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Au Nigeria, les heurts ethniques font au moins 500 morts

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  • Au Nigeria, les heurts ethniques font au moins 500 morts

    La violence intercommunautaire s'est à nouveau déchaînée dans le centre du Nigeria, où au moins 500 habitants de villages chrétiens ont été massacrés ce week-end dans des attaques menées par des éleveurs musulmans, selon un bilan officiel provisoire. Le Vatican a réagi en exprimant "douleur et préoccupation" face à d'"horribles faits de violence", tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a exhorté les parties au Nigeria à faire preuve d'"un maximum de retenue". La présence militaire a été renforcée dans la région, qui avait été placée en état d'alerte maximum dimanche soir sur ordre du président par intérim Goodluck Jonathan.

    Les attaques, coordonnées selon des témoins, ont été menées dans la nuit de samedi à dimanche dans trois villages au sud de Jos, capitale de l'État du Plateau, où les violences ethniques et religieuses sont récurrentes. En trois heures, des centaines de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été massacrées, tuées à la machette et brûlées, selon les témoins qui ont décrit de véritables scènes d'horreur. Les assaillants sont des éleveurs nomades musulmans de l'ethnie fulanie, qui ont attaqué des chrétiens sédentaires de l'ethnie berom. "Les gens, dont de nombreux enfants, des personnes âgées et des femmes enceintes, ont été attaqués avec des haches, des poignards et des sabres", a déclaré le ministre de l'Information du gouvernement local, Gregory Yenlong.

    Entre 300 et 500 assaillants

    "Nous avons 500 personnes tuées dans trois villages, et les survivants enterrent leurs morts", a-t-il ajouté. Quelque 200 survivants des tueries ont été hospitalisés à Jos, a poursuivi ce responsable. Peter Gyang, un habitant de Dogo Nahawa, le village le plus touché, a perdu sa femme et deux enfants, et a raconté à des journalistes : "Ils ont tiré des coups de feu pour effrayer les gens et les ont ensuite tués à la machette." "L'attaque a commencé vers 3 heures du matin et a duré jusqu'à 6 heures. Nous n'avons pas vu le moindre policier", a-t-il ajouté. "Apparemment c'était bien coordonné, les assaillants ont lancé les attaques simultanément (...) De nombreuses maisons ont été brûlées", a raconté Shamaki Gad Peter, responsable d'une organisation de défense des droits de l'Homme à Jos.

    Selon des témoins cités par le journal The Nation, les assaillants étaient entre 300 et 500. Selon Shehu Sani, un militant des droits de l'Homme à Jos, les assaillants ont effectué un tri entre chrétiens et musulmans, en criant le mot "nagge", un mot fulani qui signifie "bétail". Ceux qui ne répondaient pas étaient tués, a-t-il dit. Selon M. Sani, ce massacre a été commis en représailles aux violences inter-religieuses survenues en janvier à Jos et dans sa région, où plus de 300 personnes, essentiellement des musulmans, avaient été tuées par des chrétiens. Dans une interview à Radio Vatican, Mgr John Onaiyekan, archevêque d'Abuja, a déclaré qu'"on ne se tue pas à cause de la religion, mais pour des revendications sociales, économiques, tribales, culturelles".

    "Il s'agit du conflit classique entre bergers et agriculteurs, mais les Fulani (les agresseurs, ndlr) sont tous musulmans et les Beroms (les victimes, ndlr) sont tous chrétiens", a-t-il relevé. Le Forum des Chrétiens de l'État du Plateau a de son côté accusé l'armée nigériane d'être restée passive. "Nous n'avons plus confiance dans les forces armées nigérianes chargées de la sécurité de l'État du Plateau, en raison de leur attitude partiale envers les chrétiens", a déclaré cette organisation dans un communiqué. La région est placée sous couvre-feu entre 18 heures et 6 heures depuis la précédente flambée de violence en janvier.


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