiés vont-ils disparaître ?

    Les emplois qui déclinent le plus rapidement sont ceux que la mondialisation ou le changement technologique remettent en cause. Mais les activités élémentaires - dans la construction, l'industrie ou la vente - vont continuer à croître, à un rythme toutefois très inférieur aux activités à forte intensité de connaissances et de compétences. Ces activités, bien qu'élémentaires, requerront des compétences de niveau intermédiaire. Nous aurons à l'avenir besoin pour cela d'une main-d'oeuvre, y compris immigrée, possédant un niveau de qualification plus élevé.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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