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Singapoor ville electronique

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    Singapour, ville électronique



    mercredi 03 mars 2010 18:42

    Singapour, la «cité du lion», l’une des grandes métropoles asiatiques, a réalisé ce que les villes européennes ou nord-américaines n’ont pas encore bien réussi à faire: intégrer étroitement au tissu urbain les transports, individuels ou collectifs, et cela grâce à l’usage omniprésent de l’électronique.





    Avec 650 km2 et 4,8 millions d'habitants de même niveau de vie que les Français, l'ile-Etat de Singapour a quelques traits communs avec Paris et sa petite couronne (762 km2, 6,5 millions d'habitants). Cette comparaison reste toute relative, parce qu'à l'opposé de Singapour qui n'accueille qu'un nombre limité de Malaisiens de Johor Bahru, l'agglomération parisienne voit chaque jour quelques millions de travailleurs pendulaires se déplacer entre sa zone dense et la Grande couronne.

    La seconde plus importante zone d'emploi, ou aire urbaine, de France, celle de Lyon, ne compte que 1,7 millions d'habitants. En Europe, l'agglomération la plus comparable serait sans doute Barcelone avec ses 4,9 millions d'habitants.

    UN METRO IMMACULE, SUR ET PERFORMANT

    Mais, outre son climat tropical harassant et la végétation luxuriante qui va avec, il y a quelque chose de radicalement différent dans la "cité du lion", qu'on ne trouve pas dans nos vieilles cités, ou que partiellement dans les mégapoles chinoises. Il s'agit de l'intégration ville-transports, grâce à la densité et à l'électronique.

    Conscient de la nécessité de ne pas gaspiller un espace limité, Singapour a fait le choix de la densité urbaine organisée : sauf dans le centre-ville et dans les premières villes nouvelles construites dès les années 60, le métro arrive désormais avant les habitants, logés dans des immeubles très serrés autour de la station. Ces immeubles, les HDB, tirent leur nom du Housing Department Board qui les vend par bail à 99 ans aux Singapouriens éligibles, c'est-à-dire citoyens, mariés et solvables. A un prix du m2 environ deux fois moindre qu'à Paris, 80 % de la population est ainsi logée en HDB, où elle est propriétaire à 95 %. Les expatriés et les riches paient plus du double qu'à Paris pour une villa ou un compound (maison ou appartement en copropriété, en général avec équipements et services communs). Les immigrés et les Singapouriens hors HDB habitent les vieilles maisons du centre, ou en Malaisie, gonflant ainsi les embouteillages sur le pont de Johor Bahru.

    Le métro de Singapour est immaculé, sûr et performant. Vaste et climatisé (les trains comme les stations, avec portes palières dans les stations souterraines), propre (comme toute la ville), pratique (correspondances quai à quai), moderne (nouvelles lignes automatiques, information permanente sur écrans) et en parfait état de marche (ni pannes, ni grèves), y compris les escalators et ascenseurs. Aux stations, un centre commercial et une gare de bus (couverte car il pleut souvent, fermée et climatisée parfois) attendent les usagers. Dans trois stations, une correspondance est assurée avec un ou deux mini-métros automatiques desservant les quartiers plus éloignés de la station, si bien que les habitants peuvent faire leur trajet domicile-travail de bout en bout sans avoir à beaucoup marcher, tout en ayant fait les courses au passage. Il est vrai que la chaleur humide montant jusqu’à 36° rend la marche harassante. Métros, mini-métros et bus sont payables par la même carte à puce sans contact, l'EZ-link card (la "carte pour un lien facile"). Pas de zones de "carte orange", comme à Paris, ni de tarifs sociaux à demi-tarif, à la semaine ou au mois, ni de tarif à la journée pour touristes : l'EZ-link card est un porte-monnaie électronique rechargeable, débité en fonction de la distance parcourue.

    UN PEAGE URBAIN SOPHISTIQUE

    Les autoroutes et voies rapides ont aussi pu être tracées avant que la jungle ne soit urbanisée, ce qui a permis de construire rapidement et à moindre coût un réseau bien maillé, aujourd'hui quasiment terminé. La liberté de choix entre voiture et transports en commun est donc laissée à chacun, avec une égale qualité, mais avec une régulation très efficace par le prix.

    C'est en 1975 que Singapour a installé pour la première fois au monde un péage urbain, avec contrôle visuel d'une vignette par la police. En 1998, le péage est devenu électronique avec obligation d'équiper chaque véhicule, y compris les 2-roues motorisés, d'un transpondeur. Celui-ci, dans lequel est insérée une carte à puce, rechargeable en monnaie ou depuis un compte bancaire, signale la nature du véhicule aux balises des portiques d'entrée de la zone restreinte (RZ, restricted zone), qui débitent alors la carte en fonction du prix de la demi-heure en cours, lui-même déterminé par le degré de congestion de la zone. Sur le portique, tout est indiqué : heure, prix à payer par les taxis, voitures, camions et motos, la période pendant laquelle ce prix sera maintenu. Si la carte n'est pas suffisamment chargée, vous êtes flashé et l'amende est sévère, comme toutes les amendes dans cette ville (Singapore, the "fine" city !).

    Cela est suffisant pour empêcher la congestion la plupart du temps, malgré un trafic perpétuellement dense de véhicules utilitaires (l’Etat-île est industriel), de bus, cars et taxis, et de voitures, bien présentes en dépit de taxes à l’achat dissuasives (entre 200 et 300% du prix d'importation, certaines taxes, mises aux enchères, dépendent de la demande).

    Le stationnement est toujours payant dans la RZ, où on ne peut pas se garer en dehors des nombreux parkings implantés dans les immeubles. Le paiement s'effectue aussi avec la carte insérée dans le transpondeur et lue par des balises. On recharge sa carte dans des boutiques comme les épiceries 7 eleven, ouvertes 24 heures sur 24 ou dans les bornes de rechargement qu'on trouve dans tous les parkings qui acceptent ce type de paiement.

    Par ailleurs, beaucoup de parcs de stationnement sont équipés du guidage à la place : chaque place est équipée d'un capteur qui détecte la présence d'un véhicule et commande l'allumage d'un voyant à diodes LED de haute intensité situé au dessus de la place (vert si la place est disponible, rouge sinon). Avec aussi des informations données à l'entrée, cela permet de trouver une place quatre fois plus vite et d'augmenter l'utilisation des places.

    Toute cette informatisation des moyens de déplacement est pilotée par l'Infocomm Development Authority (IDA), qui, comme pour tous les domaines à Singapour, a produit son master-plan. L'interopérabilité des moyens de paiement est réalisée depuis le 1er octobre 2009 avec la nouvelle norme CEPAS (Contactless e-Purse Application). Désormais une seule et même carte permet de payer les transports en commun, le péage et le stationnement, ainsi que des achats dans le commerce de détail.

    A Singapour, ville dense et riche, tout est fluidité, grâce à l'électronique.

    lemonde.fr
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