Deux mois après les annonces américaines et françaises sur un renforcement des contrôles à l'égard des voyageurs algériens, les protestations algériennes sont restées lettre morte. Pourtant, l'Algérie, après un long silence avait fait mine de réagir énergiquement et d'avoir fait de ce dossier une priorité et une question d'honneur.
Le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avaient même menacé les Etats-Unis et la France d'appliquer des mesures de réciprocité à l'égard de leurs ressortissants respectifs si les deux pays ne retiraient pas l'Algérie de leur liste des pays à risque.
Une menace qui apparaît aujourd'hui comme un gros coup de bluff de la diplomatie algérienne. Car malgré la contestation algérienne, aucun des deux n'a fait marche arrière. Au contraire, plusieurs délégations de responsables et d’hommes d’affaires américains sont venues à Alger; Elles ont été reçues en grande pompe mais n'ont pas flanché, venant avec un discours bien rodé, pour d'un côté rassurer leur partenaire mais dans le même temps rappeler la légitimité sécuritaire de leur décision. Côté français, ni la visite de Claude Guéant et de Jean-David Levitte à Alger, ni la mobilisation médiatique de la presse algérienne n'a eu d'effet.
Aujourd'hui, le dossier met mal à l'aise la diplomatie algérienne qui se voit obligée de reconnaître son échec. Hier l'ambassadeur algérien à Paris, Missoum Sbih, a eu beau dénoncer le caractère « discriminatoire » de cette mesure et la « détermination » de l'Algérie à obtenir le retrait du pays de cette liste, il en est resté aux protestations verbales d'usage sans évoquer une prochaine étape d'action qu'il pourrait entreprendre pour faire aboutir ce dossier. Selon nos informations, le retrait de l’Algérie de la liste noire ne figure même pas parmi les dossiers prioritaires entre Alger et Paris.
Cette réaction algérienne avec les grandes puissances contraste avec la fermeté affichée à l’égard du Mali dans le dossier de l’otage français. Au lendemain de la libération de ce dernier, Alger avait protesté énergiquement, rappelé son ambassadeur à Bamako et préparé une série de mesures de représailles. Pourtant, tout le monde le sait : le Mali, pays faible dépendant de l’aide internationale, n’a fait que céder aux pressions de Paris. Et les Français, en intervenant directement dans la région du Sahel, ont contesté le rôle de « puissance régionale » revendiqué depuis quelques années par l’Algérie. Mais au lieu d’affronter Paris, Alger a préféré punir le Mali. Diplomatiquement, c’est nettement moins risqué.
06/03/2010
TSA
Le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avaient même menacé les Etats-Unis et la France d'appliquer des mesures de réciprocité à l'égard de leurs ressortissants respectifs si les deux pays ne retiraient pas l'Algérie de leur liste des pays à risque.
Une menace qui apparaît aujourd'hui comme un gros coup de bluff de la diplomatie algérienne. Car malgré la contestation algérienne, aucun des deux n'a fait marche arrière. Au contraire, plusieurs délégations de responsables et d’hommes d’affaires américains sont venues à Alger; Elles ont été reçues en grande pompe mais n'ont pas flanché, venant avec un discours bien rodé, pour d'un côté rassurer leur partenaire mais dans le même temps rappeler la légitimité sécuritaire de leur décision. Côté français, ni la visite de Claude Guéant et de Jean-David Levitte à Alger, ni la mobilisation médiatique de la presse algérienne n'a eu d'effet.
Aujourd'hui, le dossier met mal à l'aise la diplomatie algérienne qui se voit obligée de reconnaître son échec. Hier l'ambassadeur algérien à Paris, Missoum Sbih, a eu beau dénoncer le caractère « discriminatoire » de cette mesure et la « détermination » de l'Algérie à obtenir le retrait du pays de cette liste, il en est resté aux protestations verbales d'usage sans évoquer une prochaine étape d'action qu'il pourrait entreprendre pour faire aboutir ce dossier. Selon nos informations, le retrait de l’Algérie de la liste noire ne figure même pas parmi les dossiers prioritaires entre Alger et Paris.
Cette réaction algérienne avec les grandes puissances contraste avec la fermeté affichée à l’égard du Mali dans le dossier de l’otage français. Au lendemain de la libération de ce dernier, Alger avait protesté énergiquement, rappelé son ambassadeur à Bamako et préparé une série de mesures de représailles. Pourtant, tout le monde le sait : le Mali, pays faible dépendant de l’aide internationale, n’a fait que céder aux pressions de Paris. Et les Français, en intervenant directement dans la région du Sahel, ont contesté le rôle de « puissance régionale » revendiqué depuis quelques années par l’Algérie. Mais au lieu d’affronter Paris, Alger a préféré punir le Mali. Diplomatiquement, c’est nettement moins risqué.
06/03/2010
TSA
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