Sommet de Grenade Marketing réussi
Sommet de Grenade
Le Maroc demande un «partenariat privilégié»
De notre envoyé spécial, Aziz Ben marzouk
· Aller au-delà de la ZLE, estime le Souverain
· Belle opération de marketing politique pour Rabat
Faire redécoller leur projet de rapprochement...sur ce plan le sommet Maroc-UE de Grenade qui s’est clôturé hier a atteint son objectif, même si pour de pareils exercices il est illusoire d’espérer des résultats dans l’immédiat.
Pas de doute, si les dirigeants des deux parties ont repris langue, c’est qu’il y avait un intérêt. En termes stratégiques, Rabat a incontestablement décroché le jackpot. Il s’agit en effet du premier pays arabe a être associé à un rendez vous européen d’une telle envergure. A l’aune de cette dimension seulement, c’est déjà une grande victoire. On le sait, compte tenu de ses atouts, de sa proximité géographique, des réformes engagées, c’est vers un statut supplémentaire que lorgne le voisin du Sud comme l’a d’ailleurs rappelé le Souverain dans le discours prononcé par le Premier ministre Abass El Fassi: «le Maroc plaide pour aller au-delà du simple établissement d’une zone de libre-échange et appelle à la dynamisation des flux d’investissement, à la promotion des synergies industrielles et agricoles, aux redéploiements d’activités de services, et à la mise en oeuvre de politiques communes en matière de recherche-développement et d’économie de la connaissance». Pour la partie marocaine, tout plaide pour l’évolution du Statut Avancé vers un «Partenariat Privilégié».
Le patronat marocain représenté par le président de la CGEM semble avoir le même souci de pragmatisme puisque la délégation d’hommes d’affaires qui accompagnait les dirigeants politiques a demandé à adhérer à la «Business Europe», puissante fédération des patronats européens et principal défenseur des entreprises membres auprès des institutions de l’UE. «La requête a été entendue», a répondu pour sa part le patronat européen. «Une telle adhésion nous permettra d’être au fait des changements opérés en Europe et de les suivre, sachant que l’ultime objectif du statut avancé est d’avoir un marché commun auquel participera activement notre pays», à déclaré Mohamed Horani, président de la CGEM.
Le patron des patrons marocains surfe à vrai dire sur un argument de taille: les Marocains font déjà des affaires avec leurs homologues européens. Il s’agit donc simplement d’installer un cadre normatif de travail.
Tout serait donc rentré dans l’ordre?
Pas vraiment. Du côté marocain, il y a la question des flux migratoires pour laquelle l’UE préfère regarder ailleurs alors que le Maroc demande «une approche concertée et solidaire», et appelle «à aider les populations immigrées à trouver un équilibre identitaire». Il y a également la question de l’UPM, organisation qui, pour l’heure, fait figure de belle endormie même si l’union a eu la semaine dernière son premier Secrétaire général à travers la nomination du jordanien Ahmed Massadeh.
Quelle que soit la physionomie des nouvelles formes de partenariat, le Maroc n’est pas prêt de mettre la question de son intégrité territoriale en équation. «Les engagements doivent se faire sur la base de l’initiative marocaine dotant la région du Sahara d’une autonomie élargie» a souligné le Souverain qui a également insisté sur «les agendas sécuritaire, politique, économique et humain de l’espace sahélo-saharien et de la façade atlantique requièrent des approches partenariales concertées et solidaires ». En clair, c’est objectivement dans l’intérêt de la communauté internationale d’encourager l’option marocaine.
Pour leurs parts, les Européens estiment que d’autres efforts sont nécessaires au Maroc, notamment en matière de liberté de la presse et de développement social. Si l’UE reconnaît que les réformes lancées par le Maroc ces dernières années ont permis d’avancer en direction d’une protection accrue des droits de l´homme et d’élargir le champ des libertés individuelles, elle estime cependant que des efforts du Maroc «pour avancer dans sa réforme de la justice, garantir la liberté d’expression, de la presse et d’association et mettre en œuvre des mesures visant à assurer la protection des défenseurs de droits de l’homme.
Enfin des deux côtés, les entrepreneurs ont également demandé aux chefs d’Etat et de gouvernement des améliorations dans le transport, notamment maritime, l’intégration et le développement diversifié du marché énergétique et une plus grande disponibilité de la part des institutions financières.
Source l'economiste
Sommet de Grenade
Le Maroc demande un «partenariat privilégié»
De notre envoyé spécial, Aziz Ben marzouk
· Aller au-delà de la ZLE, estime le Souverain
· Belle opération de marketing politique pour Rabat
Faire redécoller leur projet de rapprochement...sur ce plan le sommet Maroc-UE de Grenade qui s’est clôturé hier a atteint son objectif, même si pour de pareils exercices il est illusoire d’espérer des résultats dans l’immédiat.
Pas de doute, si les dirigeants des deux parties ont repris langue, c’est qu’il y avait un intérêt. En termes stratégiques, Rabat a incontestablement décroché le jackpot. Il s’agit en effet du premier pays arabe a être associé à un rendez vous européen d’une telle envergure. A l’aune de cette dimension seulement, c’est déjà une grande victoire. On le sait, compte tenu de ses atouts, de sa proximité géographique, des réformes engagées, c’est vers un statut supplémentaire que lorgne le voisin du Sud comme l’a d’ailleurs rappelé le Souverain dans le discours prononcé par le Premier ministre Abass El Fassi: «le Maroc plaide pour aller au-delà du simple établissement d’une zone de libre-échange et appelle à la dynamisation des flux d’investissement, à la promotion des synergies industrielles et agricoles, aux redéploiements d’activités de services, et à la mise en oeuvre de politiques communes en matière de recherche-développement et d’économie de la connaissance». Pour la partie marocaine, tout plaide pour l’évolution du Statut Avancé vers un «Partenariat Privilégié».
Le patronat marocain représenté par le président de la CGEM semble avoir le même souci de pragmatisme puisque la délégation d’hommes d’affaires qui accompagnait les dirigeants politiques a demandé à adhérer à la «Business Europe», puissante fédération des patronats européens et principal défenseur des entreprises membres auprès des institutions de l’UE. «La requête a été entendue», a répondu pour sa part le patronat européen. «Une telle adhésion nous permettra d’être au fait des changements opérés en Europe et de les suivre, sachant que l’ultime objectif du statut avancé est d’avoir un marché commun auquel participera activement notre pays», à déclaré Mohamed Horani, président de la CGEM.
Le patron des patrons marocains surfe à vrai dire sur un argument de taille: les Marocains font déjà des affaires avec leurs homologues européens. Il s’agit donc simplement d’installer un cadre normatif de travail.
Tout serait donc rentré dans l’ordre?
Pas vraiment. Du côté marocain, il y a la question des flux migratoires pour laquelle l’UE préfère regarder ailleurs alors que le Maroc demande «une approche concertée et solidaire», et appelle «à aider les populations immigrées à trouver un équilibre identitaire». Il y a également la question de l’UPM, organisation qui, pour l’heure, fait figure de belle endormie même si l’union a eu la semaine dernière son premier Secrétaire général à travers la nomination du jordanien Ahmed Massadeh.
Quelle que soit la physionomie des nouvelles formes de partenariat, le Maroc n’est pas prêt de mettre la question de son intégrité territoriale en équation. «Les engagements doivent se faire sur la base de l’initiative marocaine dotant la région du Sahara d’une autonomie élargie» a souligné le Souverain qui a également insisté sur «les agendas sécuritaire, politique, économique et humain de l’espace sahélo-saharien et de la façade atlantique requièrent des approches partenariales concertées et solidaires ». En clair, c’est objectivement dans l’intérêt de la communauté internationale d’encourager l’option marocaine.
Pour leurs parts, les Européens estiment que d’autres efforts sont nécessaires au Maroc, notamment en matière de liberté de la presse et de développement social. Si l’UE reconnaît que les réformes lancées par le Maroc ces dernières années ont permis d’avancer en direction d’une protection accrue des droits de l´homme et d’élargir le champ des libertés individuelles, elle estime cependant que des efforts du Maroc «pour avancer dans sa réforme de la justice, garantir la liberté d’expression, de la presse et d’association et mettre en œuvre des mesures visant à assurer la protection des défenseurs de droits de l’homme.
Enfin des deux côtés, les entrepreneurs ont également demandé aux chefs d’Etat et de gouvernement des améliorations dans le transport, notamment maritime, l’intégration et le développement diversifié du marché énergétique et une plus grande disponibilité de la part des institutions financières.
Source l'economiste
Commentaire