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51e anniversaire de la bataille des Aït Yahia Moussa

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  • 51e anniversaire de la bataille des Aït Yahia Moussa

    La bataille du 5 mars 1959, ont tenu à rappeler les moudjahidine, est survenue trois mois après celle du 6 janvier, durant laquelle plus de 385 morts furent enregistrés à Bougarfène et où les 32 000 hommes mobilisés pour cette opération et appuyés par 22 hélicoptères avaient subi de grosses pertes, dont des officiers, tels le capitaine Chassin et le lieutenant Grazziani.

    Aït Yahia Moussa, à quelque 30 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, patrie natale d’un des héros de la Révolution, le colonel Krim Belkacem, et des centaines d'autres martyrs et de moudjahidine, bastion de la guerre de Libération nationale, a reçu vendredi dernier des centaines d’invités (moudjahidine, fils de chouhada, membres de comités de village...), venus des quatre coins de la wilaya, pour célébrer le 51e anniversaire de la grande bataille du 5 mars 1959.

    Ainsi, ils se sont recueillis au carré des martyrs du lieudit Ighil Mouhou, au village Tachtiouine où sont enterrés tous les martyrs tombés lors de cette bataille et d’autres chahids retrouvés alors dans les environs.

    Les autorités locales, des moudjahidine des nahia de Draâ El-Mizan, Draâ Ben Khedda, des responsables de la kasma d'Aït Yahia Moussa, de l'ONM de Tizi Ouzou, des rescapés de cette bataille, des représentants des associations de fils de chahid et des citoyens venus des villages voisins, ont marqué de leur présence ce rendez-vous avec l'histoire.

    Après l’allocution de bienvenue de Dda L'Hocine Chettabi, responsable de la kasma locale, on est revenu longuement sur les faits qui ont jalonné l'engagement historique de la région.

    Cette bataille, ont-ils rappelé, est survenue trois mois après celle du 6 janvier, durant laquelle plus de 385 morts furent enregistrés à Bougarfène et où les 32 000 hommes mobilisés pour cette opération et appuyés par 22 hélicoptères avaient subi de grosses pertes, dont des officiers, tels le capitaine Chassin et le lieutenant Grazziani.

    Dans leur affolement, de par la puissance de feu et de la résistance des maquisards dans cette bataille, les troupes françaises avaient eu recours à l'utilisation du napalm, contre même la population civile. “Le Lion des djebels et d'autres compagnons ont fait éclater la guerre ici. Personne ne pourra changer le cours de l'histoire. Il y aura toujours des vérités nouvelles sur cette grande Révolution”, dira Mohamed Zahzouh, un des rescapés de la bataille.

    Le témoignage de Ali Yadadène dit “Ali Ihadadène”, l'un des acteurs de cette bataille, a été des plus émouvants lorsqu’il parlait de difficultés que rencontrent, aujourd’hui encore, des veuves, des descendants de chouhada...
    Il fera ensuite la genèse de la création des katibate, juste après le Congrès de la Soummam avant d'arriver à la “katiba du Djurdjura”, dirigée alors par Amar N'Ath Kaci de Ath Bouadou, de son vrai nom Bensaâd Slimane, celle qui a été à l'origine de la bataille du 5 mars 1959.

    “Nous étions arrivés à Iâllalen le 4 mars au matin. Et comme chacun le savait, lorsqu’il s'agit d'un ratissage à Ait Yahia Moussa, l'armée française mobilisait tous les moyens en raison de la résistance qu’elle rencontrait dans cette zone. À 3h du matin, la région était encerclée jusqu'à Ihidoussène (Sidi Ali Bounab). Si Moh Nachid, responsable de la permanence de la zone, avait envoyé un émissaire qui nous avait signifié qu'il fallait partir. Nous avions alors essayé de rejoindre Sidi Ali Bounab. En cours de marche, nous rencontrâmes l’armada française au lever du soleil et la bataille commença”, se souvient encore le même orateur, enchaînant : “Nous avions réussi à blesser trois militaires et même à récupérer une arme. En dépit du nombre effarant de soldats, nous réussîmes à leur tenir tête jusqu'à l'arrivée des avions. Au total, nous perdîmes 36 maquisards et enregistrâmes plusieurs blessés dont trois graves. Ce n'était qu'après quelques jours que nous avions pu enterrer nos morts. Les villages étaient vides de leurs hommes. Il n’y restait que de rares femmes aptes à une telle besogne. De son côté, le moudjahid Ameur M'hamed connu sous le nom de guerre de M'hamed Iâkourène”, dira que beaucoup de travail reste à faire pour élucider plusieurs cas.

    Il insistera sur la nécessité de trouver les noms des martyrs inhumés dans ce carré et de les porter sur une plaque commémorative. La deuxième urgence, dira-t-il, c’est de faire des recherches sur les noms des personnes enterrées vivantes dans la grotte du lieudit “Afroun”, près du village Tlata dans la commune de Tadmaït, ajoute M’hamed Iakourène.

    Amar Mirabeau, de son vrai nom Fedjer Amar, étayera cette histoire de personnes acculées le 6 janvier 1959 dans un tunnel où l'armée française les avait aspergées de napalm avant de fermer l'entrée à l'aide de pierres et de béton. “C’étaient des civils moussebiline.”

    Nous allons mener toutes les démarches et les investigations nécessaires pour réaliser un monument, insistera un fils de chahid. Des intervenants relateront une autre opération qui eut lieu le 15 mars 1955 à Tafoughalt. Au total, le fichier communal d'Aït Yahia Moussa compte près de 700 chahids. Nous lançons un appel aux hautes autorités pour nous aider afin de réaliser un grand monument des martyrs, dira le maire d'Aït Yahia Moussa.

    Par Liberté
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