Il n’est pas bon, ces temps-ci, d’être automobiliste sous les cieux de l’Algérie.
Victime d’une politique de transport public défaillant et quasi inexistant depuis des décennies, le citoyen en Algérie a la malencontreuse idée de se mouvoir en masse, dans des véhicules particuliers. Tout heureux de voir qu’à un moment de sa vie de petit salarié, il pouvait, sans avoir à quêter, s’offrir sa petite voiture ; il fonce tête baissée dans le très controversé crédit automobile.
Résultat : plus de 200 000 nouvelles voitures sont immatriculées chaque année en Algérie.
C’en était trop. Les répercussions d’une telle frénésie sont quasi immédiates. Devant la déficience du réseau routier national, les carences dans la formation des conducteurs, les problèmes liés à la centralisation des institutions, les complications liées à la circulation routière s’accentuent : embouteillages monstres, pollution importante, saturation, stress.
Plus grave : plus de 4 000 décès par an à cause des accidents, des milliers de handicapés et des pertes sèches pour le Trésor public évaluées à 70 milliards de DA annuellement.
Alors, l’Etat durcit le ton.
Pour les automobilistes, le «bonheur» n’aura duré qu’un petit moment. Le code de la route est révisé à deux reprises en moins de six ans. Les peines sont alourdies. En plus du permis qui peut être retiré pour une période pouvant atteindre quatre années, les tarifs des amendes sont revus à la hausse.
Objectif déclaré : mettre un terme à l’hécatombe routière.
Objectif caché : plumer celui qui a encore les moyens, malgré la baisse presque régulière du pouvoir d’achat, de s’offrir une voiture.
Et quand l’Etat décide, il n’y va pas de main morte. P-V valant au minimum un septième du SNMG, taxe sur les véhicules neufs, contrôle technique obligatoire, vignette annuelle…
Suivant la philosophie des opportunistes qui veut que, quand un homme est à terre, il faut lui marcher dessus, et comme l’Etat a donné le ton, les autres suivent.
L’automobiliste est devenu une proie facile. Même les jeunes chômeurs s’y mettent en monnayant le stationnement ou les vulcanisateurs en faisant payer l’air des pneumatiques.
Aujourd’hui, ce sont les assureurs qui veulent asséner le coup de grâce.
En mal d’initiatives et d’imagination, ils revendiquent une augmentation de 100% de l’assurance automobile obligatoire. Il est clair que les automobilistes ne sont pas exempts de tout reproche. Leur insouciance, leur incivisme et leur agressivité au volant sont un danger public. Mais il faut bien comprendre, qu’actuellement, en Algérie, conduire n’est plus un plaisir. C’est une solution presque unique au problème de la déficience des transports publics. Au lieu de s’acquitter de toutes les charges liées au véhicule, la plupart des citoyens préféreront certainement payer un abonnement de transport public.
Par Samir Azzoug, La Tribune
Victime d’une politique de transport public défaillant et quasi inexistant depuis des décennies, le citoyen en Algérie a la malencontreuse idée de se mouvoir en masse, dans des véhicules particuliers. Tout heureux de voir qu’à un moment de sa vie de petit salarié, il pouvait, sans avoir à quêter, s’offrir sa petite voiture ; il fonce tête baissée dans le très controversé crédit automobile.
Résultat : plus de 200 000 nouvelles voitures sont immatriculées chaque année en Algérie.
C’en était trop. Les répercussions d’une telle frénésie sont quasi immédiates. Devant la déficience du réseau routier national, les carences dans la formation des conducteurs, les problèmes liés à la centralisation des institutions, les complications liées à la circulation routière s’accentuent : embouteillages monstres, pollution importante, saturation, stress.
Plus grave : plus de 4 000 décès par an à cause des accidents, des milliers de handicapés et des pertes sèches pour le Trésor public évaluées à 70 milliards de DA annuellement.
Alors, l’Etat durcit le ton.
Pour les automobilistes, le «bonheur» n’aura duré qu’un petit moment. Le code de la route est révisé à deux reprises en moins de six ans. Les peines sont alourdies. En plus du permis qui peut être retiré pour une période pouvant atteindre quatre années, les tarifs des amendes sont revus à la hausse.
Objectif déclaré : mettre un terme à l’hécatombe routière.
Objectif caché : plumer celui qui a encore les moyens, malgré la baisse presque régulière du pouvoir d’achat, de s’offrir une voiture.
Et quand l’Etat décide, il n’y va pas de main morte. P-V valant au minimum un septième du SNMG, taxe sur les véhicules neufs, contrôle technique obligatoire, vignette annuelle…
Suivant la philosophie des opportunistes qui veut que, quand un homme est à terre, il faut lui marcher dessus, et comme l’Etat a donné le ton, les autres suivent.
L’automobiliste est devenu une proie facile. Même les jeunes chômeurs s’y mettent en monnayant le stationnement ou les vulcanisateurs en faisant payer l’air des pneumatiques.
Aujourd’hui, ce sont les assureurs qui veulent asséner le coup de grâce.
En mal d’initiatives et d’imagination, ils revendiquent une augmentation de 100% de l’assurance automobile obligatoire. Il est clair que les automobilistes ne sont pas exempts de tout reproche. Leur insouciance, leur incivisme et leur agressivité au volant sont un danger public. Mais il faut bien comprendre, qu’actuellement, en Algérie, conduire n’est plus un plaisir. C’est une solution presque unique au problème de la déficience des transports publics. Au lieu de s’acquitter de toutes les charges liées au véhicule, la plupart des citoyens préféreront certainement payer un abonnement de transport public.
Par Samir Azzoug, La Tribune
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