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Albert Camus, étranger en Algérie

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  • Albert Camus, étranger en Algérie

    Cinquante ans après sa mort, l’écrivain suscite toujours la polémique

    Pied-noir né d’une famille très modeste et attaché à ses racines, l’écrivain est devenu une icône de la littérature française. Son talent et son engagement pour la justice lui ont valu un Prix Nobel de littérature à l’âge de 44 ans. Un demi siècle après sa disparition, dans un accident de la route le 4 janvier 1960, Camus continue pourtant d’être critiqué et aimé. En Algérie sa mémoire reste attachée à celle, douloureuse, de la Guerre d’indépendance.

    Si la France et une partie du monde célèbrent l’humanisme de Camus, le 50ème anniversaire de sa mort, lundi, a réveillé la polémique concernant son engagement pendant la guerre d’Algérie. La mémoire de l’écrivain demeure encore problématique.
    « Je ne pourrai pas vivre en dehors d’Alger. Jamais. Je voyagerai car je veux connaître le monde mais, j’en ai la conviction, ailleurs, je serais toujours en exil », écrivait Albert Camus en 1932 à son ami Claude de Fréminville. L’auteur de l’Etranger est pourtant parti s’installer à Paris en 1943 après l’interdiction de L’Alger Républicain où il travaillait. Rien ne semblait prédestiner Albert Camus à une carrière intellectuelle mondialement reconnue, qui lui a valu de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 1957. Orphelin de père à l’âge d’un an, il a été élevé par une mère analphabète en terre algérienne. C’est après des études de philosophie qu’il devient journaliste. Précoce, il publie sa première œuvre L’envers et l’endroit à 24 ans.
    Le mal compris
    Aujourd’hui peu connu en Algérie, où n’a pas été cultivée sa mémoire, une grande partie des intellectuels Algériens lui gardent rancune. Ses écrits ravivent les douleurs. La présence quasi invisible de la commémoration de la mort de Camus dans la presse algérienne montre la gêne, voire même le rejet de l’écrivain. Albert Camus a été vivement critiqué pour sa discrétion sur la politique française vis-à-vis de l’Algérie pendant la guerre d’indépendance. Sa prise de position était pourtant très attendue en tant qu’intellectuel et surtout en tant que Français d’Algérie. Rejeté par certains de ces pairs, comme Jean Paul Sartre, pour son manque d’engagement, il s’est néanmoins insurgé contre le fait colonial.
    L’amour de la terre natale
    Il est l’un des premiers à condamner les répressions contre les combattants anticolonialistes dans ses articles. Exilé, il vit mal la guerre d’Algérie et lutte contre les barbaries loin de sa terre natale. Porte-parole des opprimés, il obtient le Prix Nobel de littérature en 1957 à Stockholm. Alors qu’il reçoit son Prix, un étudiant l’interroge sur le caractère juste de la lutte pour l’indépendance menée par le F.L.N. Il répond : « Si j’avais à choisir entre cette justice et ma mère, je choisirais encore ma mère. » Une phrase qui choque les militants anticolonialistes. Mais il vénérait sa mère qui vivait dans un quartier d’Alger exposé aux bombardements.
    Le quotidien algérien El Watan a retracé le parcours du Prix Nobel. Le journaliste Bélaïde Abane y a signé un pamphlet intitulé : « Camus : entre la mère et la justice ». Selon lui, l’écrivain pied-noir ne s’est « jamais débarrassé de ses réflexes primaires bien enracinés dans son inconscient colonial. » Beaucoup sont ceux qui trouvent que son positionnement reste ambiguë. Le problème était que le pied-noir qui critiquait le colonialisme n’a jamais pris parti dans le F.LN, dont il dénonçait les actes « terroristes ».
    Albert Camus reste de ceux qui ont le mieux écrit l’Algérie. Il écrivait son pays avec le regard nostalgique d’une époque qui n’existait plus. Humaniste, l’écrivain a choisi de rejeter les idéologies. Alors qu’en France on se demande si la place de Camus est au Panthéon, l’écrivain Yazid Haddar écrit qu’elle est au cimetière d’Alger. « Camus est algérien car il a connu la misère comme tout Algérien », estime-t-il. En Algérie, c’est son appartenance au pays qui est aujourd’hui questionnée. Un sujet qui y restera problématique tant que la mémoire de la colonisation et de la Guerre d’indépendance sera sensible.
    Dernière modification par TAGHITI, 08 mars 2010, 21h13.

  • #2
    Et ça continue !

    Si on pouvais nous laisser en paix ça serait super ! Arrêter de décontextualiser les choses !

    Amour de "sa" terre Natale ? Certes ça n'est pas remis en cause ! Juste merci ide préciser qu'il s'agit du fameux rêve de "L'Algérie FRANÇAISE"

    Perso je ne reproche rien à personne, mais qu'on nous laisse paix avec le néocolonialisme ! A vouloir inventer un amour pour l'Algérie algérienne de la part d'un colon !


    ../..
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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    • #3
      Bjr l'imprévisible!

      Dicton de chez moi, je traaduis: seulement quand on une queue en paille, on craint de sauter sur le feu! À Méditer

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      • #4
        Azul TAGHITI

        Urtili tesseta, ur elin imezzughen !

        Yel wa tta3'veguass !


        ../..
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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        • #5
          l'obsession ?

          Si Camus n'était pas "Algérien", si Camus était un "affreux colon", pourquoi ne pas passer à autre chose ?
          Cette obsession avec ce thème semble démontrer une fois encore que le problème n'est ni résolu, ni évacué.
          Ou fais-je erreur ?
          Pourquoi accabler ainsi quelqu'un qui ne peut plus se défendre ? Pourquoi ne pas accepter que certain Européens natifs d'Algérie étaient des amis sincères du peuple alégrien, malgré toutes leurs limitations et leurs erreurs ?

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          • #6
            Si Camus n'était pas "Algérien" ...
            Camus ne peut pas etre Algérien ; il était Algérie française , c.a.d un collège regroupant la minorité européenne qui avait tous les pouvoirs et tous les droits sur majorité autochtone , un apartheid en somme !
            Il a choisi sa mère à la justice , il faut respecter son choix , c'est ridicule de se l'approprier !

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            • #7
              @Rusguniae

              Ma foi, il ne s'agit pas d'amitie dans le problème qui se pose mais plutôt d'appartenance, ce qui est bien différend à mon sens.

              Aussi, sans voir où est-ce qu'il fut "accablé" de quoi que ce soit le Camus, je rejoint entièrement l'IMPREVISIBLE quant à l'absurdité du propos de cet article, non pas que le concerné (A. Camus) soit un type mauvais en soit (et à travers lui tous ses semblables), mais de par son engagement clair net et précis envers sa patrie ... la France en l'occurence, ce qui clos au yeux de tout algérien cette histoire d'appartenance.

              En un mot, lui ets es sembalbles sont certes natifs d'Algérie, et même si nul ne peut leur contester l'affection qu'ils peuvent bien porter à leur terre natale, ils n'en sont pas pour autant algériens au sens ou nous le sommes nous, pas plus que nos parents n'étaient français au sens ou vous l'êtes vous ou lui.
              Dernière modification par Harrachi78, 09 mars 2010, 13h27.
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #8
                Si il était toujours en vie, il aurait été un sioniste du premier rang. Mais ce qu'il n'arrivait jamais à comprendre, c'est que l'indépendance était imminente.

                Malheureusement, il mourut quelques années auparavant; la mère mourut avec et il ne lui a rien laissé; sa femme a tout pris avec elle.
                Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

                J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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                • #9
                  @Harrachi

                  Mais l'amitié Harrachi, c'est fondamental !
                  Il me semble que Camus se définissait comme "citoyen du monde"... (mouvement Gary Davis, après la seconde guerre mondiale)
                  Je ne trouve pour ma part aucune référence quant à son soutien à l' "Algérie française", aucune trace de nationalisme... seulement d'internationalisme

                  "ils n'en sont pas pour autant algériens au sens ou nous le sommes nous, pas plus que nos parents n'étaient français au sens ou vous l'êtes vous ou lui"

                  Moi ? Français ???

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                  • #10
                    Je ne trouve pour ma part aucune référence quant à son soutien à l' "Algérie française",
                    Tu devrais lire la peste, l'Étranger, Le Premier homme...
                    Et surtout toutes les dépeches qu'il a écrites quand il était reporter en Algérie
                    Dernière modification par Bachi, 09 mars 2010, 20h18.

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                    • #11
                      Camus était, est et sera pour toujours un grand homme du vingtième siècle. Du génie, il n'en a jamais manqué. Ses écritures reflète un humanisme irréfutable et un attachement que personne ne pourrait dénigrer à sa terre natale. L'Eté, Noces, la peste, l'étranger, le premier homme et même les pièces théatrales telle Le Malentendu ont mis en exergue la situation absurde de l'homme vis à vis de son existence, de ses abstractions, de ces fils invisibles tramés depuis l'éternité auxquels il est assujetti, enfin de ce que nous appelons destin, Dieu...Camus était un existentialiste, en pensées et en mode de vie. Un homme aux souliers de vent aussi, mais en acte ou en propos, il n'a jamais traité les algériens d'une manière hautaine, car il faisait lui même partie de la plèbe, vu ses origines modestes. En lisant, le premier Homme, on découvre une enfance misérable et une famille qui essaye de survivre bien que la vie lui tourne la face. Nous devons des éloges à ce génie et non point un refus racial qui prône l'inimitié contre tout ce qui n'est pas arabe en culture ou en idéologie.

                      P.S : Il y'a certains qui essayent de nous enliser dans la fange afin qu'ils continuent à prendre leur essor, le symptome le plus récurrent de leur maladie est de traiter tout le monde sans quartier de sioniste, alors je leur conseille de lire avant de parler car réflichir sans livres ni maîtres est dangereux (Le mythe de Sisyphe//L'Homme révolté (deux chefs d'oeuvre incontestable))
                      Dernière modification par rossinhol, 10 mars 2010, 19h08.

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                      • #12
                        Ses écritures reflète un humanisme
                        J'aime beaucoup l'écrivain Camus, mais je me demande comment un humaniste pouvait etre aussi insensible à l'Algérie résitante qui souffrait durant les mêmes années les plus noires oû Camus reporter couvrait les événements d'Algérie ?
                        Un humaniste, me semble-t-il, doit se dépasser ( dépasser son propre camp) devant l'injustice, devant les souffrances des autres hommes ?

                        et un attachement que personne ne pourrait dénigrer à sa terre natale.
                        Oui il était attaché à sa terre natale. Mais une terre, c'est aussi les hommes qui vivent dessus. Or Camus n'a jamais dans toute sa littérature, eu aucun attachement aux Algériens autochtones qui étaient bien la majorité des hommes vivant sur cette terre.

                        P.S : Il y'a certains qui essayent de nous enliser dans la fange afin qu'ils continuent à prendre leur essor, le symptome le plus récurrent de leur maladie est de traiter tout le monde sans quartier de sioniste, alors je leur conseille de lire avant de parler car réflichir sans livres ni maîtres est dangereux (Le mythe de Sisyphe//L'Homme révolté (deux chefs d'oeuvre incontestable))
                        Tu aurais pu te passer de ces insultes.
                        J'ai lu Camus de tous ces titres et plus encore et je le trouve un géant de littérature. Je ne l'ai jamais traité de sioniste.
                        ...Mais je maintiens qu'il n'est pas aussi Algérien qu'on voudrait nous le faire croire. Ni aussi humaniste...

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                        • #13
                          L’Algérie était un empire d’illusions pour les « siens » et un monde d’injustice pour les « nôtres ». La pensée de Camus se diffracte, son discours ne convainc plus — même si au demeurant il n’a jamais rassemblé —, la voix dissonante des partisans de l’Algérie française finit par annihiler tout espoir de paix juste. Le peuple algérien a répondu aux années de « cette violente répression par la violence de sa révolte ». Quelques mois plus tard, Ferhat Abbas rejoignit le FLN et devint le premier président du GPRA et sûrement un des dirigeants les plus valeureux de l’Algérie post-indépendance, Amar Ouzegane monta au maquis et Jean de Maisonseul fut arrêté et jugé ; il devait, après l’indépendance, être le premier conservateur du musée des Beaux-Arts d’Alger et directeur de l’Institut d’Urbanisme d’Alger.

                          Depuis, il s’impose le silence, un silence assourdissant au moment où d’autres (Sartre, Jeanson, Germaine Tillon), au nom des valeurs de la France, dénoncent toutes les exactions de l’armée coloniale. Il manque certainement le rendez-vous de l’histoire avec les « hommes justes », mais à sa manière, il rentre justement dans l’histoire. Par la suite, les événements furent encore plus douloureux. La folie criminelle et meurtrière de l’OAS a fini par entraîner l’exil de toute la population pied-noir d’Algérie.

                          « Depuis trente ans, en effet, nous avons beaucoup promis au peuple arabe et nous n’avons à peu près rien tenu. A l’époque du projet Blum-Violette, en 1936, les Ouléma, aujourd’hui nationalistes, avaient comme revendication extrême l’assimilation ... La réaction des Français d’Algérie fut alors si puissante que le projet ne vint même pas devant les Chambres. Ce jour-là, l’Algérie perdit sa meilleure chance. »(3) Quelles que soient la race, la confession ou la couleur de peau, un colonisateur n’a aucune identité, il est simplement colon, il n’existe pas de « colonisateur humaniste ». Camus restera aveugle à la plus grande épopée de ce XXe siècle, la libération des peuples colonisés.
                          Extrait d'un texte du Dr Nazim Benhabib sur EL Watan

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                          • #14
                            Pour Camus, Israel justifiait l'algerie francaise, personne n'est dupe pour sqvoir qu'il ne fut pas un sioniste; il n'y voyait aucun probleme avec l'attaque tripartite sur l'Egypte qu'il redoutait sachant qu'elle supportait la cause algerienne. Au contraire, il y voyait une sorte de salut.

                            Si le destin reposait sur la volonte de ce raciste, on serqit tous a l'abri d'un gourbi et pas sur internet, croyez-moi.
                            Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

                            J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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                            • #15
                              Sioniste ?

                              Justement, je trouve tout aussi dérengeante cette idée de vouloir soumettre cette prétendue "algérianité" de quelqu'un comme Albert Camus (un français d'Algérie ou d'une autre colonie) à l'opinion qu'il pouvait se faire du Sionisme et des choses de ce genre !

                              En 1956, l'aggression tripartite contre l'Egypte comptait bien la France parmi ces trois membres. Or, les français d'Algérie ("algériens" au sens géographique de l'époque) étaient "français" comme tous les autres, et quoi de plus normal pour un français, qu'il soit d'Algérie ou du Gard, que de soutenir son pays et de défendre les intérêts de son pays ?

                              Il ne faut pas se perdre en conjenctures, car les limites du sujet (algérianité ou non de quelqu'un comme Camus) sont beaucoup plus restreints et bien plus locales surtout.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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