Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Algérie, questions sur un crime

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Algérie, questions sur un crime

    Selon la presse algérienne, le meurtre du premier flic algérien, Ali Tounsi, intervenant dans un contexte de lutte anticorruption, serait annonciateur d’autres crimes.
    Ni les médias ni la rue algérienne ne se sont satisfaits de la version officielle concernant l’assassinat du patron de la police algérienne, dans la matinée de jeudi dernier. Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur algérien, le meurtre a eu lieu « lors d’une séance de travail au cours de laquelle un cadre de police, apparemment pris d’une crise de démence, a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi ». L’assassin, le colonel Chouieb Oultache, adjoint d’Ali Tounsi, aurait vidé son chargeur lorsque son patron lui a signifié la fin de sa mission pour une affaire de corruption révélée le jour même par le quotidien Ennahar.
    Cette version des faits ne convainc pas l’opinion publique et encore moins certains commentateurs. « Une thèse simple, sans énigme de fond et évidemment sans connotation politique » ironise Boubekeur Hamidechi, chroniqueur au Soir d’Algérie. « Meurtre ou assassinat commandé  ? La question est posée », s’interroge El Watan. « Ali Tounsi est-il la première victime de la campagne de lutte contre la corruption  ? » questionne la Liberté, qui avertit que « tous ceux qui sont engagés dans cette lutte (contre la corruption), enquêteurs, magistrats, cadres d’institution de contrôle, des finances, des comptes, inspecteurs, fiscalistes, juristes et autres journalistes ne seront pas à l’abri d’actes de représailles ». En outre, selon El Watan citant un haut responsable de la police algérienne, « durant les séances de travail, les cadres centraux ne portent généralement pas d’arme ».
    Reste que, depuis le début de l’année, la série de graves malversations, dont l’affaire Sonatrach (11e compagnie pétrolière mondiale, 80 milliards de dollars de chiffre d’affaires, voir l’Humanité du 3 février) qui éclabousse le sommet de l’État dont plusieurs proches du président, ne peut que rendre suspecte la thèse officielle d’un acte de démence. Ali Tounsi, ancien colonel des services secrets algériens – ami du général Mohamed Mediene, le patron de la DRS (sécurité algérienne) –, connu pour être un anti-islamiste irréductible, opposé au port du voile dans la police algérienne – la plus féminisée du monde arabe et islamique –, qui avait mené une politique « mains propres » au sein de ses services, ne comptait pas que des amis au sein du pouvoir algérien. Qui plus est, l’absence du chef de l’État à son enterrement et le fait que la télévision algérienne n’ait consacré que deux minutes (sans images) à cet assassinat, avant de passer à autre chose, n’ont fait qu’alimenter les spéculations et les rumeurs d’un règlement de comptes au sommet de l’État.


    source : humanite.fr
Chargement...
X