Je me suis souvent demandé comment je réagirais si au lieu d'être comme tout le monde, je veux dire mâle, blanc, d'allure normale et hétérosexuel, je me suis souvent demandé comment je réagirais si j'étais Noir, gai, marxiste-leniniste, ou punk... Me connaissant il me semble que cela altérerait mon humeur déjà trouble, me semble que je serais encore plus susceptible, parano, toujours sur la défensive et peut-être même un peu violent. Mais je n'avais jusqu'ici jamais eu l'occasion de vérifier. C'est extraordinaire à dire, mais en 34 ans je n'ai jamais été victime de racisme...
Remarquez que je me suis fait traiter souvent de sale Arabe, aprés avoir traité un ami québecois de sale Français.. mais ce n'était pas vraiment du racisme, ce que l'ami voulait d'abord me dire c'est que j'étais un sale con. Et il ajoutait arabe pour faire bonne mesure, mais «après coup »...
J'ai l'air de blaguer mais c'est vrai, jusqu'ici, jamais je n'avais senti qu'on me haïssait, comment dire... dans ma spécificité culturelle. Eh bien voilà, mieux vaut tard que jamais, c'est fait.
C'est arrivé hier à la télévision. Une journaliste interrogeait des gens dans la rue. Un monsieur plus volubile que le reste du groupe semblait s'y connaitre, il a l'air arabe, dans la cinquantaine tout à fait « normal », élégamment vêtu, poli, un monsieur vous dis-je... La journaliste lui demande s'il était arabe, et le monsieur lui répond : Vous m'insultez madame!...Le ton du monsieur était chargé d'indignation contenue, comme si la journaliste lui avait demandé s'il avait des morpions ou la syphilis...
Non, il n'était pas arabe.
Je précise que toutes ces follies de caricatures, de manifestations des pays arabes, des drapeaux et batiments brulés, toutes ces choses ne m'ont pas ému..J'ai lu, j'ai vu comme vous, un peu partagé, une opinion entre les deux. Et entre les deux, mon coeur balance..L'interdit, la liberté d'exprimer..La chose et son contraire..Et que je suis plutôt d'accord avec la chose et son contraire.
Mais ce monsieur dans la cinquantaine, qui s'indignait calmement qu'on le soupçonne d'être arabe, il m'est soudain apparu clairement que c'est sur moi qu'il crachait, ce con. Sur ce que je suis profondément, sur ma culture, sur mes manières d'être... Et comme je vous le disais c'est la première fois. La première fois pour vrai que je me sens un peu beaucoup, comment dire....
Et moi qui pensais que cela me rendrait violent... Pas du tout.
Par un élémentaire souci de dignité (et peut-être de protection), je me suis seulement senti Arabe. Ce qui ne m'était pas arrivé depuis fort longtemps..
Remarquez que je me suis fait traiter souvent de sale Arabe, aprés avoir traité un ami québecois de sale Français.. mais ce n'était pas vraiment du racisme, ce que l'ami voulait d'abord me dire c'est que j'étais un sale con. Et il ajoutait arabe pour faire bonne mesure, mais «après coup »...
J'ai l'air de blaguer mais c'est vrai, jusqu'ici, jamais je n'avais senti qu'on me haïssait, comment dire... dans ma spécificité culturelle. Eh bien voilà, mieux vaut tard que jamais, c'est fait.
C'est arrivé hier à la télévision. Une journaliste interrogeait des gens dans la rue. Un monsieur plus volubile que le reste du groupe semblait s'y connaitre, il a l'air arabe, dans la cinquantaine tout à fait « normal », élégamment vêtu, poli, un monsieur vous dis-je... La journaliste lui demande s'il était arabe, et le monsieur lui répond : Vous m'insultez madame!...Le ton du monsieur était chargé d'indignation contenue, comme si la journaliste lui avait demandé s'il avait des morpions ou la syphilis...
Non, il n'était pas arabe.
Je précise que toutes ces follies de caricatures, de manifestations des pays arabes, des drapeaux et batiments brulés, toutes ces choses ne m'ont pas ému..J'ai lu, j'ai vu comme vous, un peu partagé, une opinion entre les deux. Et entre les deux, mon coeur balance..L'interdit, la liberté d'exprimer..La chose et son contraire..Et que je suis plutôt d'accord avec la chose et son contraire.
Mais ce monsieur dans la cinquantaine, qui s'indignait calmement qu'on le soupçonne d'être arabe, il m'est soudain apparu clairement que c'est sur moi qu'il crachait, ce con. Sur ce que je suis profondément, sur ma culture, sur mes manières d'être... Et comme je vous le disais c'est la première fois. La première fois pour vrai que je me sens un peu beaucoup, comment dire....
Et moi qui pensais que cela me rendrait violent... Pas du tout.
Par un élémentaire souci de dignité (et peut-être de protection), je me suis seulement senti Arabe. Ce qui ne m'était pas arrivé depuis fort longtemps..
Commentaire